26/11/2009

Madikeri, Thalasseri et Mahe

Jeudi 26

L'hôtel est bien placé, entre la gare routière et la gare ferroviaire.
Je prends un tuc-tuc pour aller à Mahé, ancienne colonie française faisant maintenant partie du Territoire de Pondicherry (qui se trouve de l'autre côté de la péninsule indienne, sur la mer du Bengale, ce qui ne doit pas être évident à administrer).
Nous faisons 6 km en traversons le pont qui enjambe le "Channel": c'est un petit fleuve que les Anglais nommaient ainsi à l'epoque où ils occupaient Thalasseri qui se trouve sur la rive nord tandis que sur la rive sud se trouvaient les Français...
C'est un petit village, 10 km2, pauvre et peu peuplé. Il n'y a pas grand chose, hormis des dizaines de boutiques d'alcool, car pour survivre le Territoire met très peu de taxes sur l'alcool. Cà a un petit air d' Andorre indien, avec une grand-rue rectiligne et en pente qui sort du village. Le traffic semble se limiter à aller faire le plein de mauvais whisky et repartir à Thalasseri qui elle bouillonne d'activité commerciale. Je me fais déposer sur la plage que j'arpente avec le sourire. Sourire qui se fige quand je comprends que je me promène dans les toilettes publiques loicales. Plusieurs mecs accroupis font leur besoin, même pas prêt de l'eau, il y a une forte odeur de merde diffusée par la chaleur que la brise marine ne dissipe pas. Bon je retourne en ville, je prends une belle photo d'une barque de pêcheur qui se dandine à l'ombre d'un arbre géant, tout près d'un grand chien mort qui flotte en se dandinant lui aussi, le tout à quelques mètres d'une infame décharge sauvage. Bon, je m'envoie rapidement une bière, histoire de profiter du hors-taxe (60R les 60cl) et je rentre fissa en bus.
Je me balade dans Thalasseri, vais au fort portuguais, assiste un moment à une manifestation sportive inter-écoles sur le stade (les gamins et même une maîtresse viennent discuter avec moi), trouve par hasard le bord de mer avec un marché au poisson très couleur locale. La ville a un intérêt limité mais réel. Je me paye ensuite un tuc-tuc pour aller voir la belle plage du coin, Muzhappilanpad Beach, à 9km (150 R a/r). C'est une baie ronde, assez grande, avec du sable fin et des cocotiers et plein de coquillages. Pas mal, il n'y a personne, elle semble propre. Une faucille et un marteau trônent bien en vue sur un rocher à demi-immergé.


Mercredi 25

Journée épique, crevante mais passionnante. Je me suis lancé dans le off-road, à savoir hors des pistes jalonnées par Lonely Planet. Sur la carte, Thalasseri est à 120 km de Madikeri. De bon matin je me présente au bord de la route, à l'endroit d'où partent les bus (la gare routière est fermée pour cause de réfection de la rue qui y mène). Bingo, je vois un car avec écrit dessus Manikeri-Thalasseri. J'y monte. Une demi-heure après au moment de partir le controleur du bus me demande où je vais et me dit qu'il ne va plus à Thalasseri, s'arrête avant, il faudra que je change de bus. Ok. En fait il ne m'a pas dit combien de fois j'allais changer. J'ai changé 4 fois dans des petits villages et j'ai mis 9h pour faire le trajet. Mais les Indiens sont vraiment sympas, à chaque changement ils allaient voir leur collègue pour leur expliquer mon cas. Mais j'ai eu une grande idée, car j'ai passé la journée à sillonner les petites routes des Ghats Occidentaux à 15km/h de moyenne, dans des routes défoncées, à moitié emportées par les eaux par endroits, dans des bus déglingués, mais dans un paysage magnifique, grandiose. Forêts de teck, entremélés de bananiers, cocotiers, bambous géants, arbres à fleurs diverses. Ces forêts sont toutes privées et sont en fait des grandes propriétés très bien entretenues qui exploitent des caféiers au pied des arbres. Caféiers donc à l'ombre des tecks et des santals, puis en arrivant dans le Kerala, théiers sur les collines en pente.
Je suis arrivé à Thalasseri complètement cassé, d'autant que sur le fin le bus était bondé, j'étais coincé par deux gros qui m'écrasaient contre un barre métallique.
La ville est beaucoup plus grande que je m'y attendais, en plus c'est la fête, "un jubilé d'or". Partout depuis qu'on est entrés dans le Kerala on voit des drapeaux communistes, rouges avec faucille et marteau, ainsi que des portraits géants du Che. Le Kerala est gouverné par un gouvernement local communiste depuis de nombreuses années. Je pense que le jubilé à un rapport avec çà.
Sorti de la gare routière, je rêve d'une bonne douche et d'un coca bien frais, mais aussi de voir la mer. Comme il est 5h30, je marche dans la direction supposée du coucher de soleil (le ciel s'est couvert) pour voir la mer et chercher un hôtel par là. J'ai marché, marché, la nuit est venue et je n'ai pas trouvé la mer. Bon, demi-tour, retour à la case départ et aller aux quelques hôtels que j'ai repéré en arrivant avec le bus. J'en ai fait trois, les trois complets pour cause de fête. J'ai marché, marché et finis par tourner en rond puis me perdre. A 8h j'ai décidé de faire appel à un chauffeur de tuc-tuc. OK, il m'emmène à une adresse tout content de la commission qu'il va gagner. Complet. On en fait deux autres, complet. Il m'avertit qu'il va à une dernière adresse et là il y a de la place. Je lui donne plus que demandé pour le remercier car il m'enlève une grosse épine du pied.
Je prends une chambre à 275R, humide et cracra celle-là aussi, mais c'est quand même une chambre. Enfin du repos.

Mardi 24

Visite du temple d'Or de Bylakupa. Pas mal, toit et grandes statues de bouddha et ses réincarnations à la feuille d'or. Beaucoup de moines tibétains en touristes, en fait il n'y a qu'eux et moi comme touristes. Ambiance très cool, reposante. Je coimptais rester ici une nuit mais la guesthouse me refuse, je n'ai pas de "pap", l'autorisation de la police fédérale de séjourner ici. J'avise un panneau qui me fait flipper "c'est une violation de la loi d'entrer dans ce territoire soumis à des lois spéciales sans autorisation des autorités policières, tous contrevenant se verra infliger 5 ans de prison et une forte amende"...
Je décide cependant d'aller manger des momos et boire un jus d'orange frais dans un restau avant de battre en retraite. J'arrive en tuc-tuc à Kushalanagar juste à point pour prendre un bus pour Madikeri, petite ville à 33 km d'ici (2 heures de bus quand même), perché à 1000m dans la chaîne des Ghats Occidentaux.
Végétation super luxuriante, caféiers, daturas, arbres de santal, liserons gigantesques et toutes les fleurs d'intérieur qu'on trouve chez nos fleuristes... L'air est plus frais et humide, c'est agréable.
Madikeri est sympa, tranquille, perché sur plusieurs collines qui dominent tous les environs. L'hôtel que je trouve pour 300R n'est pas terrible, très humide (j'ai du aérer, ce que les employés n'ont pas eu l'idée de faire depuis des semaines). Je mange aussi très mal au restau le soir. Je comptais rester une paire de jours, faire une rando, mais je ne le sens pas, je vais partir dès demain si je trouve un bus pour Thalasseri, sur la côte de Malabar.

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