01/03/2010

Fin du voyage ...

Samedi 27

Nous laissons les sacs à la consigne de la gare puis filons prendre un bateau pour l'île d'Elephanta. Je ne suis pas plus ébloui que lors de ma première visite, mais la balade en bateau est agréable et nous rafraichit un peu car il fait très chaud dans Mumbai.
On fait un peu de shopping (chemises, épices, un Ganesh en bois de différentes couleurs...).
Nous sommes à 22h à l'aéroport, longue attente pour nos avions: Françoise et Renaud partent à 7h avec Oman Air, moi à 8h avec Air India. On se retrouve à Charles de Gaulle ce soir.
Arrivé à Paris je reste bloqué 3heures dans l'avion en attente d'un module de débarquement disponible (une tempête historique a perturbé le trafic de Roissy). Renaud et Françoise que je devais attendre pendant deux heures m'accueillent dans le hall des arrivées.

FIN DU VOYAGE.

Pélerinage Jaïn dans le Gujarat

Vendredi 26

Levés à 5h, nos filons à l'entrée de la marche vers la montagne. Noir de monde, des milliers de gens qui piaffent d'impatience de démarrer. Cà nous rappelle un départ de marathon. En fait les pèlerins arrivent depuis le milieu de la nuit et montent par vagues commandées par la police. Nous hésitons, car nous avons très peu de temps (bus à midi, puis train le soir pour Bombay et avion demain pour Paris: ce serait bête de rater tout çà parce qu'on aurait été bloqué par la foule sur une montagne sacrée).Si on démarre on ne pourra plus revenir en arrière...
On va boire un chaï et on visite quelques temples jaïns dans la rue où nous nous trouvons, histoire de réfléchir.
A 7h nous nous apercevons que çà s"est sacrément décanté, nous faisons quelques centaines de mètres vers la colline. Allez, soyons audacieux, on fonce.
C'est parti pour une montée de 600m de dénivellé, un escalier de 3250 marches, au lever du soleil. Nous sommes en forme et montons plus vite que les pèlerins, évitant les bouchons et ralentissements (dus au porteurs amenant les personnes agées et les flemmards au sommet) en passant par de raccourcis hors de l'escalier. 1h 15 plus tard nous sommes en haut. Vue superbe sur la plaine alentour et les 800 (!!) temples érigés les uns sur les autres au sommet de la colline (deux collines en fait, avec l'espace entre elles partiellement comblé et construit lui aussi). Nous évitons soigneusement le circuit que tous les pèlerins prennent (ils vont se recueillir (brièvement) dans une paire de temples célèbres puis font une marche autour du sommet). Les pieux jaïns sont habillés simplement d'un grand tissu blanc, avec parfois un masque sur la bouche pour ne pas avaler d'insectes. Ils sont très calmes et souriants, beaucoup sont contents de voir des étrangers parmi eux (nous sommes les seuls). De temps en temps ils psalmodient "andina, andina" (??). Nous redescendons par le même escalier en une heure.
Ensuite 5h30 de bus et départ à 22h pour Bombay en 2ème classe A/C.
La journée a été dure mais passionnante.

Jeudi 25

Le train arrive à l'heure à Ahmedabad. Nous avons très bien dormi.
Notre dernière visite prévue, c'est Palitana, au milieu du Gujarat, où se trouve une colline sacrée occupée par 800 temples jaïns! Mais nous n'avons que deux jours pour y aller (500km aller-retour). Cà ira tout juste mais il ne faut pas qu'il y ait d'imprévu.
Galère pour trouver un bus pour Palitana. Le deux bus publics qu'on voit arriver sont pris d'assaut par les autochtones. Nous partons à la gare routière privée, mais là plus de bus pour la journée.
Retour à la gare routière d'Etat où nous prenons un bus pour la ville proche de Palitana (Bahvnagar, 4h30 de trajet). Traversée de paysages désertiques, dont un Tchott (désert salé). Arrivés là, on s'aperçoit qu'en fait c'est un carrefour sur la route où les rickshaws attendent. Renaud a sympathisé avec un Indien qui négocie un rickshaw collectif pour 30R chacun. 1h de route pour arriver à Palitana.
Nous voyageons avec des Jaïns qui nous apprennent que demain c'est le GRAND PELERINAGE JAÏN! Une fois tous les 14 ans, 60000 personnes attendues. Mauvaise nouvelle.
Heureusement nous trouvons une chambre d'hôtel (prix multiplié par 3). Par précaution nous achetons le billet de bus pour le retour à Ahmedabad demain.
Les infos sur le pèlerinage et ce que çà implique sont contradictoires, les gens du rickshaw disaient qu'il valait mieux monter la colline le plus tôt possible (4-5h du mat), un vieux jaïn en ville nous a conseillé plutôt d'y aller à 8h pour éviter la foule, le patron de l'hôtel carrément pessimiste nous a dit que nous ne serions jamais de retour a midi (heure de notre bus). On verra demain!

Le Taj Mahal !!

Mercredi 24

Levés à l'aurore pour être les premiers au Taj. Mais c'est sans compter sur la spécifité indienne. Nous faisons un kilomètre à pied et arrivons à la porte Est du palais à 6h, heure d'ouverture théorique signalée par Lonely Planet. Le portail est fermé.Une pancarte et un rabatteur nous indiquent qu'il faut acheter le billet dans l'aire de la fête foraine, à un kilomètre, c'est à dire juste à côté de notre hôtel! Nous repartons chercher les billets (750 roupies par personne quand même) et revenons en navette électrique gratuite (500m, le reste à pied). Un queue conséquente s'est formée et va s'allonger jusqu'à 7h moins dix, heure d'ouverture effective des portes. Fouille corporelle par des flics équipés de gillet pare-balles, Renaud est refoulé car il a un carnet à dessin et des crayons ( on doit pratiquement entrer les mains dans les poches). Il laisse le carnet dans une échoppe à côté, les flics confisquent les crayons.
Ouf, on entre enfin dans l'enceinte, longeons un grand bâtiment rouge, entrons par une porte monumentale et nous retrouvons nez à nez avec le Taj Mahal nimbé de brumes. Le soleil se lève doucement créant un éclairage doux et doré à travers la brume. Vision onirique. On a toujours peur d'être déçu par les lieux réputés être exceptionnels, mais encore une fois la réalité dépasse les images vues à la télé et dans les magazines. Le palais est construit de marbre blanc mais où chaque pierre possède une légère nuance différente des autres ce qui lui donne un relief, un satiné, une brillance très particulière. Le soleil levant ajoute une nuance dorée, la brume une nuance bleue...
Nous mitraillons le palais, les jardins et la mosquée attenante sous tous les angles. Nous restons presque trois heures sur les lieux car malgré le monde (pas la foule) l'ambiance est sereine et apaisante.
Après avoir récupéré nos sacs nous voilà de retour dans la jungle urbaine; harcelés par les rabatteurs, vendeurs et conducteurs de rickshaw...
Nous tentons d'obtenir la course vers la gare pour le même prix qu'à l'aller, mais ce n'est pas aussi simple. On trouve un conducteur qui accepte 70R pour aller à la gare routière en passant par le Fort Rouge qu'on veut voir de l'extérieur. IL se fait pourrir par ses collègues agressifs qu'on a envoyé balader. Cà semblait bon signe mais en route un autre chauffeur monte un instant et lui parle. Aussitôt après il commence à nous parler de gare routière privée, de bus d'Etat pas bien... On l'envoie balader, mais comme par hasard on se retrouve devant une gare routière différente de celle à laquelle on lui a demandé d'aller. Je me montre agressif et exige d'être amené à la bonne gare immédiatement. Il n'insiste pas.
La gare est bordélique, les bus archi-vieux et déglingués. Les gens ne sont pas sympas, on cherche un bus "de luxe" comme à l'aller mais impossible de savoir où et quand le prendre. On finit par prendre le bus le plus pourri de la gare, défoncé de tous côtés, mais avec l'assurance qu'on sera à 18h à Jaipur. On y sera effectivement. En route nous voyons un train de passagers qui a déraillé (au moins une vingtaine de wagons...). Confirmation de nos vols retour dans une agence de voyage.
Nous prenons le train de 20h45 pour Ahmedabad. Inch Allah!


Mardi 23

Nous partons en bus "de luxe" pour Agra, à 250km (5h).
Lonely Planet et le Routard mettent en garde contre les arnaques en cours au Rajasthan, à Delhi et à Agra. Nous entrons rapidement dans le vif du sujet dès l'arrivée: le controleur du bus me dit qu'il y a un arrêt très pratique pour les touristes près du Taj Mahal avant d'arriver à la gare routière.
Je lui dis, d'accord, qu'il m'avertisse quand on y sera. Pourtant çà me turlupine car j'ai le plan de la ville, le Taj est à l'Est, la gare routière à 3km à l'Ouest, et nous venons de Jaipur, plein Ouest. Donc je ne vois pas pourquoi on arriverait près du Taj avant la gare routière.
Arrivé dans la ville il nous dit que c'est ici, on doit descendre. On descend pour prendre les sacs dans la malle, les chauffeurs de rickshaw sont là, souriants. Je demande où est le Taj Mahal car je ne le vois pas. "A 15km" me dit ce gland de contrôleur. "15km? Tu appelles çà descendre près du Taj Mahal?" "Non, non, 8km me dit un chauffeur de rickshaw". Ok, demi-tour, on remonte dans le bus. Ils sont tellement accros au pognon qu'ils espèrent nous extorquer qu'ils en oublient le bon sens et nous prennent pour des débiles.
Arrêt près de la gare routière, sur le parking d'un hôtel...
Le controleur se fait transparent quand on récupère nos sacs. On tente de négocier une course en rickshaw pour aller près de la porte Est du Taj (où se trouve notre hôtel, mais on n'en parle pas). Ils ne veulent pas descendre sous 50R, nous partons à pied. Un jeune conducteur nous rattrape, d'accord pour 40R. On monte mais 50m plus loin il s'arrête pour discuter avec deux autres mecs qui nous regardent à la dérobée. Ok, on a compris, nous descendons et repartons à pied. Le rickshaw nous devance pour avertir ses collègues mais nous marchons sans faillir. Un peu plus loin un rickshaw passe que nous prenons (pour 50R) direction la porte est.
En fait il nous arrête devant un hôtel de la porte sud, mais grâce au plan de Lonely Planet je sais où on est et finissons la course à pied. L'hôtel (très bien) est complet mais a un annexe pas loin pas mal non plus et pas cher.
Coucher de soleil sur la Taj Mahal depuis la terrasse de l'hôtel.
On finit la soirée dans la fête foraine qui est juste à côté (délicieux poulet à la braise).