31/12/2009

La tournee des temples du Tamil Nadu

Jeudi 31

Grasse matinée puis visite du superbe temple de Ranganathaswami: 60 hectares, une quinzaine de gopuram dont un de 75m. Par chance on est en période de fête religieuse (encore une, celle-là va de la mi-décembre à début janvier), j'ai assisté à une procession qui a remué le coeur des foules. Beaucoup beaucoup de monde, les sanctuaires où seuls les hindous sont admis ne sont accessibles qu'après plusieurs heures de queue. Avant d'enter j'ai du attendre une demi-heure qu'un casier à chaussure se libère pour y déposer mes "north face" (on entre toujours pied-nu dans les temples, dans les bijouteries aussi d'ailleurs).
J'ai ensuite fait la queue pendant 45mn à la gare pour réserver un billet pour demain pour Tanjore: arrivé au guichet on me dit que pour Tanjore il n'y a pas de réservation possible, je dois acheter le billet demain avant de partir. On dirait la même manip qu'avant-hier à la gare de Madurai mais à l'envers...
Je suis allé retiré du fric dans un ATM. Comme il m'a donné des billets de 1000 difficiles à écouler, je suis entré dans l'agence attenante pour obtenir de la monnaie sur deux billets. L'employé était très suspicieux bien que je lui aie dit que les billets provenaient de son distributeur. De retour dans ma chambre j'ai observé les billets de 1000 qui me restaient et l'un d'entre eux était vraisemblablement faux: texture et couleur différentes des autres et surtout undessin en filigranne qui n'y était pas. Bravo la banque Canaka!
Mission urgente: écouler le billet. Je vais dans un bar sombre, comme tous les bars à alcool, je bois un mauvais gin et paye avec ma coupure suspecte. Je laisse un pourboire de 10 roupies au serveur, ce qui n'est pas de moi!
Je vais ensuite dans l'un des hôtels les plus chics du coin pour manger "arabe": c'est le doner kebab qui trônait à l'entrée qui m'a fait saliver. Je vais commander un cocktail à l'ananas sans alcool, le doner kebab avec houmos et un riz aux crevettes. J'obtiendrai un cocktail aux fruits rouges, un kebab à la mayonnaise et un riz cantonnais. Mais je suis de bonne humeur, je laisse 10R de pourboire...
End of 2009.

Mercredi 30

Le poulet pas cher et bon m'amène a prendre du lopéramide ce matin.
Je prens le train pour Trichy (Tiruchirappalli), beaucoup de monde.
Le premier hôtel où je m'enquiers d'une chambre est complet. Le deuxième me dit qu'il lui reste une double avec clim, 950R. Cà fait cher mais bon évitons la galère. La chambre est pas mal, avec balcon ayant vue imprenable sur la décharge sauvage derrière l'hôtel.
Je vais visiter le "Rock Fort Temple", aucun rapport avec le Larzac, c'est un temple, plutôt deux temples sur un rocher qui domine la ville. On y monte par un escalier creusé à l'intérieur du rocher, pas mal. Je monte avec un groupe de peut-être cent nanas habillées de rouge vif que je croise depuis Madurai. Je ne sais pas si leur sari rouge est une marque religieuse ou ethnique.

30/12/2009

Madurai, je remonte vers la cote Est

Mardi 29

Visite du fameux temple Meenakshi: grandiose, magnifique. Il est immense, composé de plusieurs cours, gopurams (entrées-tours), temples. Les gopuram (12) sont très hauts (50m) et très colorés. A l'intérieur des centaines de pélerins font leurs dévotions. Des centaines de marchands occupent aussi les lieux. C'est très mélangé: religion, commerce, tourisme, çà crée une ambiance.
J'y reste plusieurs heures (jusqu'à la pause déjeuner-sieste obligatoire dans les temples de midi à 16h).
Je vais ensuite en cyclo-pousse au musée Gandhi (c'est ici qu'il a décidé que tous les indiens devaient porter le dhoti fait par eux-mêmes pour boycotter les tissus importés d'Angleterre). Intéressant.
Je vais ensuite à la gare pour acheter un billet pour demain pour Trichy. Je repère le train qui me convient (il n'y en a qu'un qui ne soit ni trop tôt le matin ni tard le soir). Je vais à une borne interactive vérifier s'il y a des places libres, ok, il y en a. J'attaque 45mn de queue au guichet, aux aguets pour ne pas me faire doubler, comme d'habitude j'ai choisi le guichet où officie le flemmard du service, il vend un ticket quand les autres guichets en font trois ou quatre. J'ai répété la phrase que j'allais lui pondre, bref et précis: "Trichy tomorrow at eleven, one sleeper for one person". Bref arrive mon tour. A peine ai-je attaqué ma phrase qu'il me rétorque:"not now, come again tomorrow". Bien sûr, les guichets de gare ne vendent que les billets du jour ! Je le savais en plus. Bon je cherche et trouve le bureau des réservations, dans un autre bâtiment, remplis le formulaire adéquat et repars enfin avec mon billet...
Le soir je retourne au temple où se déroule une procession. Ce temple est beau aussi la nuit.
Je vais ensuite dans un hôtel qui se veut très chic pour utiliser leur "café internet" (sic). Un chef de rang m'avertit d'un ton péremptoire: "minimum 20 roupies". Le café internet se résume à une vieille bécane sous l'escalier, écran années 80. J'allume la machine, j'attends que les circuits chauffent, je clique pour annuler quelques messages d'erreur, je lance l'antivirus freeware qui a fait son dernier scan de disque en août 2008, et lance firefox. "Serveur introuvable": il n'y a pas de connection internet. Je me lève et le signale au fameux gland galonné qui me répond "eh oui...". Il le savait le con, il m'a fait perdre 10mn pour rien.
Je mange un "poulet 65" avec pour légume du piment mélangé à des morceaux de porotha (pain). Pas cher et très bon.

J'atteinds la pointe extreme de l`Inde

Lundi 28

Je pars de bon matin pour aller prendre le ferry pour faire la visite des deux îlots. J'étais optimiste: à 8h du matin il y a déjà un kilomètre de queue pour acheter les billets. Très peu pour moi. Je traîne un peu mais il n'y a vraiment rien à faire ici, trop de monde et pas grand chose à voir. Je vais à la gare , j'apprends qu'il n'y a qu'un train ce soir pour Madurai qui arrive là-bas à 1h du matin. Pas pratique. Je vais à la gare routière, il y a un bus "aux alentours de " 11h. Attente de 3h puis voyage éreintant de 6h et demi. J'arrive à Madurai à la nuit encore.
Je cherche un hôtel, mais tous complets et chers (plus de 1000R). Un rabatteur m'entreprend et m'emmène voir plusieurs hôtels, pleins aussi. Le dernier qu'il me montre est un infame bouiboui, la chambre qu'on me montre est jonchée de papiers et déchets plastiques (je ne regarde même pas les draps). Je dis au rabatteur que pour faire ce qu'il fait je sais mieux le faire tout seul, lui file 10R et pars tout seul vers un hôtel qu'on voit de loin grâce à son enseigne flamboyante. 650R, correct sans plus, je prends, je n'ai pas le choix. Il va s'avérer bruyant car pratiquement adossé à un temple animé dont les hauts-parleurs crachent de la musique et des harangues assourdissantes, sans compter les rues attenantes qui sont en permanence saturées de véhicules klaxonnant et pétaradant.
Madurai n'est vraiment pas une ville tranquille.

Dimanche 27

Je pars à la gare après avoir déjoué une "erreur" sur la note de l'hôtel (20 roupies, d'accord, mais c'est pour le principe).
Dégourdi comme jamais, je fais la queue au guichet, je demande une place en wagon-couchette (ce n'est pas pour la couchette, mais il y a moins de monde, place assise assurée), je demande l'heure du train pour Kanyakumari (10h15, différent de l'affichage qui dit 10h). Puis j'attends.
A 10h moins dix les hauts-parleurs annoncent que le train pour Kanyakumari partira voie 4 à 10h15. Ok, j'y vais. Un train est là qui attend. Je cherche un wagon-couchette et m'installe. A 10h il démarre. Je me dis que les horaires c'est n'importe quoi ici.
En regardant par la fenêtre la lumière dans le paysage me chiffonne. Tout à coup je comprends: nous filons vers le nord, dos au soleil, alors que Kanyakumari est à la pointe extrême sud de l'Inde. Heureusement le train s'arrête une demi-heure plus tard à Varkara. Je descends et reprends un train en sens inverse.
Je vais ensuite attendre 3 heures en gare le deuxième et dernier train pour Kanyakumari. La ville est en bout de ligne et sur la fin je me retrouve tout seul dans le wagon (chose exceptionnelle en Inde).
J'arrive de nuit, sous une bruine fine, il ne fait pas très chaud. Pourtant on est à 5° de l'équateur.
Je cherche une adresse pas chère de Lonely Planet près de la gare mais l'hôtel n'existe plus, un gros resort est en construction à la place. Je fais plusieurs hôtels, tous complets. En fait mes craintes se confirment, c'est noir de monde, pélerins et touristes indiens ont envahi les lieux pour la fin de l'année, des tas de gens dorment sur les trottoirs. Un hôtel borgne me propose une chambre sale à 1000 roupies, je hausse les épaules. Mais le mec me dit que je ne trouverai rien, on est en "super haute saison".
Je vais à l'hôtel le plus proche de la gare que j'avais snobé car d'apparence trop chicos, bingo, une chambre correcte à 900 roupies, je la prends.
Je fais un tour ensuite à l'extrémité du sous-continent, jolie vue avec une statue énorme d'un poète tamoul sur un rocher au large, un monument en l'honneur du philosophe Vivekananda également en mer et un autre pour Gandhi sur la plage. Beaucoup de monde, des pélerins, des familles, et des dizaines et dizaines de marchands de bibelots en plastique, souvenirs en coquillage, images pieuses, fritures diverses et noix de coco à boire.
Çà valait le coup de venir.

Noel en Inde

Samedi 26

J'ai eu encore du flair: plutôt que d'aller directement demain à la plage de Kovalam, j'ai décidé d'y aller aujourd'hui en éclaireur, sans le sac pour chercher tranquillement un hôtel. Comme c'est la plage la plus courue du Kerala, il se peut qu'il soir difficile d'y trouver une chambre (Lonely Planet dit qu'ils quadruplent les prix en cette période de fin d'année).
D'abord je vais visiter le palais des maharadjahs de Tangalore, tout en bois de tek, assez intéressant (il n'y a pas de grandes ouvertures, mais des lattes de bois serrées qui font aussi office de mucharabbias (les femmes ne sortaient jamais du palais) et plein de batiments tout en longueur dans plusieurs cours.
Je prends ensuite un bus pour Kovalam, à 15km.
Vu le battage dont on fait de cette plage je m'attendais à quelque chose d'exceptionnel. Déception. C'est assez quelconque, les hôtels, restaurants et boutiques de souvenirs on littéralement défiguré le bord de mer qui était autrefois une forêt de cocotiers. Il y a trois anses, la moins moche est celle où se trouve un hôtel de super-luxe (je me ferai vider poliment par les vigiles alors que je me promenais dans leur parc superbe qui occupe tout un promontoire rocheux) et rien d'autre. En plus le temps est gris, la mer démontée. Des décharges sauvages jalonnent le chemin labyrintique derrière les hôtels (LP disait que là c'était plus authentique, que dalle, c'est crade).
Mission accomplie, je peux rentrer à Trivandrum sachant que je vais m'éviter une étape décevante à Kovalam.
Je retourne à la fête de l'association prêt de l'hôtel où dansent deux jeunes indiennes dans le style balinais (hier c'étaient deux nanas qui chantaient super bien).

Vendredi 25

Je décide de lever l'ancre. Je m'approche d'un groupe de chauffeurs de rickshaw pour demander à être emmené à la gare.
- "100 roupies (le prix normal c'est 30 ou 40).
- It's a joke. 40.
- No, 100.
- Happy Christmas" je réponds et tournant le dos je file à pied. Je fais un kilomètre avant de trouver un autre rickshaw qui me prend 50R (si je continue à pied je raterai le train du matin).
Je prends le train pour Trivandrum, 30 mn de trajet.
Le premier hôtel où je vais est complet, le second est OK mais sera complet dans trois jours. Il faudrait peut-être que je fasse attention, les indiens fêtent aussi le nouvel an.
Balade près du temple hindou réputé de la ville, interdit aux non-hindous.
Je file ensuite passer l'après-midi au zoo de la ville, très bien entretenu, les animaux ont l'air à l'aise. Visite aussi d'un musée de sciences naturelles, pas mal. Retour à pied (4km), en passant par deux marchés de Noël (je m'achète un lunghi pour 100R): l'un organisé par une église catholique, l'autre par une association de je ne sais quoi. Bon riz byriani au restau de l'hôtel.

23/12/2009

Varkala, plage de reve...

Jeudi 24

RAS. Plage. Le soir je m'offre 6 gambas exceptionnellement bien grillées au barbequeue, sans sauce. 1,50 pièce, pourquoi s'en priver. Ces Indiens sont étranges, ils sont accros à l'argent, nous harcèle tout le temps pour qu'on entre dans leur magasin ou leur restau, mais quand on est entré ils deviennent incompétents: on doit en moyenne attendre 20 à 30 mn entre la commande et le service du repas, mais çà ne leur vient pas à l'idée de proposer un en-cas en attendant, de facturer un petit quelque chose puisqu'on est là à attendre bêtement. Plus fort, au moment de l'addition ils se trompent souvent, en leur défaveur (hier ils ont oublié un cocktail que j'avais pris avant le repas ('sex on the beach', ne pas rire), aujourd'hui c'est carrément 2 bières et un "vegetable cutlet (très bon d'ailleurs) que le serveur oubliait (j'étais le seul client en plus). Pour les pourboires, je n'ai toujours pas compris, ils ne montrent aucune satisfaction si on en laisse, ni rancune si on n'en laisse pas, aussi je ne laisse plus que 10 ou 20 roupies dans les restaus si la note dépasse 200R.
Noël, noël....


Mercredi 23

Ras.Plage,restau. Les vacances quoi. Jingle bells, jingle bells...


Mardi 22

La grève des tuktuks continue, c'est un employé de l'hôtel qui m'emmène à la gare sur sa moto.
Une demi-heure de trajet et j'arrive à Varkala City. Un chauffeur de tuktuk (ils ne font plus grève ici) m'aborde et compte m'emmener à une adresse où il aura une commission, mais je reste ferme, je lui demande de me déposer au nord de la falaise de Varkala Beach et de partir.
J'attaque la recherche de guesthouse mais pas longtemps, un couple d'allemands me conseille la leur, à deux pas. Ok, 500R, chambre spacieuse avec balcon donnant sur jardin, à l'écart du passage. Varkala Beach m'enchante immédiatement, c'est un bord de falaise où s'alignent restaus et boutiques sur une paire de kilomètres, avec deux plages en bas. Cà me rappelle Dahab au bord de la Mer Rouge, même genre de station balnéaire créée par les hippies et maintenant très embourgeoisée, mais gardant quelques caractéristiques conviviales (terrasses face au soleil couchant,
musique reggae et rock, essais de décorations originales, boutiques d'échange de livres, bières et cocktails partout).
Je m'offre un poisson au barbequeue, j'insiste pour qu'ils ne mettent aucune sauce comme ils font d'habitude, je le veux nature: raté, ils l'ont cuit dans une feuille de bananier. Goûteux, mais ce n'est pas ce que j'espérais (220R).

22/12/2009

Kollam, étape tranquille

Lundi 21

Grève illimitée des taxis et rickshaws pour protester contre la vie chère, demande de révision des tarifs (ils ne se gênent pourtant pas pour réviser leurs tarifs avec les touristes). Balade sur la plage. L'eau est cette fois limpide, mais je croise toujours des mecs qui font leur besoin les couilles à l'air et qui veulent en plus entamer une discussion!
J'arrive près d'un important groupe de pêcheurs qui tirent sur la plage des filets que certains d'entre eux posent avec leur barque pas loin du bord. Maigre récolte, plusieurs me demandent de l'argent pour manger, je file pas fier, les temps ont l'air d'être durs pour eux, malgré le communisme et malgré le fait d'être dans une zone hautement touristique. De touristes point d'ailleurs, la plage est déserte hormis les pêcheurs, je rentre à l'hôtel bidouiller toute l'après-midi sur mon notebook, installé sur la terrasse de toit, au grand air car il y a pas mal de vent.
Le soir je vais en ville à pied (2km) manger un succulent poulet au barbequeue dans une gargote arabe, puis rentre toujours à pied en traversant le village de pêcheurs, presque enchanteur maintenant, éclairé juste par quelques ampoules et le lampion de Noël en forme d'étoile sur le pas de porte (ils sont tous chrétiens).

Dimanche 20

Départ tôt le matin pour Kollam à 100km au sud. Tous les touristes font le trajet en bateau (8h), mais les rabatteurs m'ont gonflé, j'ai choisi le bus (trajet 2h).
A l'arrivée je prends un rickshaw pour une adresse de Lonely Planet, une Gouvernement Resthouse pas chère, mauvais plan, elle est en pleine restauration (elle méritera d'y revenir car le bâtiment colonial est chouette), seul "available" l'annexe sans charme. Je repars à pied (je suis en dehors de la ville) et je vais à une autre adresse de LP. Rebelote, cette fois-ci la rénovation est terminée et les prix ont suivi: çà démarre à 800R. Un "guide gouvernemental" me propose une adresse à 5km de là, à Kollam Beach pour 400R. OK. Il téléphone à un rickshaw qui vient me chercher et m'emmène. Excellente affaire: je suis en bord de mer, quartier peu animé, dans un hôtel touristique 2 étoiles VIDE. Je suis le seul client, une paix royale. Le nom de l'hôtel? Kollam Beach Retreat. Il porte bien son nom. J'y mange un masala dosa succulent avant de partir explorer la ville. Dommage, c'est dimanche, le vieux bazar qui aurait connu les romains est désert, boutiques fermées. Je décide de me payer un tour en barque sur l'île voisine de Munroe (proposé par l'office du tourisme).
3 heures de balade dans les petits canaux de l'île, joli paysage, çà vaut ses 400R. Je mange seul dans le restau de l'hôtel, le repas est préparé ailleurs et apporté à ma demande...
Je regarde les infos à la tv pour apprendre que la hausse des prix des denrées alimentaires de 20% ce mois-ci en Inde n'est non pas dûe à la politique du gouvernement mais au réchauffement climatique. Le sommet raté de Copenhague aura au moins servi à quelque chose : donner des idées aux gouvernants!

18/12/2009

Retour dans les backwaters

Samedi 19

Tout va bien, je ne suis plus malade. Mystere. Je file a la plage de Manari, a 10km d`Alleppey.
Belle plage, des cocotiers pour faire de l`ombre, des barques de pecheurs pour faire joli, mais l`eau n`est pas tres limpide et les lieux servent de toilettes a ces memes pecheurs (`pecheurs dans les parages, etrons sur la plage`, proverbe indien).


Vendredi 18

Assez bien dormi. La fièvre est tombée à 38 mais j'ai mal de partout. Je vais rester tranquille toute la journée.

Jeudi 17

Pas très bien dormi, je me lève avec mal au ventre. Je bois une bière à jeun pour tuer les microbes (?!?). Je file à pied à la plage, 3km. Je vois qu'il y a des hôtels de bord de mer, dont une vieille demeure en bois avec un superbe jardin. J'entre demander le prix. Le petit vieux qui en est le propriétaire semble galérer question fric, il me brade une chambre superbe à 500 roupies, vue sur la mer, meubles d'antiquaires, sdb, tv. Ok, je reviens avant midi avec mon sac. Mais le retour va pondérer mon enthousiasme: nous sommes en dehors de la ville, je ne croiserai qu'un rickshaw qui fait exploser les prix (2,5R le km, quand c'est affiché dans le rickshaw même 0,40). Il ne veut pas baisser, je file à pied. Il va me devancer et m'attendre 3 fois, mais à chaque fois je baisse ma proposition puisque j'ai marché. Je vais finir par trouver un rickshaw à un km du but qui se contente de doubler le tarif. Cette histoire de rickshaws va renchérir sacrément la chambre, je décide de voir une adresse qu'un américain m'a vanté hier. Arrivé devant l'hôtel je n'ai pas le coup de foudre et fais demi-tour quand un mec à moto me propose son adresse à 20m. Harita Residency, 300R, balcon, sdb, tv, clean et vue imprenable sur le temple hindou qui jouxte la guesthouse. Très bonne affaire d'autant que le quartier est tranquille et qu'il n'ya que deux chambres, l'autre étant inoccupée. Je vais chercher mon sac. La maison des petits cochons est rigolote mais pas confortable et en cas d'incendie je n'aurait même pas le temps d'atteindre l'escalier.
Je pars ensuite me balader à la recherche du cimetière de bateaux que j'ai entr'aperçu hier soir en arrivant. Je trouve l'endroit, très poétique, petit canal encombré d'épaves multicolores envahies par les lianes et les jacinthes d'eau. Mais je me traîne, j'ai mal à la tête (le ventre c'est mieux). Je rentre à ma chambre pour m'apercevoir que j'ai 40° de fièvre. Je ne sais pas ce que j'ai attrapé, mais pour l'instant douche froide, paracetamol et au lit. Wait and see.

15/12/2009

Kumily et la reserve bidon de Periyar

Mercredi 16

Matin très maussade, brouillard épais, température en baisse, il a plu pendant la nuit. Mes rhumatismes se réveillent, il est temps de changer d'endroit. Je prends un bus qui m'emmène à Kottayam en 3 heures. Le chauffeur conduit assez mal, prend beaucoup de risques (doublage en côte sans visibilté) et ce n'est pas la vue d'un bus qui était en train d'être tiré d'un précipice avec des palands qui l'a refroidi (comme toujours ici c'est le grand bricolage: des piquets ont été plantés sur le bord de route et des mecs avec des palands tirent le bus à la main, un bus de pélerins hindous qui revenaient du temple qui m'intéressait qui s'est scratché il y a 3 jours).
Arrivé à Kottayam j'attends 2 heures pour prendre un bateau qui va m'amener à Alleppey après une virée superbe dans les canaux des backwaters. 11 roupies le voyage de deux heures et demi, avec les autochtones qui montent et descendent, les enfants qui rentrent de l'école, bref super, vingt fois mieux que le tour que j'avais acheté 550 roupies à Cochin. J'accompagne à son hôtel une jeune italo-anglaise qui souffre d'une sciatique et galère avec sa valise et trouve un hôtel folklo tout en paille comme la maison d'un des trois cochons (400R). C'est encore la fête ici, beaucoup de monde dans les rues, fête foraine en cours d'installation, feu d'artifice: c'est incroyable, il ne passe pas une semaine sans que je tombe sur un jour férié ou une fête locale. Je me rappelle ce que disait cette face de carême de Fillon qui prétendait que la France était le pays qui avait le plus de jours chomés, il ferait bien de sortir car l'Inde nous bat à plate couture. J'ai même lu dans un journal que l'état du Kerala exigeait de l'état du Tamil Nadu qu'il accorde un certain jour férié aux enseignants des régions proches du Kerala où il y a un parler "malayalam" car c'est férié au Kerala et que le Kerala a accordé une faveur similaire aux gens originaires du Tamil Nadu...
Alleppey me surprend agréablement, je comptais m'arrêter juste une nuit, mais je vais prolonger.

Mardi 15

La perfection n'existe pas, la guesthouse est super sauf le lit (draps et couvertures trop petits, donc vite en tire-bouchon. J'ai du mal à dormir, en fait je ne dormirai que 4 heures. Journée grise et fraîche, j'ai mal aux articulations, bref, mauvaise journée, je décide de ne rien faire et me reposer.
Excellent petit déj dans un hôtel fréquenté que par les indiens, beaucoup de pélerins qui vont à un temple important à une cinquantaine de kilomètres de là, mais je n'arrive pas à comprendre si les non-hindous peuvent y entrer. J'abandonne l'idée d'y aller.
Achat d'une carte de 8Go pour l'appareil photo, çà me durera au moins 2 mois (j'ai déjà rempli 4 cartes de 2Go en photos et videos). Petite sieste l'après-midi. Le soir spectacle de Kathakali: deux acteurs extraordinairement maquillés et habillés jouent une histoire de la mythologie indienne sans paroles mais avec des gestes et des mimiques sophistiquées accompagnés d'un rythme de tablas. Je suis encore au premier rang bien qu'ayant acheté mon ticket juste au début de la représentation...
Les gens viennent à Kumily pour faire des treks et des safaris en jeep, moi je suis allé au spectacle.

Lundi 14

Je me tâte en me levant savoir si je reste là ou si je vais à une guesthouse d'on j'ai les coordonnées. Mais il est 7h et des bruits de bricolage sur la tuyauterie sévissent pendant un quart d'heure, puis je vois le type d'hier soir qui tourne autour de ma fenêtre et finit par l'ouvrir de l'extérieur! Je lui demande qu'est-ce qu'il fiche, il me répond "c'est pour aérer". Ok. Je fais mon sac et m'en vais. En partant je le croise, il n'était pas loin, et il me refait le coup d'hier "tip, tip". En fait c'est un employé pas très clair et il veut un pourboire ce con. Je l'envoie balader. Je décide d'aller à une guesthouse conseillée par le proprio de Munnar. Elle n'est pas à Kumily, mais à Tekkady, dans la réserve, si j'en crois la carte de visite. Un rickshaw me prend 30 roupies pour y aller (c'est à dire le prix pour 3 km). Et s'arrête un kilomètre plus loin, toujours à Kumily, devant une guesthouse en pleins travaux. Mauvais plan. Je passe devant le proprio qui me faisait un large sourire et file à 30m vers une autre guesthouse dont on m'a dit du bien (les guesthouses s'enfilent les unes contre les autres dans cette rue). Comme je m'avance vers l'entrée en retrait de la rue, une femme m'intercepte. "Harita guesthouse?, je lui demande. "Oui, oui". Je la suis dans une chambre très bien, grand lit double, balcon, balancelle, transats, vue sur la jungle. 400 roupies en plus! Une fois seul je regarde le porte-clef de la clef de la chambre: Periyar View Guesthouse: c'est un concurent de celle où je voulais aller!
Voilà un échantillon de l'ambiance dans la ville. Les professionnels du tourisme entretiennent un flou pour empêcher le touriste de se débrouiller tout seul, les cartes sont fausses, les distances surévaluées, Tekkady et Kumily sont assimilés au même lieu et les chauffeurs de rickshaw ont l'air de se serrer les coudes.
Je vais pour m'inscrie à un trek de 9h dans la montagne pour demain. Raté, c'est complet. Bon, je traîne sur mon balcon puis vais à 14h à l'entrée de la réserve pour faire une balade de 3h sans réservation. Comme je suis le seul, il me faut payer le guide comme tout un groupe! Non, merci. Bon, je décide de partir tout seul dans la réserve ("la Réserve sauvage du Tigre" où il y aurait 1000 éléphants, des tigres, léopards, écureuils volants, cobras et 323 sortes d'oiseaux), mais il faut payer l'entrée 300R, c'est cher pour l'Inde. Soit, je paie et j'y vais. En fait je vais faire 6km sur la route, dans une forêt certes (tek, santal et autres), mais rien à voir de spécial (il est interdit de sortir de la route, trespassers would be prosecuted). Cher pour ce que c'est. Théoriquement çà mène à un embarcadère où on peut faire une balade en bateau sur le lac tout proche, voir la faune et la flore. Mais un des bateaux a coulé il y a deux mois, faisant une cinquantaine de morts (je l'avais lu dans le journal à Goa), et tout est interrompu. Heureusement il y a un petit musée à l'abandon qui expose des animaux de la réserve empaillés ou dans le formol, pas inintéressant.
Le soir je m'offre un spectacle de démonstration de Kalaripayattu, l'ancêtre du Kung-Fu (200R). Et retour à ma guesthouse qui est vraiment super.

Dimanche 13

Je pars à 9 heures de l'hôtel pour attraper un bus pour Kumily près de ma réserve de Periyar. Horaire très vague: si le patron de l'hôtel m'a dit que le bus partait à 10h30, d'autres m'ont indiqué 7h30 (un flic qui m'a donné un bonbon quand je lui ai dit être français), 9h30, 11h, 11h30 et 11h40. C'est le dernier en qui j'avais le moins confiance (un chauffeur de taxi qui me proposait de m'emmener pour aller plus vite) qui disait vrai. Grande animation dans la ville car c'est le week-end et en plus il semble que les communistes fêtent quelque anniversaire; beaucoup de monde habillés en rouge vif, drapeaux rouges, jeep qui sillonnent les rues pleines de militants. Les hindouistes ne sont pas en reste, ils fêtent aussi quelque chose sans doute car un camion avec une sono à fond fait un speech dans les rues, accompagné par une procession de fidèles qui récoltent des dons en argent sonnant et trébuchant.
Belle route de montagne, mais il fait froid (pas de vitres dans les bus) et la pluie menace. Le voyage est éreintant (4h secoué comme un prunier). Quand j'arrive je me laisse embarquer par un rabatteur qui se dit guide vers une guesthouse "pas chère" (j'ai pourtant deux adresses mais je suis fatigué). Il m'emmène à une guesthouse toute neuve, pas bien située (en ville, pas de vue) mais propre, je prends (400 roupies, chambre double). Le proprio ne s'intéresse pas à moi, il fait la fête (mariage de sa fille). Je me balade dans la ville pour me repérer, mange un riz Byriani au fromage puis assiste à un spectacle offert par l'office de tourisme de la ville. Amateur mais c'est sympa. Kumily ne me plait guère, 100% touristique, mais je vais essayer de faire un trek demain si le temps le permet (on a eu de la pluie dans la soirée). En rentrant à la guesthouse un type que je prends pour le proprio me fait remplir les formalités habituelles, et une fois fini il insiste à me dire "tip, tip" en faisant le geste de boire, que je crois comprendre en "tea, tea". Je lui dis non, merci, demain peut-être...

12/12/2009

Les elephants de la Chinnar Wildlife Reserve

Samedi 12

Leves a 6 heures, nous buvons un the brulant puis partons pour une nouvelle balade.
Elle sera moins interessante et le guide l`ecourtera d`une heure (theoriquement c`etait 3h), mais on ne peux pas mieux faire que hier. Nous voyons quelques elephants a une centaine de metres, puis retournons au poste de garde.
Je donnerai un pourboire de 100R a Vijayan car il l`a bien merite.
Retour a Munnar a la meme guesthouse.


Vendredi 11

Journee exceptionnelle.
Je pars tot pour Chinnar, 8h. Belle route de montagne entre Munnar et la reserve de Chinnar. J`apercois le mont le plus haut d`Inde du sud, le mont Animundi, une espece de caillou tout rond.
Arrive vers midi les ``rangers`` m`expliquent le topo: pour 1000 roupies (100 balles1) je vais faire un trek a 14h, puis repas et dodo dans une cabane dans les arbres, puis a nouveau trek demain matin.
Un guide degingande arrive a 14h et m`emmene dans la montagne. Malgre ses tongs il marche vite et silencieusement. Le paysage est du genre savanne, beaucoup d`arbres mais clairsemes. Bientot il m`indique avec son baton des elephants sur la colline d`en face. On y va. On verra d`autres groupes au loin mais on va s`approcher a pas de loup jusqu`a 20-30 metres d`une mere et de son petit. Impressionnant. Je suis passablement rassure, d`autant que le guide m`a dit que l`an dernier 2 americains se sont faits charger et ont morfle. Minutes inoubliables.
Au retour il me montre un sanglier et son marcassin, au loin des daims, des buffles sauvages.
Je laisse mon gros sac au poste de garde et suis Vijayan (c`est le nom de mon guide) le long d`une riviere qui fait frontiere avec le Tamil Nadu. A la tombee de la nuit nous arrivons a la fameuse treehouse perchee a 15 metres dans un arbre. Vijayan nous fait du the, prepare mon lit, puis rechauffe notre pique-nique du soir (sempiternel mais succulent curry et porothas(galettes de farine en tortillon)). Il ne veut pas manger avec moi et attend que j`ai fini pour manger lui-meme. Tout ca fait un peu colonial, je devine une pratique creee il y a longtemps par les anglais.
Alors que je lui demande s`il y a des crocodiles, il braque sa torche vers l`autre rive de la riviere, a 50m, et je vois 4 yeux briller au raz de l`eau: 2 crocodiles, d`un metre de long me dit-il, inoffensifs...
Beaucoup de lucioles geantes aussi volettent autour de nous.
Je ne dormirai pas beaucoup, trop excite, mais la nuit est etrangement calme, j`entends surtout le bruit du cours d`eau.

08/12/2009

Munnar, la montagne, l`Inde frisquette

Jeudi 10

Réveil un peu difficile, je traîne avant de partir me renseigner auprès de l'Office des Forêts pour séjourner dans la réserve de Chinnar. OK, j'ai réservé une nuit dans une "house-tree" avec trek de trois heures inclus. Mais mon anglais est tellement mauvais que je n'ai pas tout compris, notamment quand aura lieu le trek. Mais bon j'ai rendez-vous demain à 2h à l'entrée du parc.
Balade à pied de 2h dans les champs de thé du côté de ma guesthouse. Chouettes paysages, mais çà devient une banalité de le dire. Je suis tout seul dans ces collines d'un vert tendre, agrémentées d'arbres aux belles fleurs rouges (des flamboyants), je croise de temps en temps des femmes qui portent leur récolte de feuilles sur le tête, toujours tout sourire, ou des travailleurs qui traitent les théiers (tout sourire également).
Je vais lire un peu de Balzac dans le parc Hydel, un parc floral qui n'a plu l'élégance qu'il devait avoir à l'époque des anglais, mais sympa quand même, cool, je me fais même draguer par une employée chargée de l'entretien des plantations...
Est-ce pour çà ou non, toujours est-il que je file chez le coiffeur me faire raser et tondre le crâne (réglage n°1 sur la tondeuse).
Ensuite je me paie une fantaisie, un massage ayurdévique d'une heure à 900R. Bof, sympa, mais rien de transcendant. Je rentre à l'hôtel prendre une bonne douche chaude pour éliminer la couche d'huile odorante que j'ai de partout.
Le patron de l'hôtel m'a à la bonne, quand je reviendrai de Chinnar il me donnera une meilleure chambre pour le même prix...

Mercredi 9

Je veux prendre un bus pour aller à "Top Station", un point de vue en haut de la montagne à environ 2600m. Mais grève des bus ce matin. Bon, je prends un rickshaw, çà grève un peu mon budget (500R) mais en fait c'est mieux car je peux mieux apprécier le paysage et en plus on s'arrête en plusieurs endroits d'intérêt. Il est 8 heures, il fait presque froid mais la lumière est belle, elle fait briller les feuilles vernissées des théiers et d'autres arbres. Paysages superbes. Arrêts à deux barrages, un jardin de fleurs, un lac avec écho, une forêt d'eucalyptus géants et enfin la vue panoramique sur les montagnes alentour, assez bref car les nuages montent de la vallée et bouchent bientôt la vue.
Au retour en début d'après-midi je visite le musée du thé, une ancienne usine de thé du groupe Tata (le plus gros producteur de thé du coin). Intéressant malgré mes difficultés à comprendre les explications en anglais. Bon poulet au poivre noir au SN restaurant.

Mardi 8

Je pars sur les conseils de LP pour une marche vers une cascade. En fait je me trompe de chemin, mais ce n'est pas grave, la marche est super: champs de théiers, forêts d'eucalyptus et de tecks, champs de cardamome. Cà s'appelle "Bison Valley", c'est jalonné de riches demeures et de Resorts classes, j'ai rencontré pas mal d'autochtones agréablement surpris de voir un blanc autrement que dans un taxi...
Au bout de 3 heures de marche je prends un bus pour un village proche, puis un autre pour la cascade que j'ai raté. Marche encore de 2 heures aller et retour, la cascade ne vaut pas vraiment le détour mais le chemin qui y accède oui. Je discute avec des cueilleuses de thé, toujours des femmes et toujours gaies. Au retour elles me font de grands signes mais le contre-maître veille et les engueule, il me regarde d'un regard noir, avec sa serpette à la main: je perturbe ces dames. J'ai marché 5 heures aujourd'hui et j'avoue que çà fait du bien.
Bonne bière fraîche arrivé à l'hôtel ou je rencontre des canadiens-irlandais-anglais.

Lundi 7

Je suis parti de la resthouse en même temps qu'un anglais Dean qui était là depuis 4 jours et que je n'avais pas vu. Je prends le bus pour Munnar, à 150km dans la montagne. Cà tourne et vire, les femmes sont malades et je dois laisser ma place au fond du car pour qu'elles puissent vomir sans arroser tout le monde.
Superbes paysages en arrivant à Munnar: on est à mille mètres, les montagnes sont rondes et couvertes entièrement de théiers et de très grands arbres.
Je trouve après quelques essais infructueux une chambre à 400R pas trop mal. Je pars découvrir le coin à pied nonobstant le hargne des rickshaws. Je me retrouve bientôt au milieu d'un chouette paysage vallonné, des théiers d'un joli vert tendre à perte de vue. Cà me rappelle Yuanyang au Yunnan, les rizières étant remplacées par les théiers...

05/12/2009

Cochin suite et fin

Dimanche 6

RAS. Une balade sur l'île voisine de Wellingdon, installé sur une petite promenade tranquille j'attaque Balzac. L'île est déserte en ce dimanche, il faut dire qu'il n'y a pas grand chose: base militaire, dépot d'hydrocarbures et résidences haut de gamme.

Samedi 5

Aujourd'hui j'ai décidé de me payer un bon petit déj. Direction l'hôtel 3 étoiles Old Courtyard, 200 euro la chambre la moins chère (je rappelle que je dors moi pour 3 euros).Très bon buffet de nourriture indienne à volonté, je mange au bord de la piscine, tout çà pour 200 roupies. C'est tout juste le double d'un restau bas de gamme pour touristes ou 4 fois le restau autochtone, la qualité et le cadre en plus: pourquoi s'en priver...
Je fais la lessive dans ma douche puis le file à Ernakulam, "à la ville" pour m'acheter un pantalon, le léger en lin que je porte est mourrant. Je trouve un pantalon à 570R (tiens, le même prix que le sac à dos que j'ai acheté dans la même rue), je crois comprendre que la retouche pour l'ourlet me fera 40R, je me rends chez le tailleur qui me fait l'ourlet mais il ne veut pas mon argent?! Je n'ai pas tout compris mais c'est une bonne nouvelle. Je marche pas mal au hasard puis décide de faire une balade en bateau dans la baie, balade pour touristes locaux à 50R. Je suis avec trois familles, rien d'exceptionnel mais reposant. Par contre l'eau est très polluée, çà pue le pétrole par endroits, et j'assiste même en direct au dégazage d'un cargo qui recrache des trombes de liquide noir à 500 mètres des filets de pêche chinois, juste devant le poste des gardes-côtes..
Au retour à Fort Cochin je me décide à abandonner lâchement Shantaram à une bouquiniste dure en affaires pour 100 roupies, une misère, mais il prend trop de place et de poids dans le sac, mieux vaut m'en débarrasser.

Vendredi 4

Je prends un petit déjeuner au Vasco Restaurant en attendant que le Vasco location ouvre pour louer un scooter pour aller à Cherai Beach. En fait je mange mal, le thé facturé au prix fort est un vrai jus de chaussette, ce qui me fait changer d'avis: j'irai à la plage en bus. Arrivé au ferry je me félicite de ma décision car il y a au moins 50 scooter qui font la queue pour monter, il faudra au moins trois voyages pour les faire passer. Descendu du bus je vais à pied voir le lagon aux vingt filets chinois que j'avais repéré il y a deux jours. Je file ensuite sur la plage, je loue une chaise de plage avec parasol, je me baigne 5 mn et la pluie commence à tomber. Je me réfugie au bar d'à côté, puis le soleil revient, je vais m'assoir sur un rocher une paire d'heures mais je ne me baigne plus. Par contre je mange un bon calamar aux feuilles de curry avec riz aux légumes.
Beau coucher de soleil sur les filets chinois de Vypeen, de l'autre côté du channel au nord de Fort Cochin.
De retour à ma chambre je décide de ne plus ressortir pour manger, j'ai des bananes, des oranges et des biscuits à l'ananas, çà ira.

Jeudi 3

J'ai parlé trop vite, aujourd'hui plusieurs rickshaws me mettent la pression, comme quoi ils n'ont plus d'argent pour mettre de l'essence alors que moi je marche. Il semble que la crise dure, il y a peu de touristes et la plupart font comme moi, ils surveillent leur porte-monnaie. Pourtant la haute saison a débuté.
Le gars de la Resthouse m'a indiqué une balade à faire d'une heure pour voir un quartier de pêcheurs "très intéressant". C'est 11h, je me dis que j'irai vers le soir, mais il insiste, bon, j'y vais maintenant. Balade tranquille en longeant une grande base militaire. En route je tombe sur "le centre de pélerinage de la sainte face": un brave paysan du coin aurait vu apparaitre sur le ventre de la statue du Christ en croix du coin, le visage du Christ, le même que celui du suaire de Turin et ce à plusieurs reprises, des témoins en font foi!! Incroyable. Je m'approche du fameux Christ et je le vois aussi le visage. Le jeu d'ombres et de lumières sur l'abdomen de la statue n'est pas un hasard, le sculpteur avait des consignes! Lamentable.
Je trouve bientôt le quartier des pêcheurs, une petite crique sale avec des bateaux qui ressemblent à des gondoles, mais bien sûr pas de pêcheurs, ils sont en mer ou font la sieste (il est midi). Les femmes du quartier sont cependant accueillantes et gaies.
Retour à pied pour retrouver un chauffeur de rickshaw qui m'a fait le baratin et qui brade la course vers le Hill Palace à 200R (je sais que c'est moins de la moitié du prix normal, car le palais est à 20km d'ici et il me fait l'attente et le retour!). En attendant j'achète quelques gambas que je fais griller chez Maxim's (restau totalement bidon par ailleurs), puis ne voyant pas mon chauffeur, j'annonce à un groupe de chauffeurs qui fait le pied de grue que je cherche un chauffeur pour le Hill Palace à 200R. Hauts cris, je crains même me faire casser la figure par une paire de chauffeurs irrités, mais il y en a un qui dit OK. Une heure de route pour voir un palais médiocre en cours de réfection, pas grand chose à voir. En plus ils m'ont fait payer un supplément pour les photos, mais en fait ce n'est que pour photographier les extérieurs. Bravo! Du coup je prends quelques photos sans intérêt à l'intérieur...
Au retour le chauffeur me sort le grand jeu, qu'il m'a fait la course à perte, que ci que çà. Il veut que je visite un magasin pour qu'il gagne une commission. Vieille combine, je suis sympa, ok. Je fais le clown cinq minutes dans un super magasin de luxe, bijoux, tapis, soiries et sculptures en santal et ivoire. Une fois parti il me refait le baratin. Je me mets en colère, une fois çà va, deux fois c'est trop. Je finis par céder en arrivant à Cochin mais je l'avertis que j'entre et je sors aussi sec, ce que je fais.
Une fois seul je vais me faire raser (au coupe-chou) puis je vais dans un nouveau bar pour boire une bière, mais c'est servi sous le manteau (dans une théière), 50% plus cher (alors qu'ils ne payent pas de license ni de taxe) que dans mon bar préféré. Je retourne donc à celui-ci. Je retourne aussi au restau chinois qui a un bon rapport qualité-prix.
Arrhh, pas évident de garder le plus longtemps possibles ses précieuses roupies!

Mercredi 2

Aujourd'hui off-road. En fait c'est un tuyau de Lonely Planet, mais manifestement ils l'ont fait en tour organisé mais n'ont pas voulu le dire car les infos qu'ils donnent sont fantaisistes. Je veux aller à Parur, 30km au nord d"Ernakulam et à Chennamangalam à côté pour voir la plus vieille synagogue d'Inde. Je vais à pied à la gare routière indiquée par LP, mais ce n'est pas la bonne. Il faut que j'aille à la gare routière où je suis arrivé le premier jour. Je prends un bus pour y aller. Là on me dit qu'il faut que j'attende un bus qui s'arrête le long de la rue. Mais des bus il y en a plein qui s'arrêtent et ils n'ont aucune indication de direction en anglais. Un jeune me dit qu'il m'avertira quand mon bus arrivera, et c'est ce qu'il fait. 45mn de trajet et j'arrive à Parur (ou Pavoor ou Pavore, les villes en Inde ont plusieurs noms et orthographes suivant l'époque où a été écrit le panneau). Là ja prends un rickshaw pour Chennamangalam. Mais mon chauffeur est un peu gland. Il ne connait pas la synagogue, ni le temple hindou en haut de la colline. Bon on verra bien, file. Arrivé dans le village il demande, on lui indique, et il m'emmène à un débarquadère pour passer une rivière. Je lui dis que non, c'est pas çà. Il va se renseigner, et à côté de la boutique où il se renseigne je vois un panneau: synagogue, à droite. Je lui dis et on file à la synagogue. C'est la plus vieille connue en Inde (1600), malheureusement elle est "trop bien" restaurée et plus en service (les derniers juifs sont partis en Israël en 1972), on a du mal a croire qu'elle est aussi vieille. On va je demande au gardien de la synagogue d'indiquer à mon chauffeur où se trouve le temple hindou en haut de la colline, ce qu'il fait en lui parlant en malayalam. On repart et il m'amène à nouveau au débarcadère. Heureusement j'ai cru comprendre ce qu'a dit le gardien grâce aux gestes. Je dis au conducteur de revenir en arrière et de tourner à la première à gauche. On grimpe la colline et on arrive à un vieux temple malheureusement fermé. Sur le retour on s'arrête voir une église catholique (il y en a beaucoup dans la région de Cochin), mais elle est toute proche d'une école. Mon arrivée perturbe ces chers bambins qui sortent des classes et me suivent jusque dans l'église pour me parler un peu anglais (where are you from, what's your name, je m'appelle toujours "George" dans ces cas là). Je ne sais pas ce que fout la maîtresse mais elle assure pas...
Le chauffeur sympa (mais grâce à moi il connait mieux la région) me fait payer un prix très correct (100R) et me met dans un bus en direction d'Ernakulam. En fait nous sommes tout près de l'île de Vypeen et c'est par là qu'il va rentrer en passant par Cherai, ce qui me décide à revenir dans le coin en louant un scoot, car il y a plein de choses à voir, dont un lagon avec une vingtaine de filets chinois.
Le bus me laisse à "High Court", au début d'une promenade sympa qui longe le fleuve jusqu'à la jetée du ferry pour Fort Cochin. Alors que je déguste un ananas saupoudré de piment rouge (ici ils aiment manger les fruits avec du piment et du sel: ananas, papaye, concombre et autres), un gars me tapote l'épaule: c'est un serveur du Excel Bar où je vais boire une bière une fois par jour. Il guide des hollandais et se fait chier, alors il fume une clope en discutant avec moi.
C'est marrant car je suis là depuis 5 jours et les gens me reconnaissent: ce matin un cul-de-jatte à qui j'ai donné 10R il y a trois jours a tenu à me serrer la main et discuter un peu. Les marchands de rue ne cherchent plus à me vendre, je suis le français qui n'achète rien et les chauffeurs de rickshaw ne m'appellent plus car je suis celui qui marche tout le temps.
J'achète un nouveau petit sac à dos (670R), celui acheté à Mumbai est en fin de vie.
Retour à la nuit tombée à Fort Kochin où je mange un bon porc shop suey avec riz aux légumes dans un restau tenu par des chinois ou indonésiens.

Mardi 1 décembre

J'ai acheté un "tour" pour la journée sur les backwaters (550R) . La description était bien plus riche que ce qu'on a fait (beaucoup de temps morts et de parlote). Pas inintéressant cependant. Le guide faisait bien son boulot. Balade en petit bateau style traditionnel, puis en barque autochtone dans les petits canaux, le petit canal devrais-je dire car on a fait le même à l'aller et au retour. Le guide nous a montré diverses plantes (henné, curry (c'est une feuille au goût très poivré), cannelle (très bon pour le cholestérol et le coeur dans la médecine ayurvédique), noix muscade, poivre noir (c'est une plante grimpante)). Repas offert, correct. Mais bon, c'est le truc à touriste, on n'a pas vu grand chose, à part un oiseau kingfisher (bleu, bec pointu rouge). Pour faire quelque chose de mieux il faudrait y mettre le prix.
Le soir restau bidon où je mange une tranche de Kingfish au même prix que l'entier de l'autre jour...

Lundi 30

Je me balade à pied, RAS. Je m'achète une chemise et un pantalon en coton blanc tout simples (si j'avais en plus le calot blanc je ressemblerai à Nehru). Le soir j'assiste un moment à un match de foot qui oppose la Navy à l'équipe locale. Ambiance festive et bonne enfant.