30/11/2009

Fort Cochin la Venise lusithano-batavo-indienne

Dimanche 29

J'ai pris possession de la chambre dans la Gouvernment Rest House: c'est un hôtel pour fonctionnaires mais quand ce n'est pas rempli ils louent aux touristes. Super bon plan, la chambre est spacieuse, trois lits et c'est propre. On peut prendre le frais sur la terrasse qui borde la promenade de front de mer. Je suis assez fier d'avoir trouvé çà tout seul. De retour je donnerai le tuyau à Lonely Planet. En plus je prévoyais de faire un break ici et une chambre aussi peu chère et correcte çà tombe vraiment bien.
Je ne fais rien de bien intéressant aujourd'hui, comptant rester une semaine ou deux je veux y aller mollo. Je vais m'acheter un Balzac d'occasion dans un book-shop, je retire du fric dans un ATM, je vais boire une Foster puis file repérer LA plage de la région, Cherai Beach à 25 km. 45 mn de bus bondé, puis un rickshaw pour accéder à cette fameuse plage.
Je suis mécontent du chauffeur car il m'a fait payer cher et m'a amené là où tout le monde est rassemblé (hors c'est dimanche et c'est l'Aïd) alors que la plage fait 5 ou 6 km de sable fin en ligne droite.Il ne comprend pas pourquoi je râle, je laisse tomber. J'observe un moment les autochtones qui restent habillés, même les ados, de toutes façons peu se baignent. Je suis le seul étranger dans cette foule et je ne passe pas inaperçu. Retour en bus bondé. Le soir j'assiste un moment à un match de foot opposant l'équipe locale à l'équipe de la marine nationale qui organise des festivités ces temps-ci. Ambiance bonne enfant, c'est la fête, les arbres sont illuminés de guirlandes multicolores.

Samedi 28

Une journée qui en vaut dix. J'ai pris un petit ferry pour aller à Fort-Cochin qui est une île (Kochi est en fait un groupe de plusieurs îles). Je descend au vieux quartier juif de Mattancherry. Les juifs seraient venus ici dès le début de la découverte de l'Inde par Vasco de Gama (il a débarqué à Fort Cochin d'ailleurs et il y est mort). Visite du palais hollandais qui en fait était portugais mais a été modifié par les hollandais quand ils ont chassé les portugais. La synagogue est fermée aujourd'hui (shabat). Beaucoup de boutiques d'antiquaires de luxe. Je remonte "la rue du bazar" qui est la rue des grossistes en riz, piments et légumes secs. Vieilles maisons portugaises colorées et décrépites. J'arrive sur le front de mer où trônent les fameux filets chinois (carrelets en français je crois). Superbe vue. J'erre dans le village, très calme, peu de circulation, peu de monde, que c'est reposant! Il y a même des canaux. Au bout du village, à quelques mètres de la mer, je vois une "rest house" avec "rooms available". J'entre et on me montre une chambre: au moins 30m2, sdb, grand lit, avec terrasse commune donnant sur la mer: 200 roupies (3 euros). Voilà l'endroit idéal pour rester quelques jours tranquille en dépensant peu. Mais je suis engagé à Ernakulam, je reviendrai demain. Visite de la première église bâtie en Inde (en 1500 par Vasco). Visite d'une autre église, Santa Cruz, un type qui est là me demande de quel pays je viens.
- France
- Ah, good people!
C'est fou cette côte qu'on a dans le monde. Je dois répondre vingt fois par jour à cette question, parfois je réponds Espagne, Italie, Suisse, mais quand je dis France en général il y a un sourire de sympathie... Je ne peux visiter l'église nestorienne (eh oui il y a encore des chrétiens nestoriens en Inde), fermée, mais à côté je trouve un petit hôtel fort sympathique, quartier calme, chambres avec balcon et tout ce qu'il faut pour 350R. A retenir si l'autre n'est plus libre demain.
Le coucher de soleil est superbe, la promenade de mer est envahie par les musulmans endimanchés de la région pour qui c'est jour de fête. J'assiste au retour de pêche des pêcheurs qui ramènent surtout des Kingfish (on dirait des thons mais çà a le goût de la dorade).. Manoeuvre aussi des filets chinois par quatre hommes minimum. Je me paye ensuite un kingfish d'un kilo à un stand de pêcheurs sur la promenade et vais le faire cuire dans un restau à côté, ce qui me revient à 200R. Repas délicieux arrosé de ma boisson préférée, le lime soda (citron vert pressé mélangé à de l'eau gazeuse).
Retour de nuit à Ernakulam en ferry.
Cochin, c'est une Venise tropicale lusithano-batavo-indienne...

Vendredi 27

Personne dans les rues à 9h du matin dans Thalasseri qui est à majorité musulmane: c'est la fête de l'Aïd qui commence. Je veux aller à Kochi (Cochin) et prends un bus dans sa direction, vers Khozikode (Calicut). Là je change pour un bus pour Kochi.Le périple va durer toute la journée, encore éreintant, et j'arrive à Kochi (Ernakulam en fait) à 17h30 avec une forte envie d'aller aux toilettes. Malheureusement le soir tombe, la gare routière où on m'a descendu est très éloignée du centre et je suis déshydraté. Je prends un rickshaw qui m'amène à une adresse de Lonely Planet en une demi-heure d'embouteillages. Les prix sont bien plus hauts que décrits sur le guide, mais bon, je n'ai pas le temps d'aller chercher ailleurs, il faut que j'aille sur le trône d'urgence.
La chambre est confortable et clean (635R), toute neuve (en service depuis un mois): j'y marche pied-nu sans crainte.
Le Kerala m' apparait comme l'Etat le plus riche et le plus avancé depuis que je suis ici. Moins de détritus jonchent les routes et rues, beaucoup de villas dans les palmiers habités par des autochtones, routes carossables. On dit souvent que le communisme était une belle idée qui a toujours échoué quand elle a été mise en pratique; on nous cite l'URSS la Chine, Cuba, l'Albanie, mais on ne nous dit jamais que le Kerala se porte très bien, pourtant il est communiste depuis 1957 (élu réellement démocratiquement il est vrai). C'est l'Etat où l'espérance de vie est la plus forte d'Inde ainsi que son taux d'alphabétisation (>90%). Les paysages sont magnifiques, ce sont les tropiques dans toute leur splendeur, cocotiers, bananiers et rizières entrecoupés de petits fleuves se jetant dans la mer toute proche.
Les hommes portent presque tous le lunghi ici (tissu long autour des hanches). Les femmes sont toujours superbes, d'un type différent du Karnatakka, visages plus ronds, traits plus doux (influence arabe peut-être), visages de madonnes à la peau couleur café.

26/11/2009

Madikeri, Thalasseri et Mahe

Jeudi 26

L'hôtel est bien placé, entre la gare routière et la gare ferroviaire.
Je prends un tuc-tuc pour aller à Mahé, ancienne colonie française faisant maintenant partie du Territoire de Pondicherry (qui se trouve de l'autre côté de la péninsule indienne, sur la mer du Bengale, ce qui ne doit pas être évident à administrer).
Nous faisons 6 km en traversons le pont qui enjambe le "Channel": c'est un petit fleuve que les Anglais nommaient ainsi à l'epoque où ils occupaient Thalasseri qui se trouve sur la rive nord tandis que sur la rive sud se trouvaient les Français...
C'est un petit village, 10 km2, pauvre et peu peuplé. Il n'y a pas grand chose, hormis des dizaines de boutiques d'alcool, car pour survivre le Territoire met très peu de taxes sur l'alcool. Cà a un petit air d' Andorre indien, avec une grand-rue rectiligne et en pente qui sort du village. Le traffic semble se limiter à aller faire le plein de mauvais whisky et repartir à Thalasseri qui elle bouillonne d'activité commerciale. Je me fais déposer sur la plage que j'arpente avec le sourire. Sourire qui se fige quand je comprends que je me promène dans les toilettes publiques loicales. Plusieurs mecs accroupis font leur besoin, même pas prêt de l'eau, il y a une forte odeur de merde diffusée par la chaleur que la brise marine ne dissipe pas. Bon je retourne en ville, je prends une belle photo d'une barque de pêcheur qui se dandine à l'ombre d'un arbre géant, tout près d'un grand chien mort qui flotte en se dandinant lui aussi, le tout à quelques mètres d'une infame décharge sauvage. Bon, je m'envoie rapidement une bière, histoire de profiter du hors-taxe (60R les 60cl) et je rentre fissa en bus.
Je me balade dans Thalasseri, vais au fort portuguais, assiste un moment à une manifestation sportive inter-écoles sur le stade (les gamins et même une maîtresse viennent discuter avec moi), trouve par hasard le bord de mer avec un marché au poisson très couleur locale. La ville a un intérêt limité mais réel. Je me paye ensuite un tuc-tuc pour aller voir la belle plage du coin, Muzhappilanpad Beach, à 9km (150 R a/r). C'est une baie ronde, assez grande, avec du sable fin et des cocotiers et plein de coquillages. Pas mal, il n'y a personne, elle semble propre. Une faucille et un marteau trônent bien en vue sur un rocher à demi-immergé.


Mercredi 25

Journée épique, crevante mais passionnante. Je me suis lancé dans le off-road, à savoir hors des pistes jalonnées par Lonely Planet. Sur la carte, Thalasseri est à 120 km de Madikeri. De bon matin je me présente au bord de la route, à l'endroit d'où partent les bus (la gare routière est fermée pour cause de réfection de la rue qui y mène). Bingo, je vois un car avec écrit dessus Manikeri-Thalasseri. J'y monte. Une demi-heure après au moment de partir le controleur du bus me demande où je vais et me dit qu'il ne va plus à Thalasseri, s'arrête avant, il faudra que je change de bus. Ok. En fait il ne m'a pas dit combien de fois j'allais changer. J'ai changé 4 fois dans des petits villages et j'ai mis 9h pour faire le trajet. Mais les Indiens sont vraiment sympas, à chaque changement ils allaient voir leur collègue pour leur expliquer mon cas. Mais j'ai eu une grande idée, car j'ai passé la journée à sillonner les petites routes des Ghats Occidentaux à 15km/h de moyenne, dans des routes défoncées, à moitié emportées par les eaux par endroits, dans des bus déglingués, mais dans un paysage magnifique, grandiose. Forêts de teck, entremélés de bananiers, cocotiers, bambous géants, arbres à fleurs diverses. Ces forêts sont toutes privées et sont en fait des grandes propriétés très bien entretenues qui exploitent des caféiers au pied des arbres. Caféiers donc à l'ombre des tecks et des santals, puis en arrivant dans le Kerala, théiers sur les collines en pente.
Je suis arrivé à Thalasseri complètement cassé, d'autant que sur le fin le bus était bondé, j'étais coincé par deux gros qui m'écrasaient contre un barre métallique.
La ville est beaucoup plus grande que je m'y attendais, en plus c'est la fête, "un jubilé d'or". Partout depuis qu'on est entrés dans le Kerala on voit des drapeaux communistes, rouges avec faucille et marteau, ainsi que des portraits géants du Che. Le Kerala est gouverné par un gouvernement local communiste depuis de nombreuses années. Je pense que le jubilé à un rapport avec çà.
Sorti de la gare routière, je rêve d'une bonne douche et d'un coca bien frais, mais aussi de voir la mer. Comme il est 5h30, je marche dans la direction supposée du coucher de soleil (le ciel s'est couvert) pour voir la mer et chercher un hôtel par là. J'ai marché, marché, la nuit est venue et je n'ai pas trouvé la mer. Bon, demi-tour, retour à la case départ et aller aux quelques hôtels que j'ai repéré en arrivant avec le bus. J'en ai fait trois, les trois complets pour cause de fête. J'ai marché, marché et finis par tourner en rond puis me perdre. A 8h j'ai décidé de faire appel à un chauffeur de tuc-tuc. OK, il m'emmène à une adresse tout content de la commission qu'il va gagner. Complet. On en fait deux autres, complet. Il m'avertit qu'il va à une dernière adresse et là il y a de la place. Je lui donne plus que demandé pour le remercier car il m'enlève une grosse épine du pied.
Je prends une chambre à 275R, humide et cracra celle-là aussi, mais c'est quand même une chambre. Enfin du repos.

Mardi 24

Visite du temple d'Or de Bylakupa. Pas mal, toit et grandes statues de bouddha et ses réincarnations à la feuille d'or. Beaucoup de moines tibétains en touristes, en fait il n'y a qu'eux et moi comme touristes. Ambiance très cool, reposante. Je coimptais rester ici une nuit mais la guesthouse me refuse, je n'ai pas de "pap", l'autorisation de la police fédérale de séjourner ici. J'avise un panneau qui me fait flipper "c'est une violation de la loi d'entrer dans ce territoire soumis à des lois spéciales sans autorisation des autorités policières, tous contrevenant se verra infliger 5 ans de prison et une forte amende"...
Je décide cependant d'aller manger des momos et boire un jus d'orange frais dans un restau avant de battre en retraite. J'arrive en tuc-tuc à Kushalanagar juste à point pour prendre un bus pour Madikeri, petite ville à 33 km d'ici (2 heures de bus quand même), perché à 1000m dans la chaîne des Ghats Occidentaux.
Végétation super luxuriante, caféiers, daturas, arbres de santal, liserons gigantesques et toutes les fleurs d'intérieur qu'on trouve chez nos fleuristes... L'air est plus frais et humide, c'est agréable.
Madikeri est sympa, tranquille, perché sur plusieurs collines qui dominent tous les environs. L'hôtel que je trouve pour 300R n'est pas terrible, très humide (j'ai du aérer, ce que les employés n'ont pas eu l'idée de faire depuis des semaines). Je mange aussi très mal au restau le soir. Je comptais rester une paire de jours, faire une rando, mais je ne le sens pas, je vais partir dès demain si je trouve un bus pour Thalasseri, sur la côte de Malabar.

23/11/2009

Mysore, ville des Maharajahs

Lundi 23

Fatigué ce matin, je traîne. Pourtant j'ai bien dormi, mais je me sens peu tonique. Je vais prendre le petit déj dans la rue mais pas terrible, le café est dégueulasse, je ne le finis pas.
Je vais à l'office du tourisme pour me renseigner sur comment aller à au Temple d'Or situé à Bylakupa, un village de réfugiés tibétains à 60km d'ici (il n'y a pas que Daharamsala qui héberge des Tibétains). Le fonctionnaire, peu zélé comme malheureusement beaucoup de fonctionnaires sur cette planète, me répond nonchalament et dans un très mauvais anglais que ce n'est pas possible, c'est interdit aux étrangers. Je repars perplexe car Lonely Planet vante la visite. Je décide d'aller dans l'agence principale de la compagnie de bus de l'Etat. Là le type est surpris par ce que je lui dit, puis tente d'appeler au téléphone je ne sais qui, bref, comme le Dalaï Lama est en ce moment en Inde et que çà crée des problèmes diplomatiques avec la Chine (tous les jours les journaux parlent des provocations des chinois et de leur soutien à la guérilla maoiste au Bengale), il est possible qu'il y ait une interdiction temporaire. Il me dit d'aller à la ville tout près et là de me renseigner auprès de la police locale.
Je repars ennuyé, et en route vers le centre ville je croise trois moines tibétains qui font du shopping! Je leur demande s'ils savent s'il y a un problème pour la venue des étrangers chez eux (ils sont effectivement de Sera). Ils disent que non et que je suis le bienvenu, pas de problème, "no nej" (je suppose que c'est ce que çà veut dire).
Bon, demain je tente d'y aller, on verra bien.
Je file en bus (le numéro 201) sur Chamundi Hill, la seule colline à l'horizon au sommet de laquelle trône un beau temple hindou dédié à Chamundi, la mère de Ghanesh et femme de Shiva (si j'ai bien compris). Beaucoup de pélerins, notamment des groupes de mecs habillés d'un simple tissu marron foncé, une secte importante sans doute car je les rencontre souvent. Les prêtres m'apparaissent comme cyniques, faisant leur gestes rituels avec détachement mais n'oubliant pas de rappeler de donner un don. Sur une pancarte il est rappelé que le don d'argent, d'or et bijoux ne doit se faire que dans les urnes dédiées...
Beaucoup de gens achètent dehors sur la place des offrandes en nature qu'ils amènent à la déesse (paquets tout prêts composés de noix de coco, fleur de lotus, bananes), je parie que çà irrite quelque peu les prêtres... Ils distribuent cependant gratuitement de l'eau bénite (eh oui) et les gens circulent les mains jointes sur la poitrine, en marmonnant des prières. Ils font une espèce de signe de croix devant la déesse. C'est amusant de voir que toutes les religions se ressemblent dans ce qu'il y a de plus contestable.
Je descend la colline par un escalier de deux kilomètres de long. Vue intéressante, nombreux amoureux sur le parcours. Des gamins me collent aux baskets me demandant des sous, je leur explique qu'en Europe les roupies ne tombent pas du ciel. Ils ont de l'esprit, me répondant qu'en Europe 'est pas des roupies mais des euros (one point!) et alors que je les imite, tendant la main et réclamant 5 roupies, le plus jeune sort un billet de 5 de sa poche et me le tend!!
Je vais ensuite dans un cybercafé où bien sûr j'attrape immédiatement un virus sur ma clé usb malgré la présence de Norton en mémoire. Connexion internet merdique. Je lance quand même Norton pour nettoyer l'ordi et ma clé. Opération réussie, en partant le mec ne m'a pas demandé d'argent (encore heureux, c'est moi qui fait le boulot à sa place), je lui laisse cependant 15R, grand seigneur.


Dimanche 22

Ce matin je prends mon temps. Petit déj à 10h au café Aramane que j'aime bien. Ensuite j'attends dans le gare routière urbaine super-neuve le bus 316 pour aller à Srirangapatnam, à 20km. J'attends une heure, pas de bus je demande et un employé me dit que c'est pas ici, mais sur le terrain vague à côté et que c'est le 105 ou le 106 qu'il faut prendre. Soit, bien que je sois sous le panneau indiquant le 316 et la bonne destination. J'attends encore une demi-heure au nouvel endroit et vois enfin arriver le ... 316.
Sri (Saint) Rangapatnam est un village intéressant: ancienne ville fortifiée détruite par les Anglais en 1799 elle est chargée d'histoire ayant étéla capitale du roi musulman Hyder Ali et de son fils Tipu Sultan. Beau temple très ancien, beaucoup de fidèles en ce dimanche. J'envoie les chauffeurs de rickshaw sur les roses et arpente le site à pied (je marche environ 10 km).. Je visite la résidence d'été de Tipu, toute en bois de teck peinte dans un beau parc à l'anglaise. Visite aussi du mausolée de Tipu, Hyder et sa femme, beau dome, beau parc. Je fais le malin et contourne le mausolée pour y entrer par un autre accès que celui où officie le racketteur de service, à savoir le gardien de chaussures. Ras le bol de leur donner du fric à rien foutre. A l'intérieur trois cercueils à la mode musulmane mais à la sauce indienne: ils sont recouverts de guirlandes de fleurs. Beaucoup de musulmans parmi les visiteurs.
Le soir poulet tandoori et riz aux légumes. Très bon, 160R.

Samedi 21

L'hôtel n'est pas terrible mais très bien placé: je suis réveillé par des bruits de fanfare: juste à côté de l'hôtel il y a un temple hindou qui va être le point de départ d'un grand défilé avec éléphants, chars et des tas de nanas habillées comme des princesses. Je passe la matinée à suivre le défilé et prendre des photos.
Visite ensuite du palais du maharajah  de Mysore: grandiose, c'est tout à fait le palais de maharajah  qu'on imagine: la salle du mariage notamment avec son kiosque octogonal, ses colonnes multicolores en forme de palmiers qui auraient été dessinées par le facteur Cheval, sa verrière peinte de plumes de paon...
J'y reste une partie de l'après-midi à l'ombre des jardins car je me sens fatigué et c'est un endroit isdéal pour se reposer. Puis je vais dans le quartier musulman voir la cathédrale catholique de St Philomène. Toutes les femmes ici sont en niqab noir, beaucoup vont d'une boutique de bijoutier à une autre car c'est aussi le quartier des bijoutiers.
Je décide de me rajeunir, j'en ai assez de ma barbe, je vais chez un barbier qui me rase parfaitement pour 50 roupies.
Mon nouveau look a vite du succès: alors que je prends un thé dans une gargote, un étudiant vient me brancher et est tellement insistant que je suis obligé de devenir désagréable!
J'aurai préféré avoir à faire avec la jeune brune ténébreuse à la moue délicieuse que j'ai croisé ce matin au défilé...

Vendredi 20

Je prends un bus local pour Mysore, 4h, 88R. C'est intéressant les bus locaux car c'est pas cher, on est immergé dans la polulation et les chauffeurs sont particulièrement attentionnés. En plus ils s'arrêtent dans plusieurs villages, ce qui permet de voir plein de choses.
Arrivé à Mysore je me laisse embarquer par un rabatteur qui m'amène à un hôtel que je trouve correct, 400R la nuit.
Balade ensuite dans la ville, le marché très coloré, le palais-musée d'Art, très intéressant (nombreux objets (meubles, bibelots, instruments de musique, tableaux) ayant appartenus aux Maharajahs de Mysore). Mysore est une ville où on se sent bien tout de suite, pas trop de monde, avenues larges, parcs et belles perspectives. Je bois une bière dans une gargote à alcool, glauque comme tous les bars à bière ici.
Un gars m'aborde en fin de journée, me propose de me guider, de me faire visiter un vieux marché pas connu des touristes et me dit qu'il y a un concert de la fille de Ravi Shankar à 19h au palais que j'ai visité cet aprem. Cà m'étonne car je n'ai vu aucune affiche, mais je vais y faire un tour à l'heure dite et bien sûr il n'y a rien du tout.
Le palais du maharajah est illuminé cette nuit car c'est un jour de fête (encore un).
Rentré à l'hôtel je prends l'ascenseur pour rejoindre ma chambre au 4ème étage. Panne de courant, je me retrouve bloqué une minute, heureusement j'ai une lampe de poche ce qui m'évite de paniquer. Quand le courant revient je prends l'escalier, c'est plus sûr.

18/11/2009

Bangalore, the software capital

Jeudi 19

Je change 150€ dans une agence "Thomas Cook" olé olé qui me propose un meilleur change si on ne fait pas de papier. J'obtiens 10000R ( la guesthouse aussi me facture au black moyennant 15% de réduc)...
Le soleil est sorti, je me balade dans les rues, mais rien à voir de spécial. Pas mal interpellé par les chauffeurs de rickshaw qui ont l'air à cran. Je bois un bière dans un bar mode (NASA, décor navette spatiale), 50% de réduction pour "recession hour".

Mercredi 18

Le temps est maussade, crachin style breton, ciel gris sombre.
Cette nuit j'ai dormi dans un hôtel bon marché près de la gare, sale. Je déprime un peu ce matin en voyant cette chambre, ce temps, plus la chiasse que j'ai attrapé en mangeant hier soir du poulet pas bien grillé : donc je me suis payé un bon capuccino avec brownies dans un truc européen puis j'ai cherché une chambre plus confortable.
Je me fais plaisir dans une guesthouse très classe avec wifi gratuite illimitée, la Ashley Inn, 2000R, très mignon. J'en profite pour lancer des téléchargements de films et mettre à jour mes blogs et sites web.

Mardi 17

Très longue journée en bus de Hospet à Bangalore: 11h. Mais c'est interessant. Circulation démente, que ce soit en campagneou en ville. Aucun code de la route, c'est le plus gros qui impose sa loi. Mais tout se passe sans heurt, ni agressivité ni accrochage, c'est assez étonnant. Le chauffeur du bus est un virtuose, il évite nids de poules, crevasses, motos et piétons avec flegme. Il n'hésite pas à doubler en triple file dans un virage sans visibilité, parfois il double à gauche sur le bas-côté s'il trouve que c'est plus judicieux.
Sur l'autoroute on trouve de tout, des camions en panne au milieu de la voie (il y en a même un garé sur la voie de droite, qui était en cours de réparation, le train arrière tombé), des vaches, des troupeaux de moutons, des semi-remorques énormes, le double des notres en longueur et en hauteur... Il y en a même qui roulent en sens contraire si leur village est plus accessible comme çà.
L'arrivée à Bangalore est épique, deux heures pour traverser les faubourgs, un chaos indescriptible, d'autant que d'importants travaux ont lieu (construction d'un viaduc énorme). En plus c'est la mauvaise heure, 18-20h, c'est un merdier incroyable. Poussière, gaz d'échappement, bruit des klaxons et des moteurs, cris des gens(le contrôleur du bus crie tout le temps pour soit avertir le chauffeur soit pour impressionner les autres conducteurs quand le bus veut changer de voie (car il passe son temps à zigzaguer dans le trafic).
Je suis devant, à la place du mort, avec une vue sur la circulation imprenable. C'est franchement mieux que d'avoir pris un bus "de luxe" à 500R pour ne rien voir et avoir son sac dégueulassé...
A Bangalore je prends le premier hôtel que je trouve, dégueu mais je crois que je vais quand même bien dormir.

Hampi suite et fin

Lundi 16

Je prends un petit déjeuner énergétique dans la rue (thé noir brûlant et piments rouges en beignets). Je vais ensuite chez le coiffeur juste à côté me faire raccourcir-égaliser les cheveux (100R). Excellent thali (confer photo picasa) au Mango Tree (il n'y a pratiquement que des nanas, c'est incroyable çà, les routardes anglaises sont majoritaires sur les routes exotiques).

Dimanche 15

Jean Philippe est parti à Mysore, je change de chambre pour une single (250R). Je vais me balader à vélo jusqu'au village d'Anegundi. Pour y accéder il faut prendre des "barques" car le pont en contruction a été détruit par une précédente crue. Je ne suis pas rassuré de prendre ces barques qui sont en fait des paniers d'osier recouverts d'une toile goudronnée. Ils sont tout rond et prennent l'eau (une fois arrivé de l'autre côté il faut écoper toute l'eau qui est au fond). Elles transportent des motos par deux ou trois, les faire entrer et sortir n'est pas une mince affaire et esquinte pas mal le tressage d'osier.
A un moment la pluie se met à tomber, je vais m'abriter dans le "temple sous-terrain". Trois jeunes indiennes font de même et bientôt m'offrent à manger et à boire, simplement parce que çà leur fait plaisir de rencontrer un étranger.
Le soir je mange un peu trop: momos végétariens tibétains et riz baryani aux légumes arrosé de thé noir sucré (çà me rappelle le thé turc).

Samedi 14

Nous avions décidé de ne rien faire de spécial, mais nous rencontrons une petite jeune de 19 ans qui vient d'arriver. Elle fait du volontariat dans le Kerala et est venue en week-end à Hampi. Nous lui servons de cicérone et revisitons à pied plusieurs sites. Jean Philippe et moi délirons pas mal avec nos bobs rose fuschia...
Un vigile nous propose d'entrer aux "étables aux éléphants" sans ticket, mais il n'accepte pas notre prix trop bas. Nous ne verrons pas ces fameuses étables.

14/11/2009

Hampi, dans le Karnataka, site mirifique

Vendredi 13

Mauvaise nuit pour moi: il y a eu une coupure de courant pendant toute la nuit, ce qui veut dire pas de ventilateur de plafond: j'ai transpiré comme un porc toute la nuit, très pénible. En fait le matin j'apprendrai que certes il y a eu une panne, mais d'une demi-heure, mais un gland a touché un coupe-circuit qui a coupé l'électricité dans le bâtiment où se trouve notre chambre...
Je rencontre Emilie de Pune qui est là depuis 10 jours et qqui part aujourd'hui; sa naïveté est mise à rude épreuve et elle comprends qu'il faut qu'elle soit moins "ouverte" avec les indiens de rencontre (Ramzi de Pune la harcèle par mail...).
On part à pied explorer un temple de l'autre côté de la rivière, 2 heures de marche dans une chaleur de hammam, belle vue. En grimpant vers le temple d'hanuman le roi-singe, des dizaines de singes tournent autour de nous, et plus particulièrement de moi. Je me rappelle que j'ai acheté un régime de bananes ce matin et les singes sentent l'odeur bien qu'elles soient dans le sac à dos.
J'ouvre le sac et commence à sortir une banane puis deux. Grossière erreur car ils s'excitent, j'ai le régime dans une main, un grand singe me saute dessus et me griffe le bras, méprisant la banane que je lui ai jeté: c'est le régime entier qu'il veut , je le lui laisse et file pas fier. Bien sûr j'ai oublié mes lingettes désinfectantes à l'hôtel, je me vaporise de l'antimoustiques dessus, car il contient de l'alcool. Promis, je n'achète plus de bananes.
Au retour nous montons sur une autre colline où la vue est magnifique sur toute la vallée. Je n'atteins pas le sommet car j'ai tout d'un coup le vertige (nous escaladons les rochers titanesques), c'est peut-être dû à mon manque de sommeil...

Jeudi 12

Nous louons des vélos et démarrons pour une longue journée de vélo quand nous entendons un bruit de fanfare et voyons plein de gens sur une terasse près d'une maison en hauteur. Nous nous approchons, c'est un mariage, deux en fait. Nous nous approchons précautionneusement, les gens nous font signe que nous pouvons les photographier. Nous prenons de belles photos des rites traditionnels du mariage (ablutions, offrandes des demoiselles d'honneur aux mariés (un peu comme aux dieux), saupoudrage de curcuma ou autre poudre jaune sur les mariés, colliers de fleurs, etc.
Il va sans dire que les filles sont encore plus belles que d'habitude, des saris éclatants de couleurs qui n'existent pas chez nous et des fleurs parfumées dans les cheveux.
Très vite les gens nous montrent que nous sommes les bienvenus et le père d'un des mariés nous invite à manger avec eux. Nous sommes une cinquantaine d'hommes assis le long de longues tables et de jolies serveuses en saris bleus nous servent un plat très bon comme d'habitude, des piments, des minuscules boules de pâte sucrées, d'autres épicées, des pommes de terre au curry, je ne sais plus quoi encore. Jean Philippe et moi nous régalons et le père du marié vient nous voir pour demander si on a aimé et si on en veut encore. Nous discutons un peu, il insiste pour savoir si on veut encore manger, quand je m'aperçois que nous sommes les seuls JP et moi encore à table, tout le monde est parti. On se lève précipitamment, et nous faisons bien car les invités du deuxième mariage viennet prendre notre place!
Les indiens sont vraiment adorables et beaucoup nous disent au revoir quand nous enfourchons nos vélos.
Nous parcourons une bonne partie du site pendant le reste de la journée. Les lieux sont grandioses: au milieu du chaos de rochers gargantuesques, des palias, des temples et même une ville fortifiée se rencontrent au détour de la route, le long de rizières , de bananeraies et de cocoteraies. C'est magnifique, c'est un décor de théatre. Un des lieux de la planète les plus forts qu'il m'a été donné de voir.
Le soir nous allons au temple au centre du village, on achète des bananes aux vendeuses qui sont à l'entrée, puis entrons en les croquants. Des singes s'approchent et essaient de les arracher de mes mains. Je les fais fuir à qqs mètres et leur lance une peau de banane. Un indien m'engueule et me dit de leur donner des bananes. En fait je percute: les bananes vendues à l'entrée, c'est pour les ssin ges. Ok, on les leur donne, mais dommage, elles étaient vraiment bonnes. Il y a un éléphant aussi qui te bénit si tu lui donne une pièce d'une roupie qu'il saisit avec sa trompe...

Mercredi 11

Voyage assez péniple car il a plu tout le lond du trajet: ma couchette (très étroite) était près de la fenêtre pas étanche bien sûr, donc des gouttes d'eau dans le coup toute le nuit. De plus nous sommes tombés sur une route en travaux qui avec cette pluie s'est transformée en bourbier, qui nous a fait perdre plusieurs heures: prévu pour 10h le trajet a duré 14h. Cerise sur le gateau, mon sac sorti de la soute est trempé et sale.
Mon voisin de couchette, Jean Philippe de Gap, est sympa et nous décidons de prendre une chambre ensemble à Hampi pour réduire les coûts.
Beaucoup de rabatteurs dans le coin, mais nous allons dans une guest sympa et colorée, Shanthi.
Le site est magnifique. Le village est carrément au milieu des monuments, certaines maisons de villageois utilisant les structures des bâtiments archéologiques. Les alentours sont des chaos de rochers ronds, énormes, d'un joli brun doré. Sur des kilomètres sont éparpillés des temples, palais, remparts. Nous partons les découvrir à pied jusqu'à la tombée de la nuit. La rivère serpente au milieu de ces rochers qui forment de véritables collines. On dirait qu'un géant s'est amusé à empiler des tas de pierres dans une grande plaine, il n'y a pas de montagne en vue et on ne comprend pas la provenance de ces rochers.
Le dernier temple que nous allons voir est payant (250R), il est 17h, çà ferme à 17h30, il n'y a que nous, mais c'est trop cher, nous repartons. Le vigile à l'entrée nous interpelle. "100 roupies chacun!". Nous hésitons, puis non, pas bien la corruption et pas obligatoire de tout visiter. Non, on repart. "Hé, venez voir. 100 roupies les deux". Bon, dedans il y a le char royal en pierre, qu'on voit partout en photo (même sur Lonely). Au diable la corruption, on a limité ses ambitions, on lui donne ses 100 R. Le temple est très beau le char impressionnant, fait en pierre de taille à 100%.
Retour dans un décor magique à la tombée du jour. Nous rencontrons un jeune indien efféminé, à la voix douce et précieuse mais qui parle très bien français. Il se propose comme guide, nous éludons, mais il nous fera bien rire (pas méchamment car il est très gentil) chaque fois que nous le croiserons.

08/11/2009

Scoot toujours

Mardi 10

Une journée à glandouiller en attendant mon bus-couchette pour Hampi à 20h. Le temps est toujours aussi maussade et lourd.

Lundi 9

C'est aujourd'hui que je rencontre Ariane au port de Marmagao. Je me lève à 6h. Il a plu dans la nuit et il tombe encore quelques gouttes. J'hésite à partir en scoot car j'ai une heure de route et si le temps empire ce sera galère.
Je pars quand même avec veste et imperméable. J'arrive à huit heures sans mettre mouillé et attends jusqu'à 9h30 qu'Ariane sorte (c'est sa chef de service qui l'a retardée apparemment sciemment). Nous prenons un petit déjeuner à Vasco da Gama puis filons à la plage que j'ai repéré jeudi dernier. Un flic nous arrête en route mais j'ai ma "driving license" sur moi! Ariane achète un sari en coton pour faire office de maillot de bain et nous restons à la plage une heure. On commande un repas au restau d'à côté mais le timing est serré car Ariane doit être sur le bateau à 14h20 et il est 13h. Le serveur promet un service rapide mais en fait à 13h 20 on n'a toujours pas de repas. On demande de le conditionner pour l'emporter et nous démarrons en trombe car on a moins d'une heure pour arriver, ce sera juste. A peine avons nous fait 50m qu'un glandu à moto a raté son virage et nous rentre dedans. Pas de mal car je n'allais pas vite et l'ai vu arriver, mais le scoot a des dégats. Le jeune se confond en excuses et m'offre un billet de 1000R, mais veut la monnaie, en fait il me donne 200R pour les dégats. J'ai pas le temps de discuter, on est trop à la bourre, je prens son argent et on repars fissa. IL y a un problème dans la direction mais çà marche. En route on est arrêté par un accident de scoot, plus grave car il y a la police, mais je ne traîne pas. En fait on arrive à 2h10 au port ce qui nous permet de grignoter notre repas avec les doigts plein de sauce. Nous nous quittons et je rentre à Panaji ou je trouve mon loueur de scoot. Je l'invite à boire un pot et discutons des réparations. Je le pense honnête et accepte de le dédommager de 3000R. C'est un coup dur pour moi mais depuis le début ce scoot m'a créé des histoires, et çà aurait pu être pire. Fin de l'épisode scoot.

Dimanche 8

Je déménage, mon nouvel hôtel est le "National Hotel", vieil hôtel aux vérandas en bois peintes en bleu, défraichi mais bien placé (en plein centre de Panaji, face à l'hôtel du gouvernement). 250 R la nuit, le moins cher que j'ai trouvé pour l'instant, çà vaut celui à 600 R où j'avais dormi précédemment.
Je traine en scoot, et à un moment je le reprends mais je ne peux plus le redémarrer, la clé ne rentre plus dans le Neiman! Je pense que quelqu'un a tenté de le voler et l'a forcé. Je repars furax en le poussant sur la route (je suis à 4km du centre ville)sous le soleil. En route deux jeunes veulent me dépanner avec un tournevis mais n'y arrivent pas. Je marche 10 mn mais cette histoire me travaille. Je m'arrête, tourne le guidon à fond à gauche et la clé entre! En fait ce qui m'a trompé ce que le Neiman qui doit bloquer le guidon ne le bloque plus, donc je n'ai pas fait attention, gardant le guidon droit pour mettre la clé, alors qu'il faut introduire la clé guidon braqué...

Samedi 7

C'est décidé, ma dernière journée à Nord Goa. J'en profite pour passer la journée sur la plage, avec lit et parasol. La mer n'est pas très limpide, des travaux de terrassement pour refaire la plage voisine emportée par une tempête je suppose, voile l'eau de terre et de sable...


Vendredi 6

Je retourne me balader en scoot vers le nord, Morjim, Mandrem, les plus belles plages pas encore (trop) défigurées. Défigurées, mais à qui la faute, et est-ce évitable? Non, je vois de pauvres autochtones construire leur guesthouse avec peu de moyens, continuant à habiter dans des cabanes à côté, dans l'espoir bientôt de bénéficier eux aussi du pactole. Les enfants s'essayent à l'anglais, la langue du business futur, ils sont ouverts, souriants et optimistes. C'est la marche de l'histoire, et si Goa c'est plus ce que c'était, ce n'est la faute que de ceux qui le disent.
Le soir je vais manger un "prawn sizzler" (crevettes et légumes en papillotes). Le serveur (du Penjab) est sympa, il me fait la causette. En partant, c'est la nuit, je touche une voiture qui passe en maneuvrant mon scoot pour partir. Quatre jeunes sortent et scrutent la carosserie de la voiture avec zèle, je regarde, ne vois rien, il fait nuit faut dire, je dis "ok, no damage", le garçon du restau me dit "ok, no problem, go". J'enfourche ma machine, les gars continuent à chercher une éraflure sur la voiture et je file, lentement d'abord, pour montrer que je n'ai rien à me reprocher, puis à fond une fois que je me suis éloigné, au cas où ils réagissent négativement. Je me rends compte alors que je ne sais même pas si le scoot est assuré et si oui comment...

06/11/2009

Market and Racket

Jeudi 5

Aujourd'hui j'ai décidé de voir ce qu'on pourrait faire avec Ariane lundi prochain. Je suis allé jusqu'à Vasco da Gama puis Marmagao, où j'aoi trouvé le port où accostera certainement le bateau d'Ariane.
Puis je suis parti à la recherche des plages du sud. C'est en fait tout à fait différent de ce que j'avais vu. Ici c'est la zone résidentielle, rupin même. La forêt de palmier est propre et harmonieuse, pas de détritus sur les bas-côtés, des grosses villas et des "resorts" à demi-cachés derrière les arbres. Je me retrouve sur une plage immense, une bande d'au moins 20km de sable blanc rectiligne, pratiquement personne, ou un de temps en temps de loin en loin. Il y a trois lits de plage avec parasol, je m'installe. Bientôt un jeune homme viendra me proposer à boire et manger, il y a en fait un restau pas loin caché dans les buissons. Je mange un délicieux poulet au citron et à l'ail (80R).
Je passe l'après-midi à lézarder, c'est la première fois depuis que je suis arrivé. A 16h je décide de filer, car j'ai une heure et demi de route pour rejoindre "ma maison". Je me retrouve sur la grand-route Margao-Panaji, çà roule bien quand un gars au bord de la route me fait signe de mettre mon casque (je ne le mets que pour me protéger du soleil). Je double un camion arrêté et me range au bord de la route pour mettre mon casque. Mais trop tard, a 100m les flics me regardent faire et attendent que j'arrive. Je repars et bien sûr ils me font signe de m'arrêter. C'est un grand type pas commode et une femme, qui restera en retrait, ce sont des motards. Le mec me dit qu'il faut mettre le casque sur la highway, je lui dis que j'avais oublié de le mettre mais je venais juste de démarrer. Il fait les gros yeux et me demande mon permis de conduire. Je ne l'ai pas là, je ne pensais pas qu'il fallait l'avoir pour conduire un scoot.
"Eh oui, il le faut c'est obligatoire. Driving licence, please.
-Je vous dis que je ne l'ai pas et que je ne savais pas qu'il fallait l'avoir. J'ai un permis international dans ma chambre d'hôtel, mais je ne comprends pas pourquoi vous le voulez.
Entre temps il arrête tous les scoots et motos qui passent et leur demande aussi leur driving licence, petite carte plastifiée qu'ils ont sur eux.
-Cà fera une amende de 950 roupies qu'il me dit. Il faut venir à la police station payer l'amende.
Bon j'ai compris. Il me regarde méchamment et me dit "tu as de l'argent sur toi? çà te coûtera moins cher.
-Non, je reviens de la plage, je n'ai pas d'argent.
Il s'en va demander les papiers à quelqu'un puis revient.
-Cherche bien, tu as forcément de l'argent sur toi."
Je me rappelle alors ce que j'ai lu sur Lonely Planet, que la police de Goa avait parfois l'habitude d'arrêter des étrangers et fouiller leur sac, et trouver du haschich qu'ils mettaient eux-même pour ensuite les faire chanter. J'ouvre mon portefeuille et je vois pour seule monnaie un beau billet de 500 tout neuf. J'ai hésité, failli lui demander s'il n'avait pas la monnaie (mais je pense qu'il n'aurait pas apprécié), je le lui ai donné. Il l'a pris sans montrer aucune émotion et m'a tourné le dos en disant "fais attention sur la route et mets ton casque". Enfoiré, il a bien gagné sa journée.
Je repars furax et roule 3 minutes, le temps de faire un kilomètre et je vois un flic qui me fait signe de m'arrêter! "Driving licence!
-C'est une plaisanterie ou quoi. J'ai pas de driving licence et je l'ai dit à votre collègue qui est à un km d'ici.
-Tu lui as donné combien?
-Pardon? j'ai rien donné du tout.
-Tu lui a pas donné d'argent et il t'a laissé partir?
-Oui, je lui ai dit que je suis étranger et que je ne sais pas pour les driving licence.
-Et pourquoi il t'a pas donné d'amende? C'est 950R l'amende. Tu es sûr que tu as pas donné de l'argent? Combien d'argent tu as sur toi?
-J'ai pas d'argent, je reviens de la plage.
-Dis-moi combien tu lui as donné, pourquoi il t'a laissé partir.
-Il a été très gentil et il a vu que j'avais pas d'argent.
-Bon, allez, vas t'en!"
Ouf, je repars mais ne serai pas tranquille pendant toute l'heure qui suivra, toujours inquiet de voir un ripoux me faire signe de m'arrêter.
Par réaction, je vais le soir me boire un gin-tonic et manger dans un restau italien, ce qui me fait dépenser 500R, la même somme, une manière d'effacer cet incident néfaste.

Mercredi 4

Aujourd'hui direction le grand marché du mercredi à Anjuna.
Sur peut-être un hectare de terrain vague allant jusqu'à la mer sont rassemblés des centaines de stands et de huttes sommaires où on peut trouver tous les colifichets, souvenirs, tissus, vêtements, bijous et objets artisanaux que le touriste normal peut désirer. Stands de samosas et de jus de fruits aussi, guinguettes, sans oublier les saddhous qui font la manche d'un air ébahi, les sourds-muets, éclopés et autres filles-mères. C'est folklo, il y a beaucoup de monde, beaucoup de visages pâles, même parmi les vendeurs, quelques spécimens notables, tatoués, perçés, défoncés. Quelques vacanciers russes aussi, ils sont partout, vraiment laids, surtout les femmes.
En entrant sur le marché un indien m'a interpellé, me montrant avec insistance mon oreille. Je l'ai frottée, croyant que quelque chose s'y était accroché. Mais il s'approche la main en avant. J'ai naïvement cru qu'il allait enlever ce qui n'allait pas, je regarde ailleurs puis tourne brusquement la tête. Il pousse un cri et le vois avec une aiguille de 15 cm en main avec de la cerumen (cire humaine) au bout. Il a failli me percer le tympan ce con! Le soir avant de rentrer à la guesthouse j'achète des cotons-tige. En partant une jolie nana d'un stand de fringues m'arrête, "tu te rappelles de moi, hier sur la plage? tu es mon ami, entre acheter une chemise, bon prix". Je me rappelle pas d'elle, elle est très jolie, je file en quatrième vitesse sinon je vais encore dépenser ma précieuse pension d'Etat.
Balade en scoot jusqu'à Chapora et son fort en roche rouge d'où on a une vue superbe sur les plages de Vagator et Morgim.

Goa continue

Mardi 3

Ce matin j'ai pris un médicament chinois d'Ariane pour le mal au ventre qui va s'avérer très efficace. Je roule toute la journée en scoot pour visiter des temples hindous. Les étrangers sont acceptés à l'intérieur mais les photos interdites. L'intérieur de ces temples rutile d'or et d'argent. Le saint des saints où se trouve la statue du dieu est une petite pièce aux parois en argent travaillé. Le dieu a des guirlandes de fleurs autour du cou, de l'encens qui brûle à ses pieds ainsi que des offrandes dans des coupes (fleurs, fruits) apportés par les fidèles et placés par les prêtres qui surveillent. Les dons en numéraire sont les bienvenus, c'est écrit partout.
Arrivé à Ponda, je m'inquiète du niveau d'essence, je trouve une station mais elle est en panne: il y a de nombreuses coupures d'électricité par quartiers et les pompes ne marchent plus. Je décide de suivre une femme en scoot qui voulait aussi de l'essence, elle file dans plein de rues, va-t-elle vraiment à une station ou rentre-t-elle chez elle? Gagné, on arrive à une station qui fonctionne. J'ai déjà fait 500 km avec ce scoot, il ne chôme pas.

Lundi 2

Comme j'ai un coup de soleil j'évite la plage et je file explorer Sequelim et Candolim. Puis je file découvrir la plage de Vagator que je n'ai pas encore vue.
Le site est le plus beau, ce sont trois criques rocheuses adossées à une colline et une petite falaise ocre. Des vaches font la sieste au bord des vagues. Je m'arrête boire un coup dans un bar de plage tout près. Une indienne rayonnante, toute en couleurs et sourire entreprend de me vendre quelque chose. Elle est mignonne et surtout très cool, très gaie et très obstinée. Elle me tiendra la jambe un quart d'heure pour essayer de me fourguer une chemise, bientôt rejointe par une autre qui tente aussi sa chance... A ce moment là arrive une troisième nana, très belle, 22 ans, un sourire magnifique (elles ont des dents d'une blancheur de porcelaine), des yeux à tomber à la renverse, et elle entreprend de me vendre aussi quelque chose en usant de séduction à la fois naïve et très experte. Bien entendu j'ai craqué au bout d'une heure de baratin ininterrompu. A l'une j'ai acheté une chemise blanche très légère, à Nikita, la belle aux yeux de biche, un pantalon "qui ira bien avec". Je leur paye à boire, elles l'ont bien mérité. Elles partent et je me sens tout chose. Je suis amoureux.
Je file me remettre de mes émotions à Baga, autre plage sympa quoique très animée, à regarder la mer pendant un temps infini.

Dimanche 1 Novembre

Je suis parti tôt le matin de l'hôtel dans l'espoir de voir mon loueur de scoot. Banco, il est là à 8h et demi à faire le pied de grue. Il est content de me voir et d'encaisser 2000 R pour 10 jours de location.
Je file à Candolim en scoot et vais chez Ludovici. Je fais baisser de 100R le prix avec la maman, conclu pour 600R par jour (9 euros)c'est une super affaire, la meilleure pour moi depuis que je suis ici: c'est clean, les gens sont aimables, çà a du cachet, c'est l'endroit idéal pour rester tranquille quelques jours ou quelques semaines. J'ai sdb avec eau chaude où je ne crains pas de marcher pied nu, grande chambre meublée (secrétaire, table, 2 fauteuils, lit à baldaquin avec moustiquaire, placard, deux grandes fenêtres donnant sur le jardin fleuri et ventilateur de plafond bien sûr).
Matinée sur la plage voisine, peu de monde, juste une poignée de top-models russes style Botero, et premier coup de soleil.A midi je me paye un délicieux chop-suey au poulet pour 60R (presque tous les restaus proposent des plats chinois).

Samedi 31

Virée toute la journée en scoot, les plages au nord de Panaji: Sinquelim, Candolim, Calangute, Baga, Anjuna. C'est avec les deux premières que j'ai eu un bon filling, c'est le GRau du Roi indien, d'accord, mais hors saison, donc tranquille, plages désertes, pas de bars et boutiques jusqu'au bord de l'eau. Calangute, l'ancien paradis hippie est très classe moyenne indienne, intéressante pour çà d'autant que c'est le week-end et les indiens sont venus en masse. Baga pas mal, mais dejà bien touristique.
Anjuna, le cadre est pas mal, mais c'est la faune post-post sixties qui me donne des boutons. En plus le village est informel, on s'y perd. Je reviendrai pour le marché aux puces du mercredi.
C'est décidé, j'ai maintenant un aperçu des plages du nord-Goa, je vais poser mes pénates à Candolim. Sur le Lonely P ils recommandent une adresse que je sens bien, Villa Ludovici, je vais voir et j'ai immédiatement le coup de foudre: petite villa en bois colorée avec véranda, à la sortie du village, grand jardin fleuri. Quatre grandes chambres avec sdb et lit à baldaquin et pas de clients. Le fils de la maison me dit que pour négocier le prix il faut voir avec sa mère. Je reviendrai demain.
Le soir je rends le scoot au gars en lui disant que je ne le veux plus, mais rentré à l'hôtel je me dis que je suis le roi des cons, car c'est super pratique, tout çà pour économiser 20 balles, et maintenant je vais devoir galérer pour rejoindre la guesthouse.D'autant qu'en fait j'avais décidé dans la journée de le garder 10 jours...
Repas de poisson grillé(pompret)sans sauce avec un nan nature, sans beurre. Le serveur étonné me dit que tout çà sera bien sec, pas de sauce, pas de beurre, je lui réponds "apporte moi une bouteille d'eau"...
Je dors dans une nouvelle chambre, draps aussi crades, j'ai mis mon sac à viande en soie mais il me tient terriblement chaud.

Vendredi 30

Je change de guesthouse, je vais chez Ovar, 400R au lieu de 1000. Certes c'est moins propre, les draps bien que mis devant moi sont peu ragoutants, mais c'est aps cher et il y a un joli jardin.
Ensuite je loue un scoot dans la rue, prix imbattable: 200R la journée, casque compris. Je le prends pour 2 jours et file a Goa Velha. Sympa, belles eglises du XV et XVIème siècle.
Je pars ensuite cap au nord pour voir le fameux Tirakol. Je ne le trouverai pas, c ar je vais faire pas loin de 150 km et je serai crevé, pressé de rentrer avant la nuit. Mais je peux me faire une idée des plages du nord de Goa: Aranbol affreuse, tout ce que je déteste, la station balnéaire babacool, qui est plus affairiste et faux-cul que les plages plus bourgeoises. Dégouté après avoir circulé plus d'un km au milieu des boutiques de rue et d'une faune convenue et sans surprise, je rebrousse chemin sans même avoir vu la plage. Par contre trois plages proches (Mandrem, Aswem, Morjim) sont tranquilles, mignonnes et peu ou pas encore exploitées. Je les retiens.
Journée idyllique sur mon scoot, c'est le pied, et je roule avec un sourire qui ne me quitte pas de la journée.
Le soir je marque le coup et m'offre un restau (chez George)avec au menu Tiger Prawns (gambas jumbo) cuites au beurre et à l'ail. Sublimes.
Retour à la chambre où je suis un peu refroidi: le tissu en soie "sauvage" que j'ai acheté pour me servir de drap de secours est taché et a attiré les fourmis sur le lit. C'est bien dommage car les draps de lit sont repoussants, peut-être propres mais horriblement tachés. Je dors donc sur le duvet, ventilateur à fond.Beaucoup de bruit car je suis à côté de la réception et les copains du gardien de nuit sont venus faire la fête ( c'est encore un jour de fête religieuse aujourd'hui).