30/01/2010

Goa, la plage

Mardi 2

Les plaques s'estompent, plus de diarhhée, fièvre toujours présente mais moins forte.
Je fais un petit jogging de bon matin sur le sable humide, mais c`est dur, je continue une heure en marchant.
Je bronze et fais trempette. Çà baigne.

Lundi 1 février

Toujours patraque, je reste tranquille, bain de soleil et baignade.

Dimanche 31

Je me réveille avec une petite fièvre et les plaques rouges sont toujours là. Je suspecte fortement le chorizo. Je prends le bus pour Colva où un employé de l'hôtel m'attend pour m'amener à l'hôtel (la classe!).
La chambre est dans un bungalow à l'écart des autres, bien pour la tranquillité mais pas pour attaquer des relations de voisinage avec les russes (il n'y a que çà ici, plus quelques retraités anglophones ou français que j'évite soigneusement).
Bain de soleil et de mer, la plage est proche de la perfection, propre, composée de sable blanc fin comme de la farine, la température de l'eau est parfaite, pas trop chaude, elle permet de se rafraichir. Comme on est à un kilomètre de l'accès voiture (Colva), il n' y a presque personne. Malheureusement ma bactérie maligne continue son travail, je suis pris d'une forte diarrhée alors que je me promène dans Colva en fin d'après-midi. J'attaque un régime riz-banane-immodium (un gin tonic aussi, je ne sais pourquoi mais je sens que çà me fera du bien).

Samedi 30

Repos et détente. Je vais me faire raser pendant qu'un couturier me fait un ourlet à mon nouveau jean.
Balade dans le marché couvert de Margao, seule attraction touristique de la ville.
Je file ensuite à Colva, la plage la plus proche. J'ai un bon feeling, nonobstant le commentaire de Lonely Planet. Je marche une partie de l'après midi sur la plage entre Colva et Benaulim (que je sens moins). Entre les deux villages il y a un hôtel carrément en bord de mer avec une plage très propre et personne. Je me laisse tenter et réserve pour les deux jours à venir.
Le soir je retourne au restau "Venice" où j'avais bien mangé. Je mange encore bien (riz au chorizo et crevettes sauce piquante) mais ils tentent de m'arnaquer sur l'addition. Ils ne savent pas à qui ils ont à faire, je mémorise toujours le total quand je commande. Du coup ils me font payer moins que ce que je dois... Mais bon, c'est chiant d'être toujours sur ses gardes.
Rentré à l`hotel je m`apercois que j`ai des plaques rouges sur les bras et le dos: le chorizo?

Quelques observations personnelles sur l`Inde

Les femmes indiennes

Les indiennes sont belles, surtout dans le sud et notamment si elles sont pauvres (?! va t`en savoir pourquoi, mais les plus belles femmes que j`ai vues sont en bas de l`echelle sociale, collecteuses d`ordures, vendeuses de fleurs sur les trottoirs, vendeuses de fringues et colliers sur les plages, paysannnes dans les rizieres!?). Habillées de saris aux couleurs extraordinaires qui n'existent pas chez nous avec un tel éclat, elles se mettent tous les matins une guirlande de fleurs dans les cheveux attachés en arrière. Couvertes de bijoux, vrais ou de pacotille pour les plus pauvres, dont un bracelet, un anneau ou un clou dans la narine gauche, des bracelets aux oreilles, poignets et chavilles, des bagues, des colliers. Le troisième oeil de différentes couleurs mais en général rouge ou jaune et rouge entre les sourcils. Elles ont toutes des cheveux longs et noirs comme les plumes de corbeau. Qu'elles travaillent par terre, dans la boue, la poussière (à faire du terrassement), elles paraissent toujours impeccables, ce qui est incompréhensible. Le sari se porte enroulé autour des hanches avec l'extrémité jetée sur l'épaule. Elles portent également un genre de brassière très moulante aux couleurs assorties au sari (même couleur, ou ton différent ou couleur complémentaire, en tout cas jamais n'importe quoi, même la vieille paysanne travaillant dans sa rizière). Physiquement elles sont toujours fines, bien proportionnées, les traits du visage fins, le port de tête altier. De vraies princesses... Les femmes mariées sont identifiables par les bagues qu'elles portent au deuxième orteil de chaque pied.

Les Hijras

C'est un troisème sexe qui se rencontre assez facilement dans les grandes villes (notamment dans les gares). Habillés comme des femmes, sari, bijoux, fleurs dans les cheveux et maquillage, ont les identifie vite par leurs traits masculins et surtout leurs manières outrées et provocantes. Ils se déplacent à plusieurs et attirent l'attention en tapant dans les mains, puis s'approchent de jeunes hommes à qui ils font moultes minauderies et caresses. Ceux-ci sont étonnament impassibles et attendent que çà passe. Certains lachent un billet pour être débarrassés plus vite. Ils vivent apparemment d'aumône et de prostitution (j'ai personnellement assisté aux travaux d'approche d'un hijra auprès d'un militaire avec semble-t-il conclusion positive)... Les femmes les regardent avec étonnement mais les hijra les ignorent.

Les repas

(exemples typiques mais non exclusifs)

Petit déjeuner
Thé au lait et cardamome (chaï), crêpe à la farine de lentilles garnie de piment et oignon ou fromage (genre mozarella), pommes de terre, légumes divers ou fruits (dosa).

Déjeuner: le thali
Un plateau en inox ou alu, rond, parfois agrémenté d'une feuille de bananier au fond, contenant 5 ou 6 petits récipients ronds avec dedans sauces à la noix de coco, au masala, au yaourt aigre, des légumes au curry, des lentilles ou pommes de terre. Au milieu une boule de riz et des galettes de pain non levé (chapatis) (souvent à discrétion).

Diner
Végétarien ou non, toujours très épicé, sauces omniprésentes, dont le masala. Beaucoup de grillades préalablement marinées (tandoori), légumes divers accompagnés de riz vapeur ou de pain dont il existe plusieurs sortes (roti, nan, chapati, parota). Tous les restaurants proposent aussi des plats chinois à base de riz ou de pâtes. Comme viande, c'est le poulet qui est le plus fréquent, suivi assez loin par le mouton.

Recette du riz Biryani
Hacher ail, gingembre et oignon, faire revenir, ajouter riz et eau faire bouillir. A mi-cuisson, rajouter curcuma, cannelle, cardamome, poivre noir, anis étoilé, raisins secs, noix de cajou, oignon en tranche, petits pois, haricots verts coupés en tronçon, carotte en allumettes, piment vert en lamelles. Finir de cuire. On peut rajouter des petits morceaux de pommes de terre, ananas, poulet, poisson, crevettes ou/et boeuf...

Boissons

Beaucoup de jus de fruits, des lhassis (jus de fruits au yaourt), des milk shakes au fruits. J'aime bien le lime soda, jus de citron vert additionné d'eau gazeuse. Dans les endroits dédiés (en général lugubres, dans des salles sombres cachées de la rue), on peut boire la bière nationale Kingfisher et d'autres (Foster, Tiger, Haywarth 5000, Marco Polo).

Les fruits

Grand choix de fruits, de la pomme à la papaye, en passant par le raisin, l'orange, la banane, la mangue et l'ananas. Des marchands de rue vendent des tranches de pastèque, papaye, ananas, en général saupoudrées de piment et de sel.

La cigarette

L'Inde n'est pas un pays de fumeurs, c'est de toutes façons interdit partout, et on voit peu de gens fumer dans la rue ( à Kochi c'est même interdit dans la rue).

Troisième oeil

Tout le monde porte le troisième oeil, plus ou moins discret, surtout les femmes. Poudre colorante, pastille de velours, bijou autocollant, rouge, jaune, blanc, multicolore, il varie semble-t-il par rapport à la secte ou au courant mystique auquel le porteur adhère. C'est parfois aussi un dessin complexe débordant sur le front. Certains hommes "pieux" portent aussi des traits de poudre blanche sur tout le front. Certaines femmes mariées ont un autre marque en haut du front à la racine des cheveux.

Le dhoti

C'est un morceau de tissu de 2m sur 1m que les hommes s'enroulent autour de la taille dans le sud de l'Inde (à 75%). Cà tombe sur les chevilles mais souvent ils le relèvent à mi-cuisse quand il fait chaud. Ceux qui portent ce vêtement en général pissent comme les femmes, accroupis (je crois que Marco-POlo en parlait dans son Devisement du Monde).

J`aime le train

Mercredi 27, Jeudi 28, Vendredi 29

Le soleil est de retour sur Benares, mais je dois m'en aller, j'ai mon train pour Mumbai à 11H. Je décide de ne pas m'arrêter à Mumbai, aussi j'achète un billet Mumbai-Magdaon (Goa) (la dernière place en vente à ce qu'il paraît, quota étrangers), j'aurai un battement de 9h entre les deux trains.
Une longue galère va commencer mais je le prends avec beaucoup de philosophie.
Le train pour Mumbai ne partira qu'à 16h30, mais je resterai à l'attendre sur le quai en plein soleil car il n'y a aucune info sinon qu'il faut attendre. Ensuite 28h de train inconfortable. J'avais pris un sleeper normal, la couchette du bas (je ne pense jamais à demander la couchette du haut), c'est à dire qu'en dehors de la nuit ma couchette est à la disposition de tout le monde, même de ceux qui n'ont rien à faire en couchette. En face de moi il y avait un gamin qui avait une oreille pleine de pus et de sang qu'il triturait allègrement, puis il venait se frotter à moi, jouait avec ma bouteille d'eau; le père avait les pieds plus crades que ce qu'on peut imaginer, il les posait tranquillement sur mon sac à dos qui était sous ma banquette. Bref, un peu dégouté bien que je me croyais blindé. Un jeune est venu me parler, un peu étrange,il se prétendait jeune marié depuis deux jours, mais il me paraissait homo, un peu trop aimable et tactile à mon goût, d'autant qu'il a prétendu que le mariage était secret car le père de la fille n'était pas d'accord, et quand il m'a montré la photo de la mariée, on aurait vraiment dit un hijra (eunuque ou transsexuel)...
Arrivé à Bombay des jeunes me disent que comme le train arrive en retard, il s'arrête à une autre gare que prévu (merci pour l'info car il n'y a aucune information officielle). Je demande en gare où prendre un train pour la gare terminus puis prends un train de banlieue et arrive enfin à 21h à Victoria Station. J'ai deux heures à attendre avant de monter dans mon prochain train, je file à mon restau préféré de Mumbai, près du Welcome Hôtel (Punjab Restaurant je crois). Je me paye un excellent repas pour 600R bières comprises, çà fait du bien car je n'avais pas mangé grand chose depuis trois jours. Je suis vexé car le vieux serveur destroy ne m'a pas reconnu, j'y allais presque pour lui (çà m'amusait de le voir tout excité quand je lui donnais un pourboire). Du coup c'est un autre qui m'a servi, je lui ai donné un pourboire minimum et il m'a fait la gueule...
13h de train beaucoup plus confortable (3ème classe climatisée), j'arrive à Margao (Magdaon) à midi et me précipite dans un hôtel un peu cher mais très confortable (875R). Lessive et décompression.
Bon restau a midi et le soir ou je mange de la cuisine portugaise: langue de boeuf a l`estouffade puis boeuf `Xacuti`(sauce brune a la noix de coco). Je goute un vin de Goa (Figuerao), imbuvable, je ne l`ai pas fini.

25/01/2010

Bénarès dans les brumes du Gange

Mardi 26

La chambre est glacée et humide, j'ai du mal à sortir de mon duvet.
Aujourd'hui c'est fête nationale, mais je n'en verrai rien. Je pars explorer de bon matin les ghats que je n'ai pas vus. Pas grand monde et surtout pas de touristes. La brume se lève vite laissant le soleil du matin éclairer les façades colorées. C'est assez beau. J'assiste à une crémation complète pendant une heure, un pauvre vieux dont je vois les pieds puis le crâne se carboniser, le reste du corps est sous les bûches. C'est assez impressionnant. Mais comme tout en Inde c'est fait dans le bordel. Au même endroit, relativement restreint, il y a les gars qui déchargent les troncs d'arbre et branches qui sont débités derrière (pour les bûchers), les familles qui arrivent et font tremper le corps du défunt dans l'eau, les vendeurs de bois, les croque-morts qui entretiennent les feux, les vaches qui sont allongées n'importe où et les bandes de chiens qui se battent là haut milieu (il y a un paquet de chiens en bandes rivales dans la ville), sans oublier les badauds. Il n'y a un rituel tout simple, sans flonflon, un prêtre fait des prières et pose des boules d'une pâte non identifiée sur le cadavre, l'enveloppe de fumées d'encens, mais pas de musique, tout très simple, je dirais presque "bâclé".
Certains ghats sont dédiés au lavage du linge qui est ensuite laissé à sécher par terre, je dis bien par terre, là où les vaches défèquent, le gens marchent, les chiens pissent (on peut intervertir verbes et noms, c'est juste aussi). Propreté toute relative donc.
Je déambule tranquillement quand je vois arriver devant moi... un avignonnais. Et pas n'importe lequel, une figure, le gars au dreadlocks, la soixantaine, qui tenait un magasin de jeans branchés à l'époque et qu'on voit traîner l'été du côté de la place de l'horloge. Je lui ai un peu parlé mais il planait à deux mille...
Le soir j'assiste a la cérémonie que j'avais raté hier. Belles mini-videos.

Lundi 25

Bénares après une nuit éprouvante dans le train (17h dans le froid, heureusement j'avais mon duvet, mais c'était juste). Mon voisin de couchette est un canadien étrange qui dessine des trains tous tordus. Je n'ai pas tout compris de ce qu'il m'a dit because mon pauvre anglais, mais il n'était pas net (après m'avoir proposé à manger et un médicament quand j'ai prétendu être dérangé, il m'a parlé des agressions de touristes à l'aide d'aliments drogués. A l'arrivée il s'est levé et est parti sans dire au revoir.
Bénares.
J'étais au courant que la ville est réputée pour ses conducteurs de rickshaws malhonnêtes et âpres au gain. Aussi j'ai rusé: j'ai laissé mon sac à la consigne de la gare puis ai négocié un prix correct pour me rendre près du Gange. Là j'ai pu chercher un hôtel sans être trop ennuyé par les rabatteurs. Ensuite je suis retourné chercher mon sac à dos. J'ai écarté un paquet de rabatteurs en route et mais un dernier plus têtu me précéda en arrivant à mon hôtel (dans le but de percevoir une commission). Je lui ai agité les clefs de la chambre sous le nez: "trop tard!"
J'ai déjà fait connaissance avec la circulation chaotique des villes indiennes, mais là c'est le pompon.
Un merdier indescriptible, aucune règle, toutes sortes de véhicules roulent dans toutes les directions et de tous côtés, à droite, à gauche. Un embouteillage monstre à l'approche des ghats, mon cyclopousse a eu trois accrochages entre la gare et le lieu de dépose, dont l'un avec une moto mais il a dénoncé le rickshaw qui nous suivait comme quoi il l'aura tamponné:le motard s'est élancé sur l'autre conducteur et lui a envoyé un coup de poing.
L'ambiance est tendue, l'air pollué, le bruit (klaxons) insupportable.
Sinon la vue sur le Gange embrumé, les marches d'escaliers qui s'étendent sur deux ou trois kilomètres où rêvassent des saddhus extatiques, les bûchers où brûlent les cadavres qui sont amenés sur une civière en flux tendu, les bougies qui flottent au fil de l'eau. Pas mal, mais ce n'est pas aussi magique que je pensais. IL y a étrangement peu de monde, moi qui m'attendais à des foules en délire. Je sature sans doute, trop de sensations depuis trop de temps, mais au lieu d'assister à une cérémonie en grande pompe sur un de gaths (escalier menant au Gange) où sont mélés plusieurs groupes de touristes en voyage organisé (des retraités), je vais manger un riz sauté aux petits légumes. J'assiste juste à la clôture de l'évènement.

22/01/2010

j'étais à Calcutta, je n'ai pas vu Mère Theresa

Dimanche 24

Je quitte cet hôtel de merde (le plus mauvais de mon voyage vu le prix ( 1050+taxes=1200R): pas moyen de dormir avant minuit, vue l'agitation des clients en goguette, et réveillé par des coups de marteau dès 7h, because des travaux tout près de la chambre. L'eau chaude "24h/24h" ne fonctionnait pas et en plus le réceptionniste garde 5 roupies car soit disant il n'a pas la monnaie!
Par contre j'ai repéré hier soir un restau spécialisé dans la cuisine du sud, et j'y cours pour me payer un bon masala dosa, çà me manquait. En route je passe près d'un pauvre hère couché en travers du trottoir et qui dort dans sa merde toute fraîche. Mais j'ai trop faim pour me laisser couper l'appétit.
Une heure de queue pour mettre mon sac à dos à la consigne puis je file à pied vers le nord-est pour voir un temple jaïn réputé (le temple Paresnath). Au bout d'une marche éreintante je me retrouve dans des quartiers improbables (de plus en plus de familles sdf sur les trottoirs), je ne sais où je suis réellement (le Petit Futé c'est sympa, mais leurs cartes n'ont pas d'échelle, ce qui est très génant quand on arpente la ville à pied). Bref, je hèle un autorickshaw qui m'amène au temple, prenant d'autres passagers en route (ici ils sont collectifs et cantonnés à certains quartiers). Le temple est superbe, tout d'argent et de miroirs. Comme d'hab le "guide" de service me gâche un peu la visite, j'arrive à ne rien lui donner en me montrant antipathique, mais quand je veux sortir, c'est le "portier" qui exige un backshish pour me laisser sortir! (il a fermé la porte avec un cadenas); j'en suis pour 10 roupies.
Je prends un taxi pour aller au Eden Garden, le jardin public sympa en bord de fleuve. J'y traîne un bout de temps puis passe le reste de l'après-midi au "Floatel", un hôtel flottant 3 étoiles tout proche où je m'enfile 2 Foster's bien glacées (je sais c'est pas bien mais j'adore) avec des cacahuètes (ce sera le seul repas de la journée).

Samedi 23

Je pars acheter mon billet de train pour Benares (Varanarasi, sa nouvelle appellation) au bureau réservé aux touristes (qui bénéficient de places réservées). Cà me prend une heure car j'arrive au moment de la pause, mais j'ai une couchette assurée pou demain plus une autre pour Mumbai le 27.
Je tombe sur une commémoration officielle avec pléthore de flics pour l'anniversairee d'un héros de l'indépendance, doublée d'un manifestation monstre apparemment organisée par le parti communiste bengalais. Beaucoup de flics armés de bâton, de voitures blindées anti-émeute et de minivans des "forces spéciales". Je change de quartier et file au musée, le plus ancien et le plus important d'Inde, très interessant, plein de charme suranné, poussiéreux, et qui veut être exhaustif dans tous les domaines des sciences naturelles. J'apprends des choses: la première laque qui est un produit animal, la sécrétion d'un insecte microscopique et qui a été exploitée industriellement. Dans la salle des reptiles un panier avec 18 bracelets de cheville et 20 bagues constitue le contenu d'un crocodile tué dans le delta du Gange. Je prends ensuite le métro pour aller voir le temple de Kali, la déesse de la mort (mais aussi de la vie), qui a donné son nom à la ville (Kalighat, Kolkotta, Calcutta). Le lieu est impressionnant, médiéval et miséreux.
Plein de pauvres hères allongés n'importe où par terre, ruelles étroites emcombrées d'échoppes vendant de tout, notamment tout ce qui peut faire plaisir au pélerin de base. Un soit disant brahmane m'entreprend pour me faire visiter le temple et passer devant tout le monde (car il y a une queue conséquente). Je refuse par principe et parce qu'il m'est antipathique. Je ne verrai pas l'intérieur...
Juste à côté, le premier dispensaire créé par Mère Thérésa, devant la porte pas mal de sans logis encore, avec femme et enfants, avec pour tout bien un bout de bâche en plastique...
Je rentre dans mon quartier civilisé (j'ai encore fait un paquet de kilomètres aujourd'hui) et m'achète un jean, pratiquement un clône de celui que je porte tous les jours: 800R. Bon poulet tandoori dans un restau musulman un peu chic (Alladin, rue Free School).

Vendredi 22

Calcutta, après une nuit dans le train. Je laisse mon sac à dos à la consigne et pars découvrir Calcutta. Il est 6h, le jour se lève. Je traverse le pont cantilever d'Howrah (c'est la banlieue ouest de Calcutta). Presque personne dans les rues, hormis les laissés-pour-compte de la société capitaliste indienne (bien que le gouvernement du Bengale soit communiste depuis 25 ans): ils se réchauffent près d'un minable feu nourri de papier et de plastique. J'arpente de grands boulevards aux immeubles décrépis, voire en ruine. J'ai un plan sommaire de la ville, sans échelle, ce qui va m'amener à marcher 1h30 avant d'arriver dans le quartier des hôtels de routards(Sudder Street). Plusieurs sont complets, d'autres d'une qualité infame, je me décide à prendre plus cher (1100R) bien que ce ne soit pas le Ritz. Je pars ensuite marcher toute la journée, il fait beau et bon, je dois faire plus de dix km. La ville avec ses boulevards et ses parcs urbains immenses fait aérée, malgré la circulation et la pollution affreuse. Je vais dans un vieux cimetière anglais du XIX ème, puis au Victoria Memorial, un monument grandiose érigé en l'honneur de la reine Victoria. Je fais un trajet en ferry pour aller chercher mon sac à la gare (j'adore les bateaux dans les villes). Je rencontre mes premiers rickshaws à traction humaine (il y en a 40000 à ce qu'il parait). Beaucoup de mendiants couchés sur les trottoirs, ou des petits boulots de rue: repas rapide cuit sur réchaud à carbon, vaisselle faite dans un bac d'eau saumâtre à même le caniveau, les verres sont en poterie non cuite, jetés après usage. Dentistes, barbiers, assis par terre, aucune hygiène. J'entre dans le métro et à la vue du panneau "photos interdites", je demande au flic de faction si je peux prendre en photo le plan du métro affiché dans un coin. OUI. Je prends la photo, mais alors déboule le chef qui exige que j'efface la photo. J'ai beau dire que j'ai demandé l'autorisation à son sublaterne qui tout d'un coup nie effrontément, que le plan ne contient aucun secret et que tout le monde peut le connaître, peine perdue, les consignes sont les consignes, la logique n'a rien à faire là dedans. Il me conseille d'acheter un plan dans la rue...
Je ne sais pourquoi mais cette ville me fait penser au Caire. Même ambiance aérée et poussiéreuse, partout des vigiles le fusil en bandoulière s'emmerdant roytalement devant leur banque ou administration. Je trouve chez un bouquiniste un vieux Petit Futé Inde du Nord pour 200R qui va m'être bien utile (Frommer's est vraiment trop nul).

19/01/2010

Puri, la plage, la culture

Jeudi 21

Je dois évacuer l'hôtel à 8h, pas pratique car mon train est à 20H.
Je file à la gare déposer mon sac à dos à la consigne, puis pars marcher le long de la plage. Observation des autochtones qui prient la mer avant de se baigner tout habillés, les promenades à chameau, les vendeurs de chichi local, les maitre-nageurs au chapeau pointu....
Je file ensuite boire une bière (Haywards 5000, la meilleure, 75R, c'est vraiment pas cher ici). Je reprends un cyclopousse pour le Wild Grass, restau mimi dans un jardin luxuriant, au look luxueux, mais les prix sont pratiquement les mêmes qu'ailleurs (je n'arrive pas à comprendre çà).

Mercredi 20

Je lézarde, ne fais rien de spécial: je traîne sur la plage mais il fait frisquet et divers parasites viennent tenter leur chance. Je fais un peu de lessive puis vais dans un cyber café browser un peu, puis vais boire une bière et ai une discussion intéressanre avec un polonais branché Hare Krishna qui essaie de me convaincre de "sa vérité" (hier c'était un italien de tendance Ramakrishna, moins prosélyte. Le gars de l'hôtel me propose de me faire interviewer par la télé locale pour donner un commentaire positif sur la sécurité dans la ville, à la suite d'un fait divers pas bon pour le tourisme (une nana, une russe encore, s'est fait agresser il y a deux jours sur la plage, dans un endroit isolé). Je refuse sauf si c'est CNN International (salut Moustic!).
Je retourne au restau d'hier manger un nouveau kingfish grillé (trop bon).

Mardi 19

Je pars à Konarak, site Unesco pour son Temple du Soleil.
XII ème siècle, chouette. Le temple a une forme de chariot, avec 24 roues géantes. Les murs sont gravés comme de la dentelle, des milliers de statues de différentes grandeurs, et pas mal de scènes érotiques pour ne pas dire pornos. Le site est intéressant mais j'ai vu mieux. Je fais l'aller et le retour dans des minibus archi-bondés.
Je mange un très bon kingfish grillé accompagné de pommes de terre au piment sauce rouge et d'une bière bien fraîche, le tout pour 270R (4 euros)!! Je suis à une table avec de vieux voyageurs solitaires anglophones, on discute un peu mais je n'ai pas trop de feeling pour eux.

Lundi 18

Je suis réveillé en sursaut par un employé qui sonne à ma chambre pour me proposer un chai. Je l'envoie balader. Une minute après mon voisin de chambre met de la musique indienne à fond. Bon je me lève, fais mon sac et descend déjeuner. Mon voisin bruyant me suit: c'est le préposé au restaurant, il me fait mille courbettes. Il peut se brosser pour le pourboire.
Je prends un bus pour Puri.
Je marchande serré un pousse-pousse (20R) pour me rendre dans la zone des hôtels. Bien sûr il essaie de m'amener là où il a une commission, raté, je vais à une adresse moyennement côtée par Lonely et qui s'avère très bien pour pas cher (350R).
Petit tour sur la plage qui serait superbe (sable blond, rectiligne jusqu'à l'horizon) si elle n'était pas la toilette publique des pêcheurs.
Je marche une paire d'heures et arrive au temple hyper sacré de Jagannath (le créateur du monde). Visite interdite mais les abords méritent le déplacement: des milliers de pélerins se pressent et s'agitent dans tous les sens. Les marchands par milliers vendent tout ce qui est imaginable, notamment les portraits de Jagannath, sa femme et son fils, ils ressemblent aux personnages de South Park ou aux Simpson!
Une mendiante lépreuse me tapote le bras avec son moignon enveloppé d'un tissu pas net, çà me glace le sang. Je file dans un restau dont la terrasse surplombe la rue animée et me lave le bras dans les toilettes (on ne sait jamais). Je mange un bon thali.
Il y a beaucoup de mendiants ici, handicapés, lépreux ou simplement affamés. Je suppose que les pélerins sont généreux.
Je monte dans la librairie qui a une terrasse qui surplombe le temple interdit aux non-hindous (un plan éventé de Lonely P, ce n'est plus un don de 10R qu'il est bien vu de donner, mais un racket éhonté). Le type me montre le "livre d'or" où se déroulent des centaines de noms avec le don accordé, 100, 200, 500R. Je lui dis que moi ce sera 10R, il pousse des hauts cris, me montre le nom d'un pauvre indien qui a donné 500R. Je tourne le dos mais cède à 50R. La vue n'est pas terrible, çà ne valait pas plus de 10R.
Au retour je prends un pousse-pousse que je négocie à 30R, mais en route il me demande 100, et quand je descends et lui donne 30 + 5 en extra parce qu'il en a chié, il n'est pas content! Ils rêvent complètement et ne font pas tant de cinéma avec leurs compatriotes.
Malgré tout j'aime bien Puri, c'est à taille humaine, en bord de mer (grande promenade à l'occidentale) mais animé. En plus il fait un soleil éclatant!

17/01/2010

l`Orissa

Dimanche 17

Me voila a Bhubaneswar en Orissa apres 8h de train.
Il y a un quartier claffi de temples (excusez la vulgarite du propos mais c`est tout a fait ca).
Une multitude de temples du VIII, IX, Xeme siécle, tout en pierre gravee, tres bien conservés.
Shiva est a l`honneur pour la plupart.
L`Orissa est plus le plus pauvre des états que j`ai visite, les rickshaws quand ils me voient me confondent avec Bill Gates, d`ou grosse depense d`energie pour obtenir un prix raisonnable.
Je fais 2 hotels sales et inconfortables mais il n`y a pas le choix.
Je me suis fait un petit plaisir: j`ai acheté l`annuaire des trains 2009-2010! C`est mon nouveau livre de chevet (je vais jeter les caracteres de La Bruyére, ca me gonfle, j`ai bien aimé la premiére partie concernant les caracteres de Théophrastre, mais la Bruyere, c`est chiant et tres daté).

Visakhapatnam, la cote de l`Andra Pradesh

Samedi 16

Pour 130R la course en rickshaw je file à Kailasagiri Hill, au pied d'une colline en bord de mer. Un téléphérique permet de monter au sommet mais il ouvre à 11h et il est 9h. J'attaque la montée assez hard mais bien aménagée avec de larges escaliers. En haut c'est un grand parc public avec une vue superbe par beau temps (il y a du soleil mais beaucoup de brume, la vue sur la mer est trouble). Un immense Shiva avec son épouse Parvati trônent au centre du parc. Je me balade 3 heures, espèrant la levée de la brume marine. Je repars en rickshaw après un marchandage serré (100R) à mon hôtel. J'achète le journal et j'apprends que hier entre midi et trois heures il y a eu une éclipse solaire de type annulaire et de fréquence millénaire!! Merde. En fait c'est quand je cherchais désespérément une place de train entre la gare et le cyber café. "Mais c'était très nuageux et on pouvait la voir par intermittance, l'endroit optimal étant a Kanyakumari, à l'extrême sud de l'Inde" dit le journal. "Les gens se sont enfermés chez eux, se sont interdits de boire et manger puis se sont lavés pour se débarasser de la mauvaise influence de l'éclipse". Voilà pourquoi il n'y avait pas la queue à la gare quand j'ai acheté mon billet!

Vendredi 15

Temps encore brumeux et pluvieux. Je prends un tuctuc pour la plage, elle est immense, on en voit pas la fin d'un côté comme de l'autre. Pas grand monde, tous commerces fermés. Le front de mer est une succession de résidences et d'hôtels "chics" un peu délabrés réservés à la classe moyenne indienne.
Après une petite marche diététique, je décide d'aller voir le centre ville. Mort, tout fermé. Je mange un bon paper masala dosa, çà me manquait, puis décide de retourner à la gare pour voir comment je vais repartir d'ici et si je peux prendre le petit train de montagne qui est l'attraction touristique du coin. Pour l'attraction touristique c'est raté, complet pour tout le week-end. J'épluche pendant une heure la liste des trains en direction de Puri. Il y en a beaucoup mais l'affichage numérique "live" les affiche tous complets. Mais en fait il semble que ce soit approximatif et que çà concerne les voyages du départ au terminus, les trajets intermédiaires ne sont pas pris en compte. Je reprends un tuctuc pour aller dans un cybercafé. Sur internet je consulte le site de la SNCF indienne et trouve un train pour demain pour Bhubaneswar (grande ville à côté de Puri) avec des places libres. Je retourne en tuctuc à la gare (les prix ne sont jamais les mêmes bien que je fasse le même trajet) et j'achète mon billet (j'ai de la chance il y a étonnamment peu de monde aux guichets).
Content de moi je vais me faire raser et tondre mes poils du crâne (le type s'excrime avec trois tondeuses toutes défectueuses avant que je lui dise de me le faire aux ciseaux).
Je brille comme un sou neuf. Le soir j'achète 2 brochettes de poulet dans la rue, çà me faisait saliver, hélas elles ne sont pas bien cuite, je les jette aux chiens errants qui traînent en nombre dans le quartier. Je me repaye un paper masala dosa, trop bon.

13/01/2010

Hyderabad, l`islam au coeur de l`Inde

Jeudi 14

C'est jour férié, Pongal, la fête des moissons, ou plutöt ici çà s'appelle Sankranti. Les enfants font voler des cerfs-volants, pas de voitures dans les rues, magasins fermés. Je file à 10km de là voir la forteresse de Golconde. Je hèle un tuc-tuc solitaire qui passe et oh surprise, quand je demande combien il demande, il me répond "au compteur". OK. Lonely Planet annonçait 4 km pour faire le trajet et 200R l'aller et retour. En fait çà fait 10km et çà m'a coûté 70R l'aller. Mais à l'arrivée je lui propose de m'attendre pour ensuite me ramener et je lui donnerai 150R. Un vendeur de cartes postales se mêle à la conversation, dieu sait ce qu'ils se disent mais le chauffeur m'annonce tout à trac 600R ! Ciao, tiens tes 70R et va voir ailleurs si j'y suis.
Le fort est superbe. C'est une cité de Carcassonne indo-musulmane. Elle date du XVI ème et a été la capitale du Telangana pendant un siècle avant que la cour se déplace à Hyderabad.
Je me promène pendant 3 heures au milieu des murailles de granit, je traverse palais et écuries de chameaux (ils n'y en a plus), pratiquement seul car il est 9h du matin et officiellement çà ouvre à 10h, et puis c'est fête. Quand je pars la foule arrive. Il y a un autre site à voir à 2 km, mais la pluie menace, je laisse tomber et me dirige vers l'arrêt de bus. Un tuctuc m'intercepte. "150R" pour rentrer à Hyderabad. Je ricane et lui dit que c'est 70R ou le bus (ils craignent cet argument, car le bus c'est 4 ou 5R).
"Impossible, c'est loin, 100R." Je lui dit qu'on va faire avec le compteur. Il est d'accord, puis file dans la direction opposée à celle d'où je suis venu. Je lui tapote l'épaule et lui dit que çà ne va pas, Hyderabad c'est derrière. Toujours dans ces cas là leur anglais devient très laborieux. Je lui dis de retourner, je vais prendre le bus. Il me propose 80R. OK, j'accepte, et le voilà qui continue dans la même direction. Je ne comprends pas tout, mais il me ramène à Hyderabad en faisant un détour de 3 km, dieu sait pourquoi, pour 80R.
Voyage en train en 1ère classe très comfortable (selon les standards indiens, sinon çà ressemble à un vieux TER des années 80). Je discute avec les gars du compartiment (en 1ère on est 4), surtout un qui veut tout savoir sur ma manière de vivre (le fait que je ne veuille pas être propriétaire le fait rire aux éclats). J'étais inquiet de ne pas me réveiller pour l'arrêt à Visakhapatnam à 3h30 du matin, mais le préposé du wagon a bien fait son boulôt et m'a réveillé.
J'ai de la chance, un hôtel est accolé à la gare. 450R, c'est basique mais pratique. Je me rendors jusqu'a 9h.



Mercredi 13

Il pleut toujours, il fait meme étonnament frais (18 degrés), pas bon pour le moral. Je vais a la Banque Fédérale pour voir si on peut debloquer mon probleme, mais non, tout doit se faire en France. Je change 50 euros que j`avais en réserve de sécurité, mais ca me prend 1 heure, je suis sur le point d`étrangler l`employé qui se complait a me faire attendre, puis le caissier qui fait de meme.
J`envoie des mails a Francoise et a ma banque et reviens régulierement voir si j`ai une réponse.
Bref, journée stress.
Je vais quand meme voir le bouddha géant qui trone au milieu d`un lac en centre ville, puis apres une pause due a la pluie qui a repris je vais visiter le Charminar, le monument majeur d`Hyderabad: une espece d`Arc de Triumphe géant avec 4 minarets montés dessus, il a été édifié lors de la création de la ville par un sultan au XVI eme siecle. A coté un tres grand bazar musulman a l`allure médiévale, les bazars musulmans sont vraiment les plus beaux...
J`apprends dans la soirée que ma carte sera débloquée demain, je me sens soulagé (j`avais apparemment dépassé le maximum hebdo autorisé).

Mardi 12

Je prends un bus Volvo, synonyme de super-luxe qui m'emmène d'une traite (de 6h) à Hyderabad au coeur de l'Andra Pradesh. Actuellemnt l'état connaît des troubles car une partie de la population veut faire sécession et créer un nouvel état, le Talangana. Les pourparlers avec le gouvernement fédéral vont bon train, dans un sens positif, mais les sécessionnistes mettent la pression (grêves sporadiques, manifs, facs bloquées). J'ai pris le pari que ce sera calme les quelques jours où je serai à Hyderabad car après-demain c'est une grande fête, Pongal, fériée, et qui va se prolonger pendant 5 jours.
J'ai réservé pour le 14 au soir un train en première classe pour Vizag (c'était la dernière place qui restait).
Mauvaise surprise en allant retirer de l'argent avec ma carte visa: "plus d'argent sur votre compte".
Alerte rouge lancée a ma chere compagne, mais je stresse, d`autant que le temps est pourri, il pleut et il fait frisquet (moins de 20 degrés).
Je mange le plus mauvais riz biryiani de mon séjour et pourtant c`est ici qu`il a été inventé.

Chennai ex-Madras, bof

Lundi 11

La journée démarre mal: à 8h le préposé au linge me réveille en tapant à ma porte pour savoir si j'ai du linge à laver. Par contre le linge que j'ai donné à laver hier en indiquant impérativement qu'il me le fallait ce matin n'est pas près. Ou plutôt le sera dans 5mn, dans 5mn, dans 5mn... Je l'ai eu enfin à 11h mais avec le tarif "express". En attendant je suis allé me faire raser, le barbier semblait fatigué, je me suis senti crispé jusqu'à ce que finalement il me coupe. La receptionniste de l'hôtel m'arnaque de 150R, prétendant que c'est les taxes (j'avais donné une avance de 1000R alors que la chambre faisait hier toutes taxes comprises 850).
Départ en train pour Vijayawanad, 7h de voyage en 2ème climatisée, cool.
J'arrive à 10h du soir et trouve un hôtel médiocre mais çà ira pour la nuit.

Dimanche 10

Journée à Chennai (Madras), quatrième ville de l'Inde, grande donc et pas mal de misère (sdf sur les trottoirs, bidonvilles sur les rives du fleuve local), rien à voir d'intéressant mais j'arpente quand même les rues toute l'après-midi. Je me suis acheté une paire de chaussettes Reebok car mes deux paires de Go Sport sont mortes, et un guide de voyage qui traite de l'inde du nord (Frommer's, connais pas) car je vais en avoir besoin.
Je vais jusqu'au Fort St George, seule attraction touristique de la ville, mais pas terrible et son musée ferme dans un quart d'heure, donc je n'entre pas. L'hôtel que j'ai trouvé est très bien, je décide d'y manger le soir.

09/01/2010

Mamallapuram, site Unesco en bord de mer

Samedi 9

Balade dans le village où se trouve un éboulis de gros rochers presque tous sculptés: temples, statues. La face d'un rocher de plusieurs dizaines de mètres est entièrement gravé représentant une fresque avec Shiva, de nombruex personnages et des animaux. Cà date de plus de mille ans et la sculpture sur pierre est toujours l'activité principale du village. Le soir festival de danse indienne au pied de la fresque.

Vendredi 8

Ce matin j'ai acheté mon billet retour sur internet: Mumbai-Dehli-Paris pour 300 euros, le jour même du départ de Françoise et Renaud. J'arriverai même deux heures avant eux à Paris. Je me sens plus tranquille, car cette histoire de vol retour qui était deux jours après la fin de mon visa m'inquiétait... Et puis 4 mois et demi d'Inde, çà suffira.
Je prends un rickshaw sous la pluie pour me rendre à la gare routière. Dès que j'arrive un bus démarre pour Mamallapuram. C'est un express, un vrai, il abat les 100KM en 2 heures.
Mamallapuram est sympathique, beaucoup de temples historiques dont l'un en bord de mer, mignon (liste Unesco). L'endroit est très touristique mais çà va, pas trop pénible (à part les rickshaws qui me gavent comme d'hab, j'ai marché 20 mn sous la pluie plutôt que de payer 50R pour faire deux kilomètres, question de principe, j'aime pas être pris pour un gland (le rickshaw m'a poursuivi pour finalement me proposer 15R, mais je l'ai envoyé sur les roses)).
Guesthouse honnête à 500R, on est loin des prix indiqués par Lonely Planet (ils parlent de 50, 100, 150 roupies !!).
Repas minable sur la plage (crevettes riquiqui). Mais j'aime bien les lieux.

05/01/2010

Pondicherry, une miette de France au bord de la mer du Bengale

Jeudi 7

Aujourd'hui j'ai loué un scooter et je suis allé voir de près Auroville.
Cela n'a rien d'une ville, c'est un bout de campagne très boisé (fierté des aurovilliens qui ont planté en 40 ans un million d'arbres sur ce plateau autrefois pelé). C'est assez informel, à part le centre d'information pour les visiteurs on se croirait n'importe où au Tamil Nadu. Je n'ai pas vu grand chose ni grand monde bien qu'ils soient 2000 résidents. J'ai bien sûr vu le Matrimandir, la sphère sacrée qui contient un énorme quartz qui capte les rayons du soleil (mais je ne l'ai pas vu c'est réservé au adeptes). Sa construction a débuté en 1971 et s'est terminée l'an dernier. Tout neuf donc. Mais bon, je suis très circonspect avec ce genre de chose: si ce n'est pas une secte çà en a en tout cas l'aspect et la saveur.
Ils sont bien branchés écolos aussi (four solaire, bouffe bio, économies d'energie, éoliennes, voitures électriques). Beaucoup de femmes sexagénaires semble-t-il parmi les résidents.

Mercredi 6, Mardi 5

Repos, il n'y a que çà à faire à Pondicherry...
Visite quand même du ashram d'Aurobindo, avec la tombe du maître et de "la Mère". Culte de la personnalité à fond, sacralisation des deux fondateurs de cette philosophie... je suis dubitatif.

Lundi 4

Me voilà enfin à Pondicherry après 5heures de bus. Bon feeling: le ville est tranquille, propre, tout au moins la partie touristique, il y a de grandes rues presque désertes, des maisons de style colonial, une grande promenade sur le front de mer,un beau jardin public, un jardin botanique, et des cafés, restaus et hôtels assez classes. La french touch, quoi. On n'est pas doués pour le business mais pour la qualité de vie on est imbattables.
Les prix sont à la hausse: j'ai refusé d'aller dans une guesthouse à 750R mais ai fini dans un hôtel de front de mer à 1500. Un peu l'arnaque vues les prestations mais j'avais envie de voir la mer au coucher et au lever... Demain je chercherai moins cher.
Balade tranquille dans la ville, c'est tout petit, des rues à angles droits, beaucoup de villas chics, l'alliance française et le lycée français sont installés dans des locaux prestigieux. Forte présence du ashram d'Aurobindo dans le tissu économique local: hôtels, agences de voyage, clinique, centre de yoga, animation culturelle...
La langue française semble n'exister que dans un rayon de 50m autour de l'alliance française.... Là non plus on n'est pas forts.
Repas "à la française": frites et pavé de poisson grillé, crèpes banane-chocolat. Cà fait du bien de retrouver ses marques.

03/01/2010

Des temples, encore des temples (mais de l`ere chola quand meme)

3 janvier

De bon matin je pars en rickshaw voir un temple dans un village proche. Puis je prends un bus, deux heures et demi de trajet pour aller voir un grand temple a Chidambaram. Vieux temple immense encore, mais bof, je deviens blasé. Retour deux heures et demi de bus, une partie entre deux gros qui jouaient des épaules et des coudes et l`un m`a meme fait une réflexion en tamoul pour que je me pousse. Je lui ai répondu en francais qu`il me fasse pas chier. Ca l`a calmé sans doute car a la premiére occasion il a changé de place.


2 janvier

Je prends le train pour Kumbakonam (une heure, 6R). Je vais à l'adresse préférée de Lonely Planet, mais c'est complet, de toutes façons c'était trop chicos pour moi. A peu de distance je tombe sur une "residency" très propre pour 440R la double. C'est un gamin de 10 ans aux yeux pétillants de malice et d'intelligence qui finit de préparer la chambre. Je lui refile 10R, ce qui fait pétiller encore plus ses yeux.
Je traîne jusqu'à 16h que les temples veuillent bien ouvrir. J'en visite trois, pas mal, très anciens (XIIème siècle). Ce qui me plait c'est le fait qu'enfin je peux visiter en toute tranquillité, il y a juste quelques fidèles locaux et une poignée de touristes. Un temple de Vishnou et deux de Shiva, mais je ne vois pas bien la différence. Dans l'un des temples de Shiva il y a un lingam qui aurait été façonné par Shiva lui-même !!
Prévoyant la visite des temples je porte des tongs aux pieds que je mets dans mon sac avant d'entrer: une mendiante éclate de rire en me voyant les sortir du sac pour les chausser: elle a gagné 10 roupies!
Le soir j'ai du mal à trouver un restau engageant, ce n'est pas une capitale gastronomique ici. En fait je n'ai pas faim, je commande comme d'habitude un riz byriani que je ne finis pas.

1 janvier 2010

Je pars de bon matin pour Tanjore. Je trouve assez vite un bon hôtel, le Tamil Nadu, 750R mais çà les vaut.
Visite du palais des maharadjahs de Tanjore, passablement à l'abandon mais plein du charme des vieilles pierres chargées d'histoire. C'est un vrai labyrinthe très mal signalé avec des cours, des bâtiments divers, plusieurs musées (bidons), un gopuram, une tour à la cloche avec un escalier très étroit en colimaçon.
J'attends ensuite l'ouverture du Grand Temple de Brihadishwara: classé par l'Unesco, il est superbe, couleur ocre, dans une grande esplanade ceinturée de hauts remparts avec un Nandi (taureau) énorme en face du sanctuaire.
Le soir je me force à manger mais je n'ai pas faim: la cuisine indienne commence à me lasser d'autant que c'est toujours la même chose qui est proposé dans les restaux. A noter qu'il est plus facile de trouver dans le Tamil Nadu du café noir que du thé noir (thé sans lait).