06/11/2009

Market and Racket

Jeudi 5

Aujourd'hui j'ai décidé de voir ce qu'on pourrait faire avec Ariane lundi prochain. Je suis allé jusqu'à Vasco da Gama puis Marmagao, où j'aoi trouvé le port où accostera certainement le bateau d'Ariane.
Puis je suis parti à la recherche des plages du sud. C'est en fait tout à fait différent de ce que j'avais vu. Ici c'est la zone résidentielle, rupin même. La forêt de palmier est propre et harmonieuse, pas de détritus sur les bas-côtés, des grosses villas et des "resorts" à demi-cachés derrière les arbres. Je me retrouve sur une plage immense, une bande d'au moins 20km de sable blanc rectiligne, pratiquement personne, ou un de temps en temps de loin en loin. Il y a trois lits de plage avec parasol, je m'installe. Bientôt un jeune homme viendra me proposer à boire et manger, il y a en fait un restau pas loin caché dans les buissons. Je mange un délicieux poulet au citron et à l'ail (80R).
Je passe l'après-midi à lézarder, c'est la première fois depuis que je suis arrivé. A 16h je décide de filer, car j'ai une heure et demi de route pour rejoindre "ma maison". Je me retrouve sur la grand-route Margao-Panaji, çà roule bien quand un gars au bord de la route me fait signe de mettre mon casque (je ne le mets que pour me protéger du soleil). Je double un camion arrêté et me range au bord de la route pour mettre mon casque. Mais trop tard, a 100m les flics me regardent faire et attendent que j'arrive. Je repars et bien sûr ils me font signe de m'arrêter. C'est un grand type pas commode et une femme, qui restera en retrait, ce sont des motards. Le mec me dit qu'il faut mettre le casque sur la highway, je lui dis que j'avais oublié de le mettre mais je venais juste de démarrer. Il fait les gros yeux et me demande mon permis de conduire. Je ne l'ai pas là, je ne pensais pas qu'il fallait l'avoir pour conduire un scoot.
"Eh oui, il le faut c'est obligatoire. Driving licence, please.
-Je vous dis que je ne l'ai pas et que je ne savais pas qu'il fallait l'avoir. J'ai un permis international dans ma chambre d'hôtel, mais je ne comprends pas pourquoi vous le voulez.
Entre temps il arrête tous les scoots et motos qui passent et leur demande aussi leur driving licence, petite carte plastifiée qu'ils ont sur eux.
-Cà fera une amende de 950 roupies qu'il me dit. Il faut venir à la police station payer l'amende.
Bon j'ai compris. Il me regarde méchamment et me dit "tu as de l'argent sur toi? çà te coûtera moins cher.
-Non, je reviens de la plage, je n'ai pas d'argent.
Il s'en va demander les papiers à quelqu'un puis revient.
-Cherche bien, tu as forcément de l'argent sur toi."
Je me rappelle alors ce que j'ai lu sur Lonely Planet, que la police de Goa avait parfois l'habitude d'arrêter des étrangers et fouiller leur sac, et trouver du haschich qu'ils mettaient eux-même pour ensuite les faire chanter. J'ouvre mon portefeuille et je vois pour seule monnaie un beau billet de 500 tout neuf. J'ai hésité, failli lui demander s'il n'avait pas la monnaie (mais je pense qu'il n'aurait pas apprécié), je le lui ai donné. Il l'a pris sans montrer aucune émotion et m'a tourné le dos en disant "fais attention sur la route et mets ton casque". Enfoiré, il a bien gagné sa journée.
Je repars furax et roule 3 minutes, le temps de faire un kilomètre et je vois un flic qui me fait signe de m'arrêter! "Driving licence!
-C'est une plaisanterie ou quoi. J'ai pas de driving licence et je l'ai dit à votre collègue qui est à un km d'ici.
-Tu lui as donné combien?
-Pardon? j'ai rien donné du tout.
-Tu lui a pas donné d'argent et il t'a laissé partir?
-Oui, je lui ai dit que je suis étranger et que je ne sais pas pour les driving licence.
-Et pourquoi il t'a pas donné d'amende? C'est 950R l'amende. Tu es sûr que tu as pas donné de l'argent? Combien d'argent tu as sur toi?
-J'ai pas d'argent, je reviens de la plage.
-Dis-moi combien tu lui as donné, pourquoi il t'a laissé partir.
-Il a été très gentil et il a vu que j'avais pas d'argent.
-Bon, allez, vas t'en!"
Ouf, je repars mais ne serai pas tranquille pendant toute l'heure qui suivra, toujours inquiet de voir un ripoux me faire signe de m'arrêter.
Par réaction, je vais le soir me boire un gin-tonic et manger dans un restau italien, ce qui me fait dépenser 500R, la même somme, une manière d'effacer cet incident néfaste.

Mercredi 4

Aujourd'hui direction le grand marché du mercredi à Anjuna.
Sur peut-être un hectare de terrain vague allant jusqu'à la mer sont rassemblés des centaines de stands et de huttes sommaires où on peut trouver tous les colifichets, souvenirs, tissus, vêtements, bijous et objets artisanaux que le touriste normal peut désirer. Stands de samosas et de jus de fruits aussi, guinguettes, sans oublier les saddhous qui font la manche d'un air ébahi, les sourds-muets, éclopés et autres filles-mères. C'est folklo, il y a beaucoup de monde, beaucoup de visages pâles, même parmi les vendeurs, quelques spécimens notables, tatoués, perçés, défoncés. Quelques vacanciers russes aussi, ils sont partout, vraiment laids, surtout les femmes.
En entrant sur le marché un indien m'a interpellé, me montrant avec insistance mon oreille. Je l'ai frottée, croyant que quelque chose s'y était accroché. Mais il s'approche la main en avant. J'ai naïvement cru qu'il allait enlever ce qui n'allait pas, je regarde ailleurs puis tourne brusquement la tête. Il pousse un cri et le vois avec une aiguille de 15 cm en main avec de la cerumen (cire humaine) au bout. Il a failli me percer le tympan ce con! Le soir avant de rentrer à la guesthouse j'achète des cotons-tige. En partant une jolie nana d'un stand de fringues m'arrête, "tu te rappelles de moi, hier sur la plage? tu es mon ami, entre acheter une chemise, bon prix". Je me rappelle pas d'elle, elle est très jolie, je file en quatrième vitesse sinon je vais encore dépenser ma précieuse pension d'Etat.
Balade en scoot jusqu'à Chapora et son fort en roche rouge d'où on a une vue superbe sur les plages de Vagator et Morgim.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire