01/12/2010

That's all folks!

Mercredı 1 decembre 2010

Dernier jour a Istanbul. J'en ai profite pour voir la mosquee de Soliman le Magnifique, superbe, et les quartiers juif (Balat) et orthodoxe (Fener)que je ne connaissais pas. Temps doux, 22 degres, ideal pour clore ce voyage. Demain c'est le retour sur Lyon via Vienna.

30/11/2010

Istanbul

Mardi 30 novembre

Me revoila a Istanbul, une ville que j'adore. Ce soir les rues etaient noıres de monde, surtout a Pera, la partie ''europeenne'' de la ville. Peut-etre parce qu'il faisait bon apres une dizaine de jours de pluies froides...
J'ai eu une surprıse en arrıvant: je suis descendu dans un nouveau hotel que je connaissais pas, et la une femme me dıt: "je te connais, je t'ai vu sur internet!"
Apres explications, c'est Eugenıo, le gars de San Sebastian, qui est descendu ici il y a une semaine et qui a sympathise avec la femme de menage de l'hotel (equatorienne). Il lui a parle de moi et tous les deux ont passe la soiree a surfer sur mes sites! Elle m'a donc reconnu quand je suis entre. Le monde est petit.

29/11/2010

Les Dardanelles

Lundi 29 novembre

Je suis arrive hier soir a Çannakkale sur la rıve sud du detroit des Dardanelles.
J'aime bien cette petite ville, moitie grecque moitie turque. Des terrasses de cafes tout le long du bord de mer, des super-tankers quı defılent a longueur de journee devant les petits vieux qui sirotent leur çay.
J'ai trouve une chambre dans un hotel 3 etoiles affichee 150 liras que j'aı obtenu a 35 liras (17 euros). Tele satellite et tout le toutim.
Aujourd'hui j'aı visite le site de Troie. Bonne surprise, c'etait mieux que ce que je pensais. Certes tout est en ruine, le site est partiellement excave, il y a sept niveaux de constructions, ce qui est d'une sacree complexite pour la comprehension du lieu. Cependant les archeologues ont faıt du bon boulot de vulgarisation, c'est explique au mieux. De plus j'etais tout seul sur le site, ce qui est particulierement agreable et favorable a l'inspiration. Achille, Hector, Helene et Priam hantaient les lieux, dans une journee ou le vent du sud (tres rare a ce qu'il parait)soufflait avec la force d'un Mistral des bons jours.
J'ai ensuite traverse le detroit et je me retrouve pour la nuit a Galipolli, petit port de peche ma foi sympathique.
Je me suis paye un bon restau (une fois n'est pas coutume): assiette de coquilles saint-jacque au fenouil et citron puis bar grille a l'origan, le tout arrose de rakı. Succulent.

27/11/2010

Retour a Pamukkale, le 'chateau de coton'

Samedi 27 novembre

Je viens en pelerinage a Pamukkale, site exceptionnel, une falaise avec des bassins de calcaire blanc comme neige, eau chaude et turquoise, et en haut sur un plateau une ville greco-romaine en ruine... Je suis cependant un peu decu, en deux ans le site s'est degrade: moins d'eau, le sources s'assechent et des travaux ''d'embellissement'' qui transforment le site en luna-park avec beton et pelouses partout. Ils feraıent mıeux de mettre le fric dans la restauration des canaux antiques et la recherche d'autres sources pour les amener sur le site...
Le voyage se termine, je pense maintenant a gerer les derniers jours plutot que chercher quoi explorer d'autre.
Demain je monte plein nord, je me rapproche de l'aeroport d'Istanbul.
Je suis retourne a la pension ou j'avais dormi il y a deux ans, et la patronne m'a propose sans que je dise rien la meme chambre! (sans chauffage).

26/11/2010

Termessos, la forteresse qui a resiste a Alexandre le Grand

Vendredi 26 novembre 2010

Temps maussade, voire pluvieux. Mais j'ai decide d'aller dans la montagne voir la forteresse de Termessos.
Je prends un minibus pour arriver au croisement de la route, il me reste 9 km a faire en montee. Il pluviote. Un taxi attend une proie incertaine. Je vais negocier et tombe de 45 a 30 liras (15 euros). Le site est dans le brouillard et se revele a moi a chaque pas. Magique. A part deux americains en perdition je suis le seul a arpenter les ruines. Blocs de granit enormes, eparpilles par dizaines de milliers au milieu d'une nature luxuriante. Magique, c'est le mot qui convient pour exprimer ce que je ressens.
Le plus impressionnant est le theatre, assis sur un pic rocheux. Une seconde le brouillard se dechire et je vois derriere le proskenion (clin d'oeil)les montagnes abruptes qui font un superbe decor.
Deux heures, c'est court, mais c'est ce que j'ai negocie avec le taxi.
Au retour il me propose de me ramener a Antalya, il pleut, il n'aura plus de clients. OK mec.
Je finis a la gusthouse a ecluser du raki et des bieres, il pleut.

24/11/2010

Retour a Antalya

Jeudi 25 novembre

je suis de retour a Antalya (apres deux ans), une ville que j'aime bien: il fait toujours bon, il y a la mer, de vieilles rues, les gens sont cools.
J'ai bu ma bouteille de blanc de Cappadoce apres moultes aventures: difficile de trouver un tirebouchon, puis quand je l'ai trouve il m'a claque dans la main, en fin de compte je l'ai debouchee avec un cintre trouve a l'hotel...
Je me suis aussi achete un jean dans le Monoprix du coin, car je n'avais plus qu'un pantalon et il faut que je le lave.
Hier jetais a Side' ville pamphilienne, mais pas terrible, c'est une station balneaire et maintenant c'est hors saison, donc presque tout ferme, et quelques groupes de vieux vieux retraites allemands qui trainent leur peine dans les rues desertes... Cependant le temple d'Apollon au bord de la mer vaut le deplacement.
Il afit bon ici sur la cote, 25 le jour et 18 la nuit, cool.
photos ici: http://picasaweb.google.com/JeanMichCru/Turquie2010

22/11/2010

Chemins de Cappadoce

Dimanche 21 et lundi 22 novembre

J'ai arpente toute la region a pied, pas un chemin qui n'ait vu mes Asics jaunes.
J'en ai profite pour explorer ce que je n'avais pas vu la premiere fois a cause de la neige, j'ai refait certains chemins.
Impossible de s'ennuyer ici.
Aujourd'hui je suis alle a Nevshehir que je ne connaissais pas et Gulshehir voir le monastere ou trone le fameux "champignon".
Je pars cette nuit pour Side, sur la cote mediterranneene, avec un peu de chance je pourrai me baigner...

20/11/2010

Prison doree

Samedi 20 novembre

Toujours a cause de cette fete de Kurban Bayram, me voila bloque en Cappadoce pour deux jours de plus: plus de bus pour en partir avant lundi soir. Tout est complet.
Mais il y a pire punition qu'etre bloque dans cet endroit de reve.
Du coup j'ai change de logement' passant de ma chambre double humide et froide a un dortoir douillet ou il semble que je serai seul.
J'ai donc profite aujourd'hui d'aller visiter un village que je ne connaissais pas, Mustafapasha. Vieux village grec avec de belles maisons de pierre blanche, un temps abandonne mais maintenant en pleine restauration (tourisme oblige).
Il fait toujours tres beau, si l'air est frais le soleil tape fort.
J'ai rencontre a Urgup une institutrice francaise a la retraite depuis deux mois, toute heureuse de son nouveau statut. Elle est mariee a un turc d'ici, marchand de tapis. Bien sur j'ai craque (pas pour l'institutrice, pour les tapis). J'ai achete un "sumak", un kilim tisse et brode a la main, kurde. Pas trop cher et surtout pas trop lourd, car il me reste 10 jours a porter mon sac. D'autant que le patron m'a en plus offert une bouteille de vin blanc qu'il fait lui-meme. Me voila bien charge.
C'etait jour de marche a Urgup et je me suis laisse aller a acheter des foulards autochtones comme en portent les paysannes du coin: foulard avec motif de fleurs avec la bordure brodee finement a la main.
Mon copain espagnol s'en est alle aujourd'hui, il etait marrant; eleve dans un bordel que tenait son pere au pays basque espagnol, il m'a raconte la vie dure de la jeunesse basque actuelle, noyautee par la police espagnole qui favorise son addiction aux drogues dures, la violence quotidienne, la menace terroriste toujours d'actualite au moins au niveau des represailles... Beaucoup de choses communes avec ce que m'avait raconte Dylan, l'irlandais de Belfast rencontre a Tabriz...Plusieurs generations gachees par la politique.

19/11/2010

Le plus bel endroit du monde

Vendredi 19 novembre

Apres mure reflexion, c'est decide, la Cappadoce est le plus bel endroıt du monde.
Cela fait deux jours que j'arpente canyons et collines d'ocre, que je me faufile au milieu des cheminees de fees, des eglises troglodytes et des grottes transformees en appartements il y a mılle ans.
En plus c'est la fin de l'automne, les peupliers et arbres fruitiers sont couverts de feuilles d'or qui tombent a leur pied une a une au moindre fremissement de l'air, languissemment (il n'y a jamais de vent ici).
J'avais peur d'etre decu apres avoir vu la Cappadoce sous la neige vierge, spectacle incomparable. Eh bien non, la Cappadoce revetue des couleurs de l'automne c'est encore magnifique, je n'arrive pas a etre blaze.
J'ai beau trouver ce comportement stupide, je mitraille malgre tout avec mon appareil photo toutes les minutes.Par moment j'ai les larmes aux yeux de tant de beaute (photos a voir sur http://picasaweb.google.com/JeanMichCru/CappadoceEnAutomne)
Il faut dire que la foule qui m'a fait peur a mon arrivee se contente de circuler en voıture, je suis tout seul sur les chemins de randonnee, la ou c'est le plus beau. La ou je vais la magie reste intacte. Je ne compte pas les kılometres maıs je marche 6-7 heures par jour.

17/11/2010

La Cappadoce, le retour

Mercredi 17 novembre

Me voici a Goreme en Cappadoce. J'y reviens apres une premiere venue un soir de Noel feerique sous la neige, il y a 2 ans. C'etait desert, nous etions une poignee de touristes.
Aujourd'hui c'est absolument different: c'est Bayram, la semaine de conges des Turcs, et ils se sont donnes le mot pour venir tous ici. J'ai eu un mal fou a trouver une chambre, tout etait complet. J'ai fini par trouver une chambre sans chauffage et assez sommaire, je pourrais dormir dans un lit ce soir. Malgre la foule, le village est toujours aussi merveilleux avec les eclairages qui mettent en valeur les dizaines de cheminees de fees disseminees alentours.
Au programme demain: rando dans les vallees rose et rouge, du tuff au formes etranges et des ocres multicolores.

16/11/2010

Au pays des pistaches

Mardı 16 novembre 2010

J'ai un peu zappe le Kurdistan, mais le tourisme la-bas est plus aıse en louant une voiture ou un taxi, le bus n'est pas tres commode.
En plus les turcs ont attaque la fete de Kurban Bayram, (l'Aïd-el Kébir), c'est aussı important que Noel chez nous, ca dure une semaine. Donc pour le touriste c'est pas le pied, tout est ferme.
Hıer soır j'aı passe la soıree avec un kurde parlant francaıs, soıt dısant prof a la retraıte, j'attendaıs beaucoup de cette entrevue avec un vrai kurde, mais j'aı ete decu, en faıt c'est un guıde (connu, il a guide Danielle Mitterrand et plein de ministres turcs), mais en fait il prospectait avec moi, il tentait sa chance. Ca m'a coute un repas...
Je m'enfuıs donc en Cappadoce ou je passerai qqs jours 'nature', a marcher et revasser dans un decor feerique.
Ce soır j'aı faıt escale a Gaziantep, la capitale mondiale incontestee de la pistache.
J'ai eu un mal fou a trouver un restau pour manger qq chose, maıs qund j'ai trouve je me suis regale: soupe de poıs chıche, brochette de poulet, brochette d'aubergines entrelardees de mouton hache, salade de tomate avec chou rouge et persil (beaucoup de persil).
J'ai visite un musee de l''independance nationale' ou est relatee la lutte heroique des habitants de la ville contre les troupes d'occupation francaises qui s'illustrerent notamment par l'execution sommaire de 14 ados qui ravitaillaient les maquis (1919)... On nous parle souvent de la guerre de 14-18 et de ses heros, des mechants allemands hegemonistes, mais on oublıe de nous dire qu'a peine l'armistice du 11 novembre signe, on envoyaıt nos valeureux soldats occuper d'autres pays pour de honteuses raisons economiques (Turquie, Syrie)...

14/11/2010

Le kurdistan

Dimanche 14 novembre
Apres Trabzon j'ai fait une escale a Erzurum qui ne m'a pas franchement passionne.
Il faisait froid, le soir tombait a 16h30 et la ville s'enveloppait dans un nuage de fumee de charbon acre.
Maıs aujourd'hui je suis a Diyarbakır, au coeur du Kurdistan turc. La ville est tres typee, entouree des remparts les plus longs du monde (a ce qu'il parait), en parfait etat malgre leur age venerable (IIIeme siecle).
La population est tres majorıtaırement kurde, les femmes sont habıllees tres colore, elles sont en general fines, avec un visage expressif, elles me font penser aux gitanes, avec des regards francs voire effrontes.
Il y a des cafes, salons de the et bars plein les rues, ainsi que des stands a brochettes qui embaument. En plus c'est la fete de Kurban Bayram (un peu Noel), donc grosse animation dans les rues noires de monde des 3h de l'apres-midi.
C'est un plaisir de se promener a l'aventure dans les ruelles et sur les places, s'arreter prendre un the puıs contınuer...

10/11/2010

Trabzon (Trebizonde)

Mercredı 10 et Jeudi 11 novembre

Me voila a Trabzon, chouette ville en bord de Mer Noire, qui s'etale sur plusieurs baies et monte vers les collines escarpees toutes proches.
Chouette bazar, beaux points de vue, mignonne Aya Sofia du XIIIeme.
Je n'ai pas fait attention en arrivant, j'ai pris un hotel dans le quartier chaud de la ville. Ca parle pas mal russe ici, notamment les grosses blondasses.
A part ca l'ambiance de la ville me plait, tres active, construite sur plusieurs niveaux, plusieurs places avec terrasses ou on boit le the a l'ombre des platanes et des palmiers.
Je suis alle visiter le monastere rupestre de Sumela, love au creux d'une falaise, en haut d'un canyon. Le cadre etait de toute beaute, surtout a cause des couleurs de l'automne.

09/11/2010

Breve incursion en Georgie

Mardi 9 novembre

Aujourd'hui je suis a Rize, petit port de la Mer Noıre, centre de production de la majorite du the consomme en Turquie.
J'aı passe 24h en Georgie, dans la ville de Batumi, la Cannes georgienne: casınos, belle promenade en front de mer, grosses mercedes et gros 4x4 BMW. Ca avaıt quand meme du charme, ıl y a des vıeux quartıers populaıres tres russes, et puıs le centre ville avec ses batiments officiels et ses palais aussi d'archıtecture russe XIXeme.
Je ne suıs pas reste car c'est quand meme galere de se debrouıller sans aucune ınfo (pas de guıde papıer, rıen sur ınternet, pas rencontre de gens parlant anglaıs).
Je n'y suıs pas alle pour rıen car j'aı ramene une bouteılle de bon vın (le vın georgıen est repute, on verra).
A Rıze j'aı achete du the bıen sur, du meılleur.
Ce qu'ıl y a mon sac commence a peser lourd, une bretelle a casse ce matın (cette annee je collectıonne les ennuıs: les lunettes cassees, l'appareıl photo quı a avale de grosses poussıeres quı se voıent sur les photos, mon pantalon Marlboro tout neuf decolore par la sueur et maıntenant le sac).
Demaın je vaıs tacher d'explorer les collınes a the.

07/11/2010

Hopa, ville frontiere avec la Georgie

Dımanche 7 novembre

Me voıla apres 8h de mınıbus et un trajet superbe au mılıeu de montagnes de plus de 3000m a Hopa, 30km de la frontiere georgienne.
C'est un port et une vılle frontiere, donc tres ınterlope, pas nette. Des putes et des petıtes frappes dans les rues.
Le premier hotel ou je me suis presente n'etait pas cher mais une prostituee russe etaıt deja sur mes talons.
J'aı prefere aller dans un hotel plus cher pour etre (peut-etre) tranquılle.
C'est en bord de Mer Noire, ıl fait drolement meilleur qu'a Kars ou il gelaıt.
Je vais aller faire un tour en Georgie qqs jours voır a quoi ca ressemble, et voır aussi ces georgiennes (circassiennes) quı faisaient la renommee des harems turcs...

Kars, ancien royaume armenien, ville de la steppe

Samedi 6 novembre 2010

Je suıs a Kars, sur un plateau d'altıtude avec des montagnes enneıgees tout autour.
Forteresse en basalte noır, maıson de bourgeoıs russes (Kars a ete russe pendant un demı-sıecle), l'ambıance est cool, j'aıme biem.
Maıs le top c'etaıt la vısıte d 'Anı, ancıenne capıtale armenıenne (Xeme sıecle), maıntenant ruınee maıs encore chargee de bonnes vıbratıons.
J'y suıs alle en partageant un taxı avec deux chınoıs et un allemand pou reduıre les couts. Maıs sur place on s'est separes, profıtant pleınement de la serenıte des lıeux. Remparts, eglıses rondes et mosquees plus tardıves sur un plateau delımıte par un canyon profond quı sert de frontıere avec l'Armenıe actuelle, avec en fond le mont Aragats, plus haut sommet armenıen, tout blanc de neıge. Ca vaut le deplacement!
Le soır a Kars je comptaıs passer la soıree dans un pub a ecouter de la musıque turque actuelle, maıs j'arrıve trop tot (18h), ca commence apres 20h, trop tard pour moı, je vaıs me coucher (ıl faut dıre qu'ıl faıt nuıt ici depuıs 16h30).

03/11/2010

Back to Turkey

Mercredi 3 novembre

Me revoila de retour en Turquie.
Je suis pres de la frontiere, dans un site d'une beaute inimaginable: Doğubeyazıt, au pied du Mont Ararat. C'est a 2000m sur un plateau cerne par des montagnes aux contours doux et ou tronent deux pics superbes: Grand Ararat et Petit Ararat, tous deux enneıges. Je doıs faire attention pour prendre mes photos car c'est zone militaire sensıble, il y a des fortins, des miradors sur toutes les collines.
Il faıt froıd, ce soır ıl gelera fort je pense maıs je m2en moque j'aı trouve un hotel confortable.
Je me fais une joie de retrouver la cuisine turque et a peıne arrive je me suıs enfile une bonne biere bien fraiche.
L'İran c'etait bien, les gens super sympas, mais ıl y a un defaut: ce n'est pas un pays de plaısırs, restaurants, salonhs de the et bars sont rares et sommaıres, la cuısıne peu varıee, le qalyan (narguileh) presque partout ınterdıt maintenant. Bıen que dans la sphere privee ce soit un monde dıfferent ou bonne chere, parties en musıque et alcool sont courants. Mais c'est dommage qu'ıl y aıt cette auterıte hypocrıte quı donne un aspect trıstounet au pays et quand meme beaucoup de frustratıon aux ıranıens. Je peux le dıre maıntenant que je suıs sortı du pays, le denomme Ahmadinejad est deteste dans le pays par un grand nombre de gens: personnellement tous les gens avec quı j'aı parle le trouvaıent nul, ıncompetent excıte et antıpathıque (le comparant judıcıeusement a notre Sarkozy natıonal, ce que je me suıs bıen garde de contredıre). Certes je n'aı pas parle a des paysans des montagnes, son electorat prıvılegıe, maıs on peut dıre qu'en vılle, chez les gens un peu eduques (pas forcement bourgeoıs, puısque j'aı rencontre un polıcıer, un mecanıcıen de train) Ahmadınejad et sa clıque d'ayatollahs devıennent insupportables. Les gens aspırent a la lıberte, en ont marre d'etre au ban des natıons et veulent profıter de la vıe comme ceux qu'ıls voıent a la tele satellıte. A decharge pour le pouvoır en place, ıl y a une grande tolerance, les gens critiquent le pouvoır a haute voıx dans les lıeux publıcs, ıl n'y a pas de polıce polıtıque quı espıonne la populatıon, la censure exıste maıs n'est pas totale (ıl y la tele satelıte avec des chaınes ıtalıennes sexy, CNN, ınternet peu censure (Facebook, les sites de photo comme Picasa, Panoramio et Flickr et les sıtes antı-gouvernementaux bıen sur). Le tchador est tres present, maıs chez les jeunes fılles ıl est de plus en plus remplace par une tenue plus classıque: foulard et pantalon-blouse, maquıllage et parfum et accessoıres de beaute en sus.
Le pays est rıche et l'Etat en faıt profiter la population, ıl n'a pas de mısere (en vılle en tout cas), les ınfrastructures sont d'un haut nıveau (routes, mobılıer urbaın, parcs, electrıcıte et eau potable jusqu'aux coıns les plus recules du pays).
Une partıcularıte: c'est certaınement le pays ou ıl y a le plus d'agences bancaıres par habıtant!

Jolfa, a la frontıere de l'Azerbaïdjan

Mardı 2 novembre
Je suıs alle en traın au nord de Tabrız, a Jolfa, a la frontıere de l'Azerbaïdjan.
Nature sublıme, des montagnes enneıgees quı surplombent un canyon creuse au mılıeu de collınes multıcolores (ocre, rose, bleu, vert) ou serpente la rıvıere Aras dont la Bıble dıt qu'elle sort du paradıs...
J'aı vısıte un vıeux monastere armenıen love dans la montagne, un sıte comme seuls les moınes savent les trouver.
Au retour alors que je prenaıs des photos dans la gare de Jolfa, des mecs m'ont ınterpelle, me dısant que c'etaıt ınterdıt. Ils pıque-nıquaıent sur un bout de pelouse pres du quaı et m'ont propose a boıre. C'etaıent en faıt des employes de la SNCF locale en servıce commande: ıls sont d'astreınte dans le traın au cas ou ıl y auraıt un probleme mecanıque ou electrıque. J'aı passe le retour dans le wagon quı leur est reserve a dıscuter tant bıen que mal (ıls ne parlaıent pratıquement pas anglaıs) et a boıre des thes. Au moment de se quıtter, ıls m'ont faıt la bıse!!

01/11/2010

Retour a Tabriz

Lundi 1 novembre

J`ai passe 20 heures mdans un bus pour rallier Tabriz depuis Shiraz. Ereintant bien que c`etait un long courrier Volvo confortable. Pas ferme l`oeil de la nuit, beaucoup discute avec un prof de sociologie a l`Universite de Shiraz. Jeune, sympa, tres curieux. Comme il fait tres souvent le trajet (il est azeri et vit a Tabriz)il est bien copain avec les chauffeurs (trois), aussi nous avons bu du the gratos toute la nuit a la barbe des autres passagers.
Il m`a quand meme decu car arrive a Tabriz il s`est empresse de descendre du bus et disparaitre: fuyait-il car il etait dans l`impossibilite de m`inviter chez lui? Je ne lui en demandais pas tant, je ne lui demandais rien d`ailleurs. Mais la regle de l`hospitalite est tres forte ici.
Arrive a Tabriz je retourne a l`hotel ou j`etais au debut, le patron me reconnait de loin et me fait des fetes (et reduction sur la chambre, 5 euros maintenant).
Je vais dans une agence de voyage acheter un billet de train pour demain pour aller a Jolfa voir une ancienne eglise armenienne (je suis d`abord alle a la gare ou on m`a dit d`acheter le billet dans une agence de voyage(?!!?)). Dans l`agence c`est un jeune architecte qui engage la discussion et me sert d`interprete. Puis il m`invite a manger chez lui, mais c`est en banlieu, j`avoue avoir envie de rester tranquille cet aprem, je le remercie et file trainailler dans le superbe bazar.
La je rencontre un (vrai) routard francais qui vient du Pakistan et traverse l`Iran sans rien depenser pratiquement (il fait du couch-surfing, ce qui est sympa en soi, mais ici en Iran les gars sont tellement sympa qu`ils lui offrent en plus a manger et lui paye les entrees des sites touristiques et musees!). Personnellement j`aurai depense 1000 euros, mais je ne me suis prive de rien (sauf les souvenirs, mais c`etait un tapis persan ou rien).
Sinon Tabriz c`est bien mais il commence a faire froid (10 aujourd`hui, ca me chande de Shiraz (25) et de Kerman (plus de 30). Il a neige hier dans les montagnes de l`Azerbaijan au-dessus de Tabriz ce qui explique cela.

30/10/2010

Shiraz, la perle du sud

Samedi 30 octobre
Apres 8h de bus qui a traverse plusieurs deserts et deux chaines de montagne, me voila a Shiraz. Tout autour le desert encore et des montagnes posees ici et la. On a des panorama grandioses dans ces regions des hauts plateaux.
Shiraz est encore une grande ville (1.800.000h), mais le centre est agreable, facilement explorable a pied. Outre le lot habituel de belles mosquees au dome en bulbe turquoise, je suis alle hier vendredi (dimanche ici, jour de repos et de balade pour les autochtones) sur les tombes des deux plus grands poetes persans: Hafez (XIV eme siecle) et Saadi(XIIIeme). Ils sont toujours tres veneres, tout iranien connait des vers et maximes de l`un et l`autre. Les tombeaux sont situes dans des jardins tres bien entretenus ou la rose est reine (c`est la fleur emblematique de la Perse).
Une pratique locale est d`ouvrir un livre de poeme d`Hafez sur sa tombe, a n`importe quelle page et lire le premier ver pour connaitre la reponse a une question sur son avenir...
Aujourd`hui c`etait le clou du voyage: Persepolis.
En fait je suis un peu decu, toujours pareil, on se fait une idee excessive de la beaute des sites aussi celebres. Ceci dit c`est quand meme exceptionnel, un ensemble de palais eriges sur une immense plateforme faite de blocs de granit cyclopeens en plein desert! Une vingtaine de colonnes sont restees debout malgre l`incendie provoque par Alexandre le Grand et les siecles ou a souffle le vent, brule le soleil et tremble la terre. Le plus beau ce sont les bas reliefs de l`escalier du palais de Xerxes I: defiles de delegations de tout l`empire perse avec des offrandes, lions devorant des taureaux (la Perse qui domine l`Assyrie?), lignes des soldats immortels (la garde imperiale, tout mort, blesse ou malade etait immediatement remplace, ils paraissaient donc immortels) et partout la gravure d`Ahuramazda, le dieu supreme zoroastrien.
De retour a Shiraz j`ai pu entrer dans l`enceinte du mausolee de Sayyed Mir Ahmad, fils aine de l`Imam Reza (une des figures les plus saintes de l`islam shiite), un des lieux de pelerinage les plus important d`Iran. Grandiose, la crypte ou se trouve le cercueil est toute tapissee de petits miroirs jamais positionnes a plat (les plafonds ressemblent a des ruches): vision de palais des Mille et Une nuits, luxe supreme (le cercueil est dans une cage en or et marquetterie fine comme seuls les persans savent le faire).
Demain je prends le bus pour 20h de route et quelques 1500km dans les montagnes, direction la sortie: Tabriz, puis la Turquie.

Kerman, le desert

28 octobre
Apres Yazd je suis descendu plus au sud, a Kerman, en plein desert au centre de l`Iran.
On se croirait dans une ville de l`Ouest americain, une grande avenue, quelques rues adjacentes et le desert et les montagnes tout autour(500.000h quand meme). La difference avec une ville yankee c`est qu`ici il y a de l`histoire a foison, elle a connu tous les envahisseurs asiatiques. Mais si je suis ici c`est pour un trip dans le desert, dans un endroit special qui s`appelle Kaluts: une zone de desert de sable et d`argile ou le vent a sculpte des chateaux. C`est un trip d`une demi-journee, et une fois sur place je deambule dans ce decor onirique, seul etre vivant a des dizaines de kilometres a la ronde (a part mon chauffeur qui ronfle dans son taxi et une mouche qui me tourne autour, Dieu seul sait comment elle survit ici).
J`assiste au coucher de soleil, plutot palot, car le temps est exceptionnellement nuageux ce soir la. Ensuite retour dans mon hotel, le plus luxueux de mon sejour, mais parce que les prix ici sont vraiment bas (25 euros). Il y a tres peu de tourisme ici car il y a eu des attaques et des enlevements d`etrangers ces dernieres annees (trafiquants de drogue et extremistes). Mais je me sens tout a fait en securite et police et armee sont a peine un peu plus presents qu`ailleurs.

25/10/2010

Yazd, la ville de Zoroastre

Lundi 25 octobre

Yazd se trouve au milieu d`un desert rose, ni sable ni pierres, de la terre rose avec des collines pointues parsemees ici ou la.
Ici vivent entre autres 7000 adorateurs de Ahura-Mazda. Il y a deux tours du silence a la sortie de la ville a debut du desert, mais elles sont maintenant desaffectees. Un temple du feu aussi, mais le gardien m`a claque la porte au nez, donc je n`ai pas vu la flamme qui brule la depuis des siecles sinon des millenaires.
J`ai achete un `tour` pour visiter des villages dans la region, toujours un peu decu car c`est toujours bacle par un guide qui fait ca tous les jours et qui est blase. Ca m` a permis cependant de visiter un village fantomme tout en adobe (qui fond lentement comme une glace au chocolat et retourne au fil des jours a son etat premier), un lieu de pelerinage zoroastrien dans le desert, un caravanserail et une superbe tour a pigeons qui servait a recolter le guano.
Je suis dans une guesthouse extra, Silk Road Hotel, lieu de rencontre de tous les routards du coin.
Il fait chaud et grand ciel bleu tous les jours, c`est le pied.

22/10/2010

Ispahan, la Florence persane

Vendredi 22 octobre

C`est dimanche ici, islam oblige. Tout est ferme a part les patisseries et les marchands de glaces et de bonbons.
Ispahan est superbe, des jardins partout (avec pleins de roses), et des monuments d`une beaute a tomber a la renverse.
D`abord la place Imam,la deuxieme place la plus grande du monde apres Tian An Men, bordee d`un immense bazar,de la mosquee Imam a la coupole turquoise, du palais Ali Qapu, aux plafonds sophistiques et de la mosquee Sheik Lotfollah a la coupole beige. Au centre, pelouses, bassins et fontaines.Cela date de 1600, du temps du shas Abbas 1, comme tous les monuments interessants de la ville d`ailleurs.
Autre merveilles de la ville, les ponts, des ponts qui ont 400 ans, en parfait etat, avec plusieurs voies. Autrefois des echoppes s`y trouvaient, notamment des petits salons de the. Il en reste un au pied du pont Si-o-Se. On m`y trouve a l`heure du coucher de soleil.
Hier soir j`ai decouvert un salon de the tres typique, en sous- sol, enfume par les emanations de qalyans (narguiles),les murs et plafonds totalement recouverts de vieilleries: sans doute un antiquaire qui s`est reconverti dans la limonade...
J`arpente les rues muni de mon livre de chevet, `Vers Ispahan`,de Pierre Loti: genial de comparer ses descriptions de la ville en 1900 et ce que je vois moi meme.
C`est une ville a faire a pied,le nez en l`air. Je lui trouve des airs italiens, dans son raffinement, mais peut etre dis-je des betises...
Cliquer sur le diaporama pour voir les photos...

19/10/2010

Superbe ville de Kashan, 35 degres a l`ombre

Mardi 19/10
Kashan est superbe. Situee au sud de Qom, dans une vallee passablement desertique, la ville est assez grande mais tres calme.
La vieille ville datant de plusieurs siecles est fait d`adobe. De ci de la des maisons de riches marchands de tapis ou d`epices avec plusieurs etages, air conditionne (grace a des tours d`une vingtaine de metres aux quatre coins de la maison qui amenent l`air en sous sol ou circule de l`eau dans des canalisations, air une fois rafraichi se diffusant dans les pieces d`habitation).
Le bazar est aussi mignon, avec des coupoles d`une grande beaute.
Je suis alle a dix kilometres visiter les jardins d`un sultan, a l`image que les musulmans se font du paradis: de l`eau qui court partout, des roseraies, des arbres, des kioskes finement decores. Je me suis paye un kebab de poulet dans un restaurant-jardin de the tres frais, des rigoles amenaient de l`eau fraiche partout sous les plateformes en bois ou les clients se prelassent: plaisir tres persan...
J`ai bien sur rencontre des tas de gens ces jours-ci, ce soir un soit-disant prof de francais (je pense etudiant plutot vu son niveau) qui m`a deverse un flot ininterrompu de questions de tous ordres. C`etait dans un petit restau, tous les clients se sont mis a poser des questions, l`etudiant me les transmettaient.
Le soir je suis tombe sur une manifestation a laquelle je n`ai rien compris: beaucoup de monde dans la rue, surtout des femmes en tchador (uniforme obligatoire ici), des mecs haraguaient la foule, il y avait des drapeaux verts, des mecs qui circulaient avec des braises dans des plateaux et beaucoup de femmes qui brandissaient une rose... Au bazar il y avait une distribution generale d`une soupe d`herbe verte... Apparemment c`est une fete religieuse traditionnelle.

Chalus et Nowshahr sur la mer Caspienne

Dimanche et lundi 17 et 18 octobre

J`ai fait une viree a Chalus et Nowshahr pour voir la Caspienne. Bon, j`ai vu. Rien de special, mis a part un temps tres humide et gris, la caracteristique principale de cette region a ce qu`il parait (les iraniens adorent car partout ailleurs c`est desertique et l`air est tres sec). Nowshahr est une station balneaire assez huppee, c`est la plus proche de Teheran (4 heures de voiture quand meme).
Pas mal de nenettes mignonnes avec le nez refait (je ne sais pas si j`en ai deja parle, mais la folie ici c`est de se faire refaire le nez droit ou en trompette).
La route qui y mene est superbe, elle se deroule dans un canyon assez large entre des montagnes ocres tres majestueuses.
J`esperais sans trop y croire manger du caviar (le meilleur du monde) mais bien sur aucune trace ici, il part tout a l`export ou a quelques adresses tres precises a Teheran.
Ensuite j`ai enchaine deux bus, soit 8 heures de trajet pour faire Nowshahr - Teheran - Kashan.

16/10/2010

Soiree avec une demoiselle iranienne

Samedi 16 octobre
J`ai erre dans Teheran tout le jour et ai aussi visite le musee national contenant des fresques et des statues de Persepolis. Il y a un chien assis en pierre noire, datant donc de 3000 ans dans un etat de conservation extraordinaire, on le croirait sculpte le mois dernier.
A l`hotel on m`a signale qu`une dame m`avait demande par telephone. Voila une surprise qui fait plaisir!
C`est en fait la nana de l`expo sur les machines a ecrire et horloges du XIXeme, qui m`avait propose de m`emmener voir Khomeini si je l`appelais par telephone, mais j`avais fais l`impasse. Je l`ai donc appelle et invitee a passer la soiree ensemble (elle est trentenaire et celibataire).
On a pas mal discute, elle m`a emmene dans un restau traditionnel ou j`au mange du jarret d`agneau en sauce avec du riz vert(colore en vert par des epices) et des brochettes d`agneau tres raffinees. Le repas a ete clos avec du the a la cannelle.
Nous avons parle notamment de cette mode execrable de se faire refaire le nez, elle me dis qu`elle le veut elle aussi! Mais il est mignon ton nez musque! Achete un bijou plutot, ou va passer une paire de week-ends a Bandar Abbas!.
J`etais parti pour faire la tournee des grands ducs mais a 9h elle m`a annonce qu`elle devait rendre visite a sa mere-grand. C`est mieux ainsi car je m`approchais dangereusement d`un crime passible de la peine de mort (si, si, authentique).

Un peu d`exercice

Vendredi 15 octobre

aujourd`hui c`est dimanche ici (vendredi musulman), aussi je vais aller voir les Teheranis passer du bon temps.
Teheran est adosse a une montagne, le Mont Darband, et a son pied il y a un lieu de promenade constitue d`une faille ou coule un torrent. J`y vais.
Je demarre de la place Tajrich, et grimpe dans une rue a forte pente dans le quartier chic de Teheran pendant 3 km. J`arrive dans un endroit ressemblant un peu a Fontaine de Vaucluse: de l`eau, des bars et restaurants, marchands de souvenirs, dans une gorge tres verte et tres humide, ce qui contraste avec l`environnement de Teheran qui est sec et ocre.
Je monte pendant 3km au milieu d`une foule de jeunes, garcons et filles, melanges ou pas (je note de tres jolies jeunes filles, bien habillees, juste un foulard sur la tete, avec de delicieux nez en trompette(apres les noires defrisees et blanchies et les chinoises aux yeux debrides, voila maintenant que les iraniennes se font refaire le nez pour ressembler a des actrices americaines...)). Il est 10h du matin et deja beaucoup de jeunes sont installes au bord de l`eau a fumer le narguileh.
Mais d`autres grimpe dans la montagne, delaissant les bars. Je les suis.
Plusieurs fois je m`arrete devant le panneau indiquant l`altitude et le prend en photo, trop fatigue pour continuer (il fait 30 degres). Mais je repars. Au bout du compte je me retrouve a 2700m, au sommet a boire un the chaud qu`un ingenieur frigoriste m`offre sorti de son sac. J`ai mis 4h et pense avoir fait un dinevele de 1200m.
Au retour j`offre the et narguileh a l`ingenieur dans un des bars au bord de l`eau.
Je suis de retour a l`hotel a 21h, extenue mais assez content de moi, d`autant qu`il me semble qu`avec l`effort physique et le bon air des cimes ma pharyngite semble evaporee.

14/10/2010

Premiere journee a Teheran

Jeudi 14 octobre
J`ai fait trois choses aujourd`hui:
- me perdre dans le bazar, un des plus grands d`Orient
- visiter le palais Golestan du XIX eme siecle
- visiter le mausolee de l`Imam Khomeini
Quel pied de se perdre dans les bazars orientaux. Celui-ci est immense, certaines parties tres vieilles mais en general recemment restaure. Des midi ca devient une fourmillere, ou la plupart des forumis sont de noir vetu. Mais je croise beaucoup de minettes tout juste voilees et savamment maquillees, portant jean et escarpins a petit talon.

Le palais de Golestan est tout un complexe architectural comprenant plusieurs batiments et pavillons, jardins, bassins et fontaines. Les interieurs sont abondamment decores de miroirs et de dorures, les lustres sont de christal de Boheme. C`etait le palais du dernier shah de la dynastie Qajar, fin XIXeme.
La gardienne d`une salle ou se tient une expo sur des objets du XIXeme ayant appartenus au shah (horloges, machines a ecrire, calculettes) m`offre le the et des patisseries, nous discutons un moment, elle s`exprime tres librement...
Le mausolee de Khomeini est un ensemble gigantesque a la sortie sud de la ville, avec dome dore, minarets de 91m, immense salle de recueillement couverte de precieux tapis. L`acces est autorise aux infideles, c`est cool. J`ai bien aime, d`autant que c`etait le coucher du soleil, donc avec une lumiere qui valorisait les lieux.
J`y suis alle en metro, metro tout neuf et clean, pas un graffiti. Dans la station Imam Khomeini, en plein centre, Carmina Burana assurait un fond sonore surprenant...
Pendant que j`ecris sur ce blog un musulman fait sa priere a genou devant mon ordi, car la salle internet est aussi la salle de priere de l`hotel...

13/10/2010

Mauvais trip chez les haschichins ou La journee des taxis

Mercredi 13/10
Je me leve moyennement en forme, je pense que j`ai de la fievre, le rhume de Tabriz s`est transforme en pharyngite.
Je reussi a m`extraire de l`hotel a 11h et prends un taxi pour aller a la sortie de la ville, la ou on prend les taxis collectifs pour Alamut.
Je compte sejourner deux trois jours dans les montagnes d`Albroz faire un peu de rando et visiter les forteresses en ruine de la secte des Assassins.
Le chauffeur me fait comprendre qu`il va justement a Alamut rejoindre sa famille.
Chang toman? 25 toman. Ok. J`ai demande le prix, il m`a dit 250000 rial. On file mais il me dit qu`il doit prendre de l`essence. Ok. Quand on repart il se plaint du prix de l`essence, qu`il a mis 15 toman d`essence (ce qui est faux, il en a mis 5 ou 6), que c`est cher, qu`Alamut c`est loin, que ca monte dans la montagne, qu`il y a des lacets... Il veut plus. Je refuse lui dit de rouler, l`avertis une paire de fois avant qu`on tombe dans le fosse car il conduit comme un pied et n`arrete pas de me parler pour me faire ceder. Je suis oblige de devenir agressif, l`engueule en francais et lui dit de retourner en arriere, je veux voir la police. Le mot magique a ete dit, il se calme 5 minutes. Mais il revient bientot a la charge. Je lui dis que je lui offrirai le the a l`arrivee, il veut aussi fumer le narguileh et manger!
Il commence a me courir serieusement sur le systeme, j`ai beau lui dire que la negociation est close, 25 toman pas plus, il est infatigable. Je reste ferme et ne lui parle plus. En desespoir de cause il trouve une autre fin a l`histoire: il m`avait dit qu`a mi-chemin il y avait le village de son pere, c`est la en fait qu`il me debarque, demandant de nouveau 25 toman pour faire la deuxieme partie du trajet, il veut aussi son narguileh, le con. Je le plante la et file dans le village. Mais c`est un trou paume, une rue unique qui est la route d`Alamut. Je demande a droite et a gauche ou et quand il y aura un savari (taxi collectif), tous me disent qu`il n`y en aura pas et se proposent de m`emmener pour... 20 toman (18 euros). C`est peut etre le prix, je ne sais plus, mais je ne peux me permettre de payer ca, d`autant qu`il faudra payer l`hotel (s`il est ouvert) et qu`apres il faut revenir, et je n`ai change hier que 100 euros. De plus je me fixe une depense quotidienne de 30 euros maxi et la je les depasse allegrement. Apres avoir refuse plusieurs offres,(il y en a meme un qui me loue carrement sa voiture, mais faut voir l`etat de l`engin!), je decide de revenir sur mes pas.
Je change de trottoir, direction Qazvin. Un flic qui a vu mon manege arrete un camion et me voila parti avec le routier et un passager de 22 ans, policier de son etat. Il seront tres sympa pendant l`heure que dure le trajet, il parleront librement politique... J`apprends d`ailleurs que la barbe est tres fortement conseillee pour les emplois de fonctionnaire.
Ils me lachent a l`entree de l`autoroute (j`ai decide entre temps d`aller a Teheran a 200km de la).
Mais plusieurs chauffeurs de taxi viennent m`emmerder a me proposer Teheran a des prix imbattables. J`en prends un pour la gare routiere ou a peine arrive je saute dans un bus qui demarre pour la capitale. Le chauffeur m`installe a l`avant, pres de lui pour que j`ai une meilleure vue.
J`arrive a la tombee de la nuit (17h30), prends un taxi pour me rendre a un hotel recommande par Lonely Planet, le chauffeur ne connait et au bout d`une heure commence a s`enerver, il veut me laisser dans une rue pleine d`hotels, mais je tiens bon et il finit par trouver.
L`hotel tres complimente par LP n`est pas si terrible que ca mais ca ira.
Alamut et la vallee des Assassins (haschichins)ce sera pour une autre fois. Dommage car la montagne etait magnifique, pas un brin d`herbe, couleurs ocre et mauve, tres accidentee, vue grandiose. Mashallah!

Qazvin, deuxieme ex-capitale royale

Mercredi 13/10
Me voila a Qazvin, ville de province un peu endormie.
Je dors a l`Iran Hotel (pas tres original comme nom, hier j`ai marche deux heures pour trouver un petit restau mais je n`ai trouve qu`un restau chic ou j`ai mange pour 3 euros (du qimeh nasar, agneau en sauce avec riz safrane, groseille sechees et pistaches).
Ici les nanas sont presque toutes en tchador. Voir a 8 heures du mat des hordes d`ecolieres habillees de noir de la tete aux pieds se presser vers l`ecole, ca pince le coeur.
Il n`y a pas de cafes, jardins de the, tres peu de restaurants. Pour prendre du bon temps il faut aller dans un jardin public et regarder passer les gens (quelle chance quand c`est un etranger qui passe par la!).

10/10/2010

Enfin en Iran

Dimanche 10 octobre
me voila en Iran, a Tabriz exactement (ancienne capitale royale), depuis deux jours et j`ai l`impression d`y etre depuis deux semaines.
J`y suis arrive depuis Van au Kurdistan turc par train de nuit (10 heures). Le train etait rempli de "trafficants de Calgonit": plusieurs tonnes de Calgonit qu`une trentaine de jeunes gens ont vide de leur boite dans le hall de la gare de Van dans des sacs poubelles (pour gagner en volume et poids), puis emporte dans les wagons(bientot en vente dans le bazar de Tabriz). A part eux deux autres routards vers lesquels je me suis rapproche.

Comment est l`Iran?

Une seule reponse: les gens sont adorables, c`est le peuple le plus ouvert, le plus xenophile(c`est pas comme certains), le plus serviable et le plus curieux que je connaisse.
Tu demandes dans la rue quel bus prendre pour aller a tel endroit, le mec t`y amene et paie le bus!
On m`a aussi paye le taxi deux fois, une fois un etudiant qui m`avait envoye a une mauvaise adresse, l`autre un restaurateur a la fin du repas.
Je n`ai pas visite grand chose a part le musee et le grand bazar (le deuxieme plus grand bazar d`Orient apres celui d`Istanbul) car je suis sans arret arrete dans la rue pour discuter. Meme les nanas en tchador sont ouvertes (enfin, pas toutes quand meme), je collecte regulierement sourires et oeillades, certaines m`arretent pour parler un peu anglais: pas du tout l`idee qu`on se fait de la femme iranienne. Mais bon, c`est Tabriz, la population est d`origine et de langue turque, c`est surement differend a Qom et Mashad, villes saintes, mais je n`y irai pas.
J`ai rencontre un jeune marchand de tapis a qui je vais faire une petite vitrine sur internet, une ingenieure agronome en tchador, une conservatrice de musee ravissante ne portant pas le tchador mais le voile, un lyceen croise au musee qui nous a servi d`interprete et a qui il a fallu faire un mot pour son prof d`anglais avec qui il avait cours pendant ce temps et des tas d`anonymes avec qui j`ai discute une minute. Je voyage actuellement avec un Irlandais tres sympa, on se marre bien.Hier soir on s`est couche a 1 heure du mat apres avoir fait "la fete" avec le marchand de tapis (28 ans, problemes de coeur, il veut epouser la femme de sa vie mais c`est sa cousine), des copains a lui dont un musicien et une extraordinaire banquier a la retraite bresilien homo et sexagenaire, tres felinien, super a l`aise dans ce pays pas vachement tolerant pour ce genre de chose (en principe seulement, car il n`a aucun probleme et j`ai vu beaucoup de tolerance et de comprehension envers lui)...
Aujourd`hui j`ai visite un village troglodyte semblable a ceux de Cappadoce, en moins joli mais en plus authentique: Kandovan a 35km de Tabriz. On a paye le repas au chauffeur de taxi sympa (mais qui ne l`est pas?) avec qui on est arrive a communiquer bien qu`il ne connaisse pas un mot d`anglais. Il etait fier comme Artaban.

06/10/2010

Go far far east

Mercredı 6 octobre
Je quitte Malatya ce soir, long voyage en bus jusqu'a Van, proche de la frontıere.
J'aı passe la nuit derniere dans une auberge de montagne a deux kılometres du sommet du Namrut Daği, fameux pour ses statues decapıtees du roı dıvın Antochıos II entoure de Zeus-Mazda et d`autres dıvınıtes.
Chouette paysage, j'y suis monte avec un 'tour', on etaıt 8 personnes, un couple brıtısh, un fıls a papa coreen en tour du monde depuıs 22 moıs et... 4 chınoıses de la regıon de Guanzhou! Je n'ai pas brılle avec mon parle chınoıs, pratıquer le chınoıs en Turquıie quand toute mon energıe intellectuelle est mobılısee pour communıquer en anglaıs, pas evıdent. On a assıste au coucher du soleıl, puıs dormı a l'auberge, puıs retour pour le lever de soleıl (on peut aınsı apprecıer un jolı eclaırage dore pour contempler les statues quı se trouvent sur deux plateformes, l'une a l'ouest, l'autre a l'est. Un peu penible ce matın quand meme car ıl gelaıt et on n'etaıt pas trop equıpe pour ca.

04/10/2010

On the turkish roads

Lundi 4 octobre 2010
Voici 6 jours que je suis en Turquie.
İstanbul la sublime les deux premiers jours, je me suis fait entre autre la croisiere sur le Bosphore, j'adore cette ville et maintenant je m'y sens a l'aise (plus besoin de carte pour circuler.
Hattuşa, l'ancienne capitale Hittite, pas loin d'Ankara, un peu decevante, mais je tenais a la voir. Ca m'a coute un peu cher, c'etait le week end, la saison touristique est finie, j'ai du prendre a l'aller un taxi quı m'a arnaque, puis un dolmuş (taxi collectif) vide que j'ai du payer en totalite pour repartir du bled...
Maintenat je suis dans une ville ravissante, une des plus mignonnes de Turquie, Amasya (centre nord de l'Anatolie). C'etait la capıtale du royaume du pont (Mithridate), c'est la que Cesar (il a ete partout celui-la)a prononce le fameux "Veni, Vidi, Vici", c'est la ville natale de Strabon (allez voır sur wıkıpedıa quı c'est) et enfin c'est ici que le oh combien adore Ata Turk a decide et organise la reconquete du territoire turc.
La ville respire la joie de vivre, les jeunes font la passagiatta le soir, une colline verticale en plein centre ville expose ruines de palais et tombeaux royaux creuses dans la roche tel un decor de theatre. Sublime.
Je pars demain pour Malatya ou j'attaque le Kurdistan profond. Go to East!
(pour les photos sur Picassa il faudra attendre...)

27/09/2010

On the road again .. go to east

Avignon, 28 septembre 2010

Je prends l’avion demain pour Istanbul. C’est parti pour deux mois au moyen Orient : Turquie de l’Est et Iran.

Le sac à dos est prêt, plus léger que d'habitude (10kg), je privilégie le poids au détriment du confort (cette fois-ci pas de duvet ni de matelas de rando, pas de notebook). Je garde des vendanges une douleur au bas des lombaires que je ne veux pas aggraver (et même que j’espère voir disparaître).

Un sac à viande en soie sauvage ( !!)
Un paréo en soie d’1 m2
Une paire de tongs
Une trousse de toilette
Une pharmacie légère
Un jean
Une polaire légère
Deux chemises
Deux T-shirt
Un gros sweat-shirt a capuche
Une veste de jogging coupe-vent
Un bermuda de plage
Deux paires de chaussettes
Un foulard en soie indien
Un keffieh palestinien
Une casquette cubaine kaki
Deux guides de voyage (Lonely Planet Turquie et Iran)
Deux livres à lire (Vers à Ispahan de P. Loti et La Longue Marche (le Vent des Steppes)tome1 de Bernard Olivier)
Un appareil photo Lumix TZ10 GPS avec carte 8Go et deux cartes 2 Go , un lecteur mp3 Zen
Une trousse avec les prises électriques pour recharger les deux appareils
Une trousse avec : un petit Laguiole, quatre pinces à linge, du fil et une aiguille, un mètre de cordelette élastique, une petite brosse, une boussole, un petit réveil, une lampe frontale, une lampe solaire de poche, petit rouleau de scotch extra-fort, des épingles à nourrice, un outils de camping multi-usage, un rouleau de PQ, un paquet de kleenex, un jeu de cartes.

Sur moi T-shirt, jean et veste de rando en Goretex, chaussures de trail aux pieds. Et du fric caché en plusieurs endroits (en Iran aucun moyen de retirer de l’argent avec une carte de crédit).

Le voyage laisse comme d’habitude une large place à l’impro, je ne sais pas encore si j’entre en Iran la semaine prochaine ou si je traîne un peu plus en Turquie (que je dois traverser en train et bus). Je veux de toutes façons voir la côte de la Mer Noire, Hattusha (capitale des Hittites) et Nemrut Dağı aux sculptures cyclopéennes. A faire avant l’Iran ou au retour…
Vivement les bons kebabs!

01/03/2010

Fin du voyage ...

Samedi 27

Nous laissons les sacs à la consigne de la gare puis filons prendre un bateau pour l'île d'Elephanta. Je ne suis pas plus ébloui que lors de ma première visite, mais la balade en bateau est agréable et nous rafraichit un peu car il fait très chaud dans Mumbai.
On fait un peu de shopping (chemises, épices, un Ganesh en bois de différentes couleurs...).
Nous sommes à 22h à l'aéroport, longue attente pour nos avions: Françoise et Renaud partent à 7h avec Oman Air, moi à 8h avec Air India. On se retrouve à Charles de Gaulle ce soir.
Arrivé à Paris je reste bloqué 3heures dans l'avion en attente d'un module de débarquement disponible (une tempête historique a perturbé le trafic de Roissy). Renaud et Françoise que je devais attendre pendant deux heures m'accueillent dans le hall des arrivées.

FIN DU VOYAGE.

Pélerinage Jaïn dans le Gujarat

Vendredi 26

Levés à 5h, nos filons à l'entrée de la marche vers la montagne. Noir de monde, des milliers de gens qui piaffent d'impatience de démarrer. Cà nous rappelle un départ de marathon. En fait les pèlerins arrivent depuis le milieu de la nuit et montent par vagues commandées par la police. Nous hésitons, car nous avons très peu de temps (bus à midi, puis train le soir pour Bombay et avion demain pour Paris: ce serait bête de rater tout çà parce qu'on aurait été bloqué par la foule sur une montagne sacrée).Si on démarre on ne pourra plus revenir en arrière...
On va boire un chaï et on visite quelques temples jaïns dans la rue où nous nous trouvons, histoire de réfléchir.
A 7h nous nous apercevons que çà s"est sacrément décanté, nous faisons quelques centaines de mètres vers la colline. Allez, soyons audacieux, on fonce.
C'est parti pour une montée de 600m de dénivellé, un escalier de 3250 marches, au lever du soleil. Nous sommes en forme et montons plus vite que les pèlerins, évitant les bouchons et ralentissements (dus au porteurs amenant les personnes agées et les flemmards au sommet) en passant par de raccourcis hors de l'escalier. 1h 15 plus tard nous sommes en haut. Vue superbe sur la plaine alentour et les 800 (!!) temples érigés les uns sur les autres au sommet de la colline (deux collines en fait, avec l'espace entre elles partiellement comblé et construit lui aussi). Nous évitons soigneusement le circuit que tous les pèlerins prennent (ils vont se recueillir (brièvement) dans une paire de temples célèbres puis font une marche autour du sommet). Les pieux jaïns sont habillés simplement d'un grand tissu blanc, avec parfois un masque sur la bouche pour ne pas avaler d'insectes. Ils sont très calmes et souriants, beaucoup sont contents de voir des étrangers parmi eux (nous sommes les seuls). De temps en temps ils psalmodient "andina, andina" (??). Nous redescendons par le même escalier en une heure.
Ensuite 5h30 de bus et départ à 22h pour Bombay en 2ème classe A/C.
La journée a été dure mais passionnante.

Jeudi 25

Le train arrive à l'heure à Ahmedabad. Nous avons très bien dormi.
Notre dernière visite prévue, c'est Palitana, au milieu du Gujarat, où se trouve une colline sacrée occupée par 800 temples jaïns! Mais nous n'avons que deux jours pour y aller (500km aller-retour). Cà ira tout juste mais il ne faut pas qu'il y ait d'imprévu.
Galère pour trouver un bus pour Palitana. Le deux bus publics qu'on voit arriver sont pris d'assaut par les autochtones. Nous partons à la gare routière privée, mais là plus de bus pour la journée.
Retour à la gare routière d'Etat où nous prenons un bus pour la ville proche de Palitana (Bahvnagar, 4h30 de trajet). Traversée de paysages désertiques, dont un Tchott (désert salé). Arrivés là, on s'aperçoit qu'en fait c'est un carrefour sur la route où les rickshaws attendent. Renaud a sympathisé avec un Indien qui négocie un rickshaw collectif pour 30R chacun. 1h de route pour arriver à Palitana.
Nous voyageons avec des Jaïns qui nous apprennent que demain c'est le GRAND PELERINAGE JAÏN! Une fois tous les 14 ans, 60000 personnes attendues. Mauvaise nouvelle.
Heureusement nous trouvons une chambre d'hôtel (prix multiplié par 3). Par précaution nous achetons le billet de bus pour le retour à Ahmedabad demain.
Les infos sur le pèlerinage et ce que çà implique sont contradictoires, les gens du rickshaw disaient qu'il valait mieux monter la colline le plus tôt possible (4-5h du mat), un vieux jaïn en ville nous a conseillé plutôt d'y aller à 8h pour éviter la foule, le patron de l'hôtel carrément pessimiste nous a dit que nous ne serions jamais de retour a midi (heure de notre bus). On verra demain!

Le Taj Mahal !!

Mercredi 24

Levés à l'aurore pour être les premiers au Taj. Mais c'est sans compter sur la spécifité indienne. Nous faisons un kilomètre à pied et arrivons à la porte Est du palais à 6h, heure d'ouverture théorique signalée par Lonely Planet. Le portail est fermé.Une pancarte et un rabatteur nous indiquent qu'il faut acheter le billet dans l'aire de la fête foraine, à un kilomètre, c'est à dire juste à côté de notre hôtel! Nous repartons chercher les billets (750 roupies par personne quand même) et revenons en navette électrique gratuite (500m, le reste à pied). Un queue conséquente s'est formée et va s'allonger jusqu'à 7h moins dix, heure d'ouverture effective des portes. Fouille corporelle par des flics équipés de gillet pare-balles, Renaud est refoulé car il a un carnet à dessin et des crayons ( on doit pratiquement entrer les mains dans les poches). Il laisse le carnet dans une échoppe à côté, les flics confisquent les crayons.
Ouf, on entre enfin dans l'enceinte, longeons un grand bâtiment rouge, entrons par une porte monumentale et nous retrouvons nez à nez avec le Taj Mahal nimbé de brumes. Le soleil se lève doucement créant un éclairage doux et doré à travers la brume. Vision onirique. On a toujours peur d'être déçu par les lieux réputés être exceptionnels, mais encore une fois la réalité dépasse les images vues à la télé et dans les magazines. Le palais est construit de marbre blanc mais où chaque pierre possède une légère nuance différente des autres ce qui lui donne un relief, un satiné, une brillance très particulière. Le soleil levant ajoute une nuance dorée, la brume une nuance bleue...
Nous mitraillons le palais, les jardins et la mosquée attenante sous tous les angles. Nous restons presque trois heures sur les lieux car malgré le monde (pas la foule) l'ambiance est sereine et apaisante.
Après avoir récupéré nos sacs nous voilà de retour dans la jungle urbaine; harcelés par les rabatteurs, vendeurs et conducteurs de rickshaw...
Nous tentons d'obtenir la course vers la gare pour le même prix qu'à l'aller, mais ce n'est pas aussi simple. On trouve un conducteur qui accepte 70R pour aller à la gare routière en passant par le Fort Rouge qu'on veut voir de l'extérieur. IL se fait pourrir par ses collègues agressifs qu'on a envoyé balader. Cà semblait bon signe mais en route un autre chauffeur monte un instant et lui parle. Aussitôt après il commence à nous parler de gare routière privée, de bus d'Etat pas bien... On l'envoie balader, mais comme par hasard on se retrouve devant une gare routière différente de celle à laquelle on lui a demandé d'aller. Je me montre agressif et exige d'être amené à la bonne gare immédiatement. Il n'insiste pas.
La gare est bordélique, les bus archi-vieux et déglingués. Les gens ne sont pas sympas, on cherche un bus "de luxe" comme à l'aller mais impossible de savoir où et quand le prendre. On finit par prendre le bus le plus pourri de la gare, défoncé de tous côtés, mais avec l'assurance qu'on sera à 18h à Jaipur. On y sera effectivement. En route nous voyons un train de passagers qui a déraillé (au moins une vingtaine de wagons...). Confirmation de nos vols retour dans une agence de voyage.
Nous prenons le train de 20h45 pour Ahmedabad. Inch Allah!


Mardi 23

Nous partons en bus "de luxe" pour Agra, à 250km (5h).
Lonely Planet et le Routard mettent en garde contre les arnaques en cours au Rajasthan, à Delhi et à Agra. Nous entrons rapidement dans le vif du sujet dès l'arrivée: le controleur du bus me dit qu'il y a un arrêt très pratique pour les touristes près du Taj Mahal avant d'arriver à la gare routière.
Je lui dis, d'accord, qu'il m'avertisse quand on y sera. Pourtant çà me turlupine car j'ai le plan de la ville, le Taj est à l'Est, la gare routière à 3km à l'Ouest, et nous venons de Jaipur, plein Ouest. Donc je ne vois pas pourquoi on arriverait près du Taj avant la gare routière.
Arrivé dans la ville il nous dit que c'est ici, on doit descendre. On descend pour prendre les sacs dans la malle, les chauffeurs de rickshaw sont là, souriants. Je demande où est le Taj Mahal car je ne le vois pas. "A 15km" me dit ce gland de contrôleur. "15km? Tu appelles çà descendre près du Taj Mahal?" "Non, non, 8km me dit un chauffeur de rickshaw". Ok, demi-tour, on remonte dans le bus. Ils sont tellement accros au pognon qu'ils espèrent nous extorquer qu'ils en oublient le bon sens et nous prennent pour des débiles.
Arrêt près de la gare routière, sur le parking d'un hôtel...
Le controleur se fait transparent quand on récupère nos sacs. On tente de négocier une course en rickshaw pour aller près de la porte Est du Taj (où se trouve notre hôtel, mais on n'en parle pas). Ils ne veulent pas descendre sous 50R, nous partons à pied. Un jeune conducteur nous rattrape, d'accord pour 40R. On monte mais 50m plus loin il s'arrête pour discuter avec deux autres mecs qui nous regardent à la dérobée. Ok, on a compris, nous descendons et repartons à pied. Le rickshaw nous devance pour avertir ses collègues mais nous marchons sans faillir. Un peu plus loin un rickshaw passe que nous prenons (pour 50R) direction la porte est.
En fait il nous arrête devant un hôtel de la porte sud, mais grâce au plan de Lonely Planet je sais où on est et finissons la course à pied. L'hôtel (très bien) est complet mais a un annexe pas loin pas mal non plus et pas cher.
Coucher de soleil sur la Taj Mahal depuis la terrasse de l'hôtel.
On finit la soirée dans la fête foraine qui est juste à côté (délicieux poulet à la braise).

18/02/2010

Le Rajasthan

Lundi 22

Arrivés au petit matin à Jaipur, on a d'entrée un mauvais feeling qui va se confirmer tout au long de la journée.
Nous tentons de rallier l'hôtel qu'on a choisi à pied, mais il fait nuit et les lieux ne correspondent pas au plan qu'on a (en fait un viaduc est en construction dans le secteur, avec modification des rues du quartier. On prend un autorikckshaw qui surfacture comme d'hab. L'hôtel est complet, on va voir en face, mais c'est un hôtel borgne. Un peu plus loin une autre guesthouse, pas chère et plutôt propre. On la prend. Mais il est 6h du matin c'est calme et nous ne voyons pas qu'il n'y a pas de vitres à la fenêtre qui donne sur la réception: la chambre sera aux premières loges pour tous les bruits de l'hôte, mais nous serons tellement fatigués que nous dormirons très bien quand même.
Visite du parc astronomique créé par un maharadjah éclairé, on dirait un musée en plein air surréaliste: les instruments de calcul sont des constructions parfois très imposantes.
Vue de l'extérieur du "palais des vents", en fait une façade très jolie (ocre rose comme les autres monuments de la ville) en forme de pyramide.
Nous sommes sollicités en permanence par des tas de gens qui essaient de gagner quelques roupies sur notre compte. C'est très irritant car çà n'arrête pas, et les quelques rencontres qui semblent sincères se terminent toujours par une proposition commerciale (tour en rickshaw, hôtel pas cher, parshmina, restaurant, guide)...
Nous filons à 10km en bus à Amber, ex-capitale moghole où trône un chateau-fort-palais assez impressionnant. Il se trouve dans un secteur de collines que ses remparts escaladent tout autour: on dirait la muraille de Chine. La partie réservée aux femmes (le "Zenana") est un labyrinthe de couloirs entrecoupés de terrasses et d'appartements. Belles salles d'audience (diwan) tapissées de miroirs, pâte de verre et mosaïques).
Il se met à pleuvoir au retour. Circulation très pénible, nous rentrons à l'hôtel crevés.

Dimanche 21

Nous prenons un autorickshaw pour visiter les environs: un village fantôme, un ensemble de cénotaphes royaux perdu au milieu d'un champ d'éoliennes et un temple jaïn très mignon.
Nous prenons le train de nuit pour Jaipur à 17h. En gare se trouve le fameux "Palace on Wheels", ancien train du maharadja de Jasailmer, devenu train de luxe pour touristes fortunés (2200$ la semaine).

Samedi 20

Nous voilà à Jasailmer, dans une région désertique. Arrivés à 5h du matin, nous passons le barrage des conducteurs d'autorickshaw et montons jusqu'à la citadelle où nous attendons le lever du soleil sur un bastion.
Toute la ville est ocre doré, surtout la forteresse qui la domine. Visite intéressante, c'est encore un palais fortifié à l'architecture imposante et sophistiquée. Tout autour, le désert (de pierre).
Visite aussi d'un haveli (maison seigneuriale) très ancienne, le guide est passionnant mais la visite dure trop longtemps. Alors que j'hésite à lui donner un pourboire, il me dit qu'il veut un minimum de 50R ou rien. Il a été satisfait (deuxième proposition).

Vendredi 19

Visite de la forteresse de Jodhpur et de son palais. Impressionnant par l'architecture, le luxe et la finesse des ouvrages. Balade dans les bazars et rues commerçantes. Mais c'est très fatiguant, les rues sont enveloppées d'un nuage de poussière qui entre par la bouche et le nez. Circulation chaotique après 17h...
Train de nuit pour Jasailmer. Avant de monter nous allons au restau près de la gare puis boire une bière dans un bar à côté. Alors que le train s'apprête à démarrer, nous voyons débouler le serveur du bar qui dit qu'on ne l'a pas payé et veut l'argent maintenant (comme il n'était pas là quand on est parti, on a payé à un autre). Nous lui affirmons qu'on a bien payé et il s'en va sans trop insister. Mais comment a-t-il su dans quel wagon nous étions montés, mystère. La scène était quand même assez surréaliste.

Jeudi 18

Nous traînons au lit, achetons de vieilles cartes postales décorées de miniatures dans le style traditionnel du Rajasthan après sévère négociation, puis prenons un car privé pour Jodhpur. Le car est correct, un long courrier avec des compartiments vitrés pour les femmes et les familles. 7h de trajet intéressant, qui nous permet de connaître la campagne du Rajasthan: vallonnée et semi-désertique. Des femmes montent et descendent du car, couvertes de bijoux et de saris très colorés (elles se couvrent avec la tête et même certaines les visage), de vraies princesses, bien qu'une en sortant du car nous a demandé de l'argent.
Arrivée à Jodhpur de nuit, un peu dur de trouver la guesthouse qu'on a choisi avec le harcèlement des chauffeurs de rickshaws, mais on y est arrivés. C'est une vieille maison traditionnelle très mignonne pour 1000R pour trois.

Mercredi 17

Train de nuit jusqu'à Udaipur, Rajasthan. Il a mis 9h pour faire 250km, mais çà nous a permis de bien dormir (quand nous nous sommes réveillés tout le monde était descendu du train).
Udaipur, "la ville blanche", est un vrai bijou architectural. Entre le quartier populaire plein de venelles labyrinthiques aux maisons blanches et décorées de dessins divers et les palais sur le bord du lac avec balcons, loggias et vérandas ouvragées, en marbre blanc, on ne sait où poser les yeux.
Le palais du Maharadjah (appelé ici Maharana) actuel est une pure merveille, imposant et luxueux. Un vrai palais des Mille et une nuits.
On va dans une agence de voyage acheter un billet de bus pour Jodhpur, mais le gars nous propose en plus un billet de train pour aller à Jasailmer. Ca m'étonne car à la gare il n'ont pas pu me le délivrer car il ne restait plus que 2 places pour étrangers, mais le gars prétend que c'est le quota d'urgence accessible par internet, soit, on tente le coup, on verra bien.
Renaud s'achète un turban, çà lui va bien, il compte le porter tous les jours. Il a un franc succès auprès des vieux dont certains le portent encore.

Brève escale dans le Gujarat

Mardi 16

Arrivés à Ahmedabad, capitale du Gujarat à 7h du matin.
Nous traversons le centre ville endormie (les villes indiennes se réveillent à 10h). C'est le calme avant la tempête car le reste de la journée ce sera un tourbillon de gens, d'autorickshaws, de scooters, de bus et autres véhicules empétrés dans des embouteillages monstres dont ils essaient de sortir en klaxonnant comme des malades.
Nous visitons une grande mosquée et des bazars superbes. La ville est à majorité musulmane et on se croirait en Afghanistan, au Maroc, en Egypte.
Les gens sont ecxtrêmement gentils, un petit vieux nous a offert un café, comme çà, juste pour discuter un moment.
Renaud avec sa bouille sympathique est souvent interpellé, souvent des jeunes, mais aussi des vieux. On nous offre une carote rouge sang au marché aux légumes, encore du thé ou du café qu'on refuse... Les gens d'ici sont vraiment très ouverts et souriants et ne nous regardent pas comme des porte-monnaies ambulants.
On va visiter aussi un puits-citerne très ancien, oeuvre superbe: plusieurs étages en pierre de taille s'enfoncent dans le sol jusqu'à l'eau. Tout est sculpté.

La famille me rejoint à Bombay

Dimanche 14 et lundi 15

Nous marchons énormément, je les emmene dans tous les lieux que je connais.
Lundi nous avions prévu d'aller à l'île d"éléphanta mais c'est jour de relache, du coup on traine sur Marine Drive puis prenons le train de nuit pour Ahmedabad (c'est le tgv indien, le plus rapide; il met quand même 6h pour faire 400km).

Samedi 13

Je pars un peu tôt pour l'aéroport, je dois attendre 3h l'arrivée de Françoise et Renaud. Mauvaise surprise, on ne peut pas entrer dans l'aérogare sans billet. J'avise un comptoir pour "entrée des visiteurs, 60 roupies". J'achète le billet mais c'est de l'arnaque, c'est juste une pièce climatisée close avec baies vitrées donnant sur le hall des départs!!
Arrivée de Renaud et Françoise en forme.
Nous filons à l'hôtel puis nous baladons jusqu'à la nuit tombée, à la fête de Kala Bhoda notamment.

Vendredi 12

Bombay 6h du mat. La ville est calme, silencieuse, presque personne dans les rues. Je prends plaisir à arpenter les métropoles au petit matin: c'est comme un négatif de la ville dans la journée.
Bombay m'apparait particulièrement propre, après avoir vu Calcutta et Bénarès elle est effectivement propre. Je vais même dans un petit restau où j'étais allé au début de mon séjour, le prenant pour un boui-boui tout juste correct, alors qu'en fait c'est un restau tout ce qu'il y a de plus convenable, genre classe moyenne supérieure. Elle est moins pauvre aussi que ce que je percevais, il n'ya pas énormément de sans logis sur les trottoirs, les services municipaux fonctionnent, les bâtiments du centre ville sont en général en bon état bien que vieux. Ma perception a pas mal évolué, je me suis calé sur la réalité indienne.
Je me balade au Chok Bazar, "le marché des voleurs", où je trouve une montre à gousset mécanique (fausse antiquité) qui plaira peut-être à Renaud. Je croise beaucoup de gens endimanchés, des offrandes dans les mains: ils se dirigent vers les temples dédiés à Shiva, c'est sa fête aujourd'hui (une de plus).
Je passe devant un cinéma assiégé par une escouade de flics armés de gourdins: c'est le renforcement de la sécurité auprès des cinémas qui diffusent "Mon nom est Khan" à partir d'aujourd'hui avec en vedette Shah Ruk Khan. SRK comme ils l'appellent ici est dans le colimateur des fachos hindous du Shiv Sena pour ses propos apaiseurs sur les relations avec les musulmans et le Pakistan (ils ont saccagé plusieurs cinémas hier et appellent au boycott du film).
Je me paye une ballade en bateau, la traversée de la baie vers Malwan (1h15), histoire de prendre l'air. A Malwan rien à voir rien à faire, je bois un coup puis reviens.
Je vais ensuite à la fête de Kala Bhoda, un quartier de Mumbai (Bombay) près de Colaba. Fête culturelle et artistique bon enfant, çà me permet de voir la petite bourgeoisie "Mumbaikar" dans ses loisirs. Il y a des concerts, théatre, danse et cinéma, tout gratuit, des dizaines de stands d'artisanat, des expos photo, mais il y a tellement de monde que je ne reste pas longtemps, c'est oppressant. Au retour je tombe sur une gargotte qui fait des brochettes, des vraies, sans sauce ni masala, ni rien, et bien cuites en plus. Je me régale et reviens même en arrière pour en racheter une.

08/02/2010

Retour a Goa

Jeudi 11

RAS. Je traine en attendant mon train de nuit, depart 18h.

Mercredi 10

Je retourne a Margao car la date des retrouvailles a Bombay avec la famille approche.
Je retourne au meme hotel, Margao Residency, qui est tres bien.

Lundi 8, Mardi 9

Agonda, plage tranquille pas encore trop pourrie, a 10km de Palolem.
J`ai negocie comme un chef aupres de la patronne une chambre a 400R, a tel point que le fils l`engueule et me demande de ne rien dire aux autres clients qui payent entre 600 et 850R. Il me demande aussi de venir souvent manger a son restau...
Superbe coucher de soleil, comme tous les jours...

Dimanche 7

Me voila a Palolem, site paradisiaque, carte postale parfaite de la plage tropicale, malheureusement pourrie par l`exploitation commerciale (hotels, huttes de plage en palmier, restaus et bars, boutiques de fringues et de bijous...).
J`y suis arrive en compagnie d`une jeune israelienne rencontree dans le bus, que je chaperonne un moment car elle est un peu paumee (mais elle me quitte pour rejoindre un point de rencontre israelien comme il y en a de partout sur la cote et qui leur sert de lieu d`information et d`entraide).
Mais bon, c`est plus supportable que dans le nord de Goa.
J`ai trouve une guesthouse pas chere et propre, 300R, je suis content. Par contre je mange mal (un sizzler de fruits de mer ou je ne trouve que des qretes, deux cheveux et quelques anneaux de calmar minuscules).

03/02/2010

Péripéties ferroviaires et plage

Samedi 6

Petite excursion א Murudeshwar, א 70km de Gokarna (2h de bus quand mךme). Site superbe, un Shiva de 40m de haut tout d'or et d'argent (peinture) trפne sur une butte gazonnיe en bord de mer. Tout prטs un temple dans les mךme couleurs et un gopuram tout gris de 80m de haut! Deux plages superbes (bien que pas trטs propres) de chaque cפtי de la butte. Et un petit village de pךcheurs autour. L'endroit est adorable.
Pendant que j'attends le bus pour rentrer, je vais boire une orangeade dans un stand de bord de route. La patronne a des yeux extraordinaires (je le lui ai dit d'ailleurs), vert fluo, vert Stabilo! (j'ai achetי hier des colliers en bois de santal א un mec qui avait des yeux pareils). Sur un visage א la peau presque noire חא fait un effet saisissant.
Le soir bon sizzler de poulet arrosי de biטres (j'ai enfin trouvי dans le village un restau qui n'est pas strict vיgיtarien).

Vendredi 5

Retour sur Kudle beach oש je passe la journיe. Bronzette, momos tout chaud (raviolis tibיtains), biטre fraמche.

Jeudi 4

Je visite les trois plages au sud de Gokarna: Kundle, Om et Half Moon. Très chouettes plages en forme de crique, avec cocotiers, palétuviers, sable doré, séparées par des promontoires de roche volcanique noire. Peu d'exploitation commerciale et immobilière car pas d'accès direct en voiture. Pour atteindre la 3ème il faut marcher une heure et demi. Que des restaux et des huttes à mur et toit de palme. Jeunes branchés, vieux babas de l'ère préhistorique, pas de russes (ouf). Malgré ce que peuvent dire des jeunes de 25 ans à la mine blazée "c'est nul, çà n'a rien à voir avec le paradis d'il y a dix ans", cette côte est vraiment superbe, c'est sans discussion aucune les meilleures plages que j'ai vues en Inde. Il n'y a que l'eau qui n'est jamais limpide ni turquoise...

Mercredi 3

Je pars à la gare de Margao (en bus puis moto-taxi, car je n'ai pas pu négocier un prix correct avec les taxis de Colva).
J'achète les billets de train pour dans 10 jours (mon retour à Mumbai et les trains pour aller en famille au Rajasthan).
Alors que j'allais quitter la gare, je vois la liste des horaires de trains au départ de Margao, et vois que le train pour Gokarna part dans deux heures. Je comptais aller aujourd'hui à la plage d'Agonda, à 40km d'ici et Gokarna dans quelques jours. Mais je change d'avis et vais au guichet faire la queue pour acheter un billet pour Gokarna. Bon, quand mon tour arrive les employés partent en pause (c'est du déjà vu), quand ils reviennent on me dit que les billets ne se vendent qu'une heure avant le départ et on est à une heure trente. Bon j'attends et finis par avoir mon billet. Je file manger un thali au restau de la gare, et alors que je sors j'entends qu'un train est sur le point de partir. Bon Dieu, c'est mon train. Je demande a un employé du train s'il va bien à Gorkarna, il me dit "oui, il va dans le Karnataka" (Gokarna se trouve au nord du Karnataka).
Je cherche le wagon de 2ème classe mais ne le trouve pas et monte dans le train en marche, wagon 2ème classe climatisée (plus cher que ce que j'ai acheté).
A peine monté je tombe sur le controleur et je lui demande si je peux rester dans l'espace entre les deux wagons, car je n'ai pas trouvé le wagon de 2ème.
"Billet!"
Je lui tends le billet et il se met à l'analyser longuement à tel point que je crois qu'il est sacrément presbyte. Mais son visage se transforme, les sourcils se froncent, un rictus déforme sa bouche, les traits se figent: il se compose le masque de l'Autorité.
"Ce billet n'est pas bon, vous n'avez pas le droit d'être dans ce train. Il ne s'arrête pas à Gokarna et il n'y a pas de 2ème classe.
- Ah bon, mais il s'arrête où alors?
- A Karwar.
- Bon, je descendrai à Karwar (je sais que c'est l'arrêt juste avant Gokarna).
- Non, non, vous n'avez pas le droit d'être là, il faut payer l'amende de 1000 roupies!"
Pas futfut le mec, je l'ai vu venir. Je lui dis que l'amende c'est pour les resquilleurs, moi j'ai un billet, je me suis trompé de train mais c'est pas de ma faute, il n'ya pas de numéro de train sur le billet, mon train partait en même temps que celui-là et dans la même direction et un employé du train m'a confirmé qu'il allait à Gokarna. Je suis très ferme, il proteste mollement.
"Restez ici, ne bougez pas, je reviens tout à l'heure" qu'il me dit, et il file faire sa tournée.
Plusieurs employés du train viendront me voir et joueront au controleur pour tenter d'obtenir un backchich, mais peine perdue, je suis dans mon bon droit et ils n'auront rien.
Ce train est super rapide et en 45mn nous voilà à Karwar. Je descends et n'aurai pas revu mon controleur. Quand le train redémarre un des employés me fait un signe de connivence par la portière ouverte.
Je vais attendre mon train (le bon) pendant 3 heures sur le quai car il a du retard.
Plein de touristes dans ce train, c'est pas bon signe. Arrivé à Gokarna Road, c'est la gare à 10km du village, une floppée de rickshaws et taxis attendent en exigeant des prix indécents pour aller en ville. J'attends un peu que la majorité des touristes partent puis propose à 3 routards de partager un taxi que j'ai négocié à 150R. Quand on monte à 4 le chauffeur fait la gueule et tente de nous extorquer 200, mais on reste fermes.
Je vais dans un hôtel indiqué dans Lonely Planet, bonne adresse, propre, pas cher et bien situé, au centre du village (300R).
Je vais voir le coucher du soleil sur la plage. Le village est sympa, il fait moyennageux, des ruelles étroites et tortueuses, avec plusieurs temples populaires et une exploitation touristique bon enfant.
Je mange un bon curry de noix de cajou et amandes.

30/01/2010

Goa, la plage

Mardi 2

Les plaques s'estompent, plus de diarhhée, fièvre toujours présente mais moins forte.
Je fais un petit jogging de bon matin sur le sable humide, mais c`est dur, je continue une heure en marchant.
Je bronze et fais trempette. Çà baigne.

Lundi 1 février

Toujours patraque, je reste tranquille, bain de soleil et baignade.

Dimanche 31

Je me réveille avec une petite fièvre et les plaques rouges sont toujours là. Je suspecte fortement le chorizo. Je prends le bus pour Colva où un employé de l'hôtel m'attend pour m'amener à l'hôtel (la classe!).
La chambre est dans un bungalow à l'écart des autres, bien pour la tranquillité mais pas pour attaquer des relations de voisinage avec les russes (il n'y a que çà ici, plus quelques retraités anglophones ou français que j'évite soigneusement).
Bain de soleil et de mer, la plage est proche de la perfection, propre, composée de sable blanc fin comme de la farine, la température de l'eau est parfaite, pas trop chaude, elle permet de se rafraichir. Comme on est à un kilomètre de l'accès voiture (Colva), il n' y a presque personne. Malheureusement ma bactérie maligne continue son travail, je suis pris d'une forte diarrhée alors que je me promène dans Colva en fin d'après-midi. J'attaque un régime riz-banane-immodium (un gin tonic aussi, je ne sais pourquoi mais je sens que çà me fera du bien).

Samedi 30

Repos et détente. Je vais me faire raser pendant qu'un couturier me fait un ourlet à mon nouveau jean.
Balade dans le marché couvert de Margao, seule attraction touristique de la ville.
Je file ensuite à Colva, la plage la plus proche. J'ai un bon feeling, nonobstant le commentaire de Lonely Planet. Je marche une partie de l'après midi sur la plage entre Colva et Benaulim (que je sens moins). Entre les deux villages il y a un hôtel carrément en bord de mer avec une plage très propre et personne. Je me laisse tenter et réserve pour les deux jours à venir.
Le soir je retourne au restau "Venice" où j'avais bien mangé. Je mange encore bien (riz au chorizo et crevettes sauce piquante) mais ils tentent de m'arnaquer sur l'addition. Ils ne savent pas à qui ils ont à faire, je mémorise toujours le total quand je commande. Du coup ils me font payer moins que ce que je dois... Mais bon, c'est chiant d'être toujours sur ses gardes.
Rentré à l`hotel je m`apercois que j`ai des plaques rouges sur les bras et le dos: le chorizo?

Quelques observations personnelles sur l`Inde

Les femmes indiennes

Les indiennes sont belles, surtout dans le sud et notamment si elles sont pauvres (?! va t`en savoir pourquoi, mais les plus belles femmes que j`ai vues sont en bas de l`echelle sociale, collecteuses d`ordures, vendeuses de fleurs sur les trottoirs, vendeuses de fringues et colliers sur les plages, paysannnes dans les rizieres!?). Habillées de saris aux couleurs extraordinaires qui n'existent pas chez nous avec un tel éclat, elles se mettent tous les matins une guirlande de fleurs dans les cheveux attachés en arrière. Couvertes de bijoux, vrais ou de pacotille pour les plus pauvres, dont un bracelet, un anneau ou un clou dans la narine gauche, des bracelets aux oreilles, poignets et chavilles, des bagues, des colliers. Le troisième oeil de différentes couleurs mais en général rouge ou jaune et rouge entre les sourcils. Elles ont toutes des cheveux longs et noirs comme les plumes de corbeau. Qu'elles travaillent par terre, dans la boue, la poussière (à faire du terrassement), elles paraissent toujours impeccables, ce qui est incompréhensible. Le sari se porte enroulé autour des hanches avec l'extrémité jetée sur l'épaule. Elles portent également un genre de brassière très moulante aux couleurs assorties au sari (même couleur, ou ton différent ou couleur complémentaire, en tout cas jamais n'importe quoi, même la vieille paysanne travaillant dans sa rizière). Physiquement elles sont toujours fines, bien proportionnées, les traits du visage fins, le port de tête altier. De vraies princesses... Les femmes mariées sont identifiables par les bagues qu'elles portent au deuxième orteil de chaque pied.

Les Hijras

C'est un troisème sexe qui se rencontre assez facilement dans les grandes villes (notamment dans les gares). Habillés comme des femmes, sari, bijoux, fleurs dans les cheveux et maquillage, ont les identifie vite par leurs traits masculins et surtout leurs manières outrées et provocantes. Ils se déplacent à plusieurs et attirent l'attention en tapant dans les mains, puis s'approchent de jeunes hommes à qui ils font moultes minauderies et caresses. Ceux-ci sont étonnament impassibles et attendent que çà passe. Certains lachent un billet pour être débarrassés plus vite. Ils vivent apparemment d'aumône et de prostitution (j'ai personnellement assisté aux travaux d'approche d'un hijra auprès d'un militaire avec semble-t-il conclusion positive)... Les femmes les regardent avec étonnement mais les hijra les ignorent.

Les repas

(exemples typiques mais non exclusifs)

Petit déjeuner
Thé au lait et cardamome (chaï), crêpe à la farine de lentilles garnie de piment et oignon ou fromage (genre mozarella), pommes de terre, légumes divers ou fruits (dosa).

Déjeuner: le thali
Un plateau en inox ou alu, rond, parfois agrémenté d'une feuille de bananier au fond, contenant 5 ou 6 petits récipients ronds avec dedans sauces à la noix de coco, au masala, au yaourt aigre, des légumes au curry, des lentilles ou pommes de terre. Au milieu une boule de riz et des galettes de pain non levé (chapatis) (souvent à discrétion).

Diner
Végétarien ou non, toujours très épicé, sauces omniprésentes, dont le masala. Beaucoup de grillades préalablement marinées (tandoori), légumes divers accompagnés de riz vapeur ou de pain dont il existe plusieurs sortes (roti, nan, chapati, parota). Tous les restaurants proposent aussi des plats chinois à base de riz ou de pâtes. Comme viande, c'est le poulet qui est le plus fréquent, suivi assez loin par le mouton.

Recette du riz Biryani
Hacher ail, gingembre et oignon, faire revenir, ajouter riz et eau faire bouillir. A mi-cuisson, rajouter curcuma, cannelle, cardamome, poivre noir, anis étoilé, raisins secs, noix de cajou, oignon en tranche, petits pois, haricots verts coupés en tronçon, carotte en allumettes, piment vert en lamelles. Finir de cuire. On peut rajouter des petits morceaux de pommes de terre, ananas, poulet, poisson, crevettes ou/et boeuf...

Boissons

Beaucoup de jus de fruits, des lhassis (jus de fruits au yaourt), des milk shakes au fruits. J'aime bien le lime soda, jus de citron vert additionné d'eau gazeuse. Dans les endroits dédiés (en général lugubres, dans des salles sombres cachées de la rue), on peut boire la bière nationale Kingfisher et d'autres (Foster, Tiger, Haywarth 5000, Marco Polo).

Les fruits

Grand choix de fruits, de la pomme à la papaye, en passant par le raisin, l'orange, la banane, la mangue et l'ananas. Des marchands de rue vendent des tranches de pastèque, papaye, ananas, en général saupoudrées de piment et de sel.

La cigarette

L'Inde n'est pas un pays de fumeurs, c'est de toutes façons interdit partout, et on voit peu de gens fumer dans la rue ( à Kochi c'est même interdit dans la rue).

Troisième oeil

Tout le monde porte le troisième oeil, plus ou moins discret, surtout les femmes. Poudre colorante, pastille de velours, bijou autocollant, rouge, jaune, blanc, multicolore, il varie semble-t-il par rapport à la secte ou au courant mystique auquel le porteur adhère. C'est parfois aussi un dessin complexe débordant sur le front. Certains hommes "pieux" portent aussi des traits de poudre blanche sur tout le front. Certaines femmes mariées ont un autre marque en haut du front à la racine des cheveux.

Le dhoti

C'est un morceau de tissu de 2m sur 1m que les hommes s'enroulent autour de la taille dans le sud de l'Inde (à 75%). Cà tombe sur les chevilles mais souvent ils le relèvent à mi-cuisse quand il fait chaud. Ceux qui portent ce vêtement en général pissent comme les femmes, accroupis (je crois que Marco-POlo en parlait dans son Devisement du Monde).

J`aime le train

Mercredi 27, Jeudi 28, Vendredi 29

Le soleil est de retour sur Benares, mais je dois m'en aller, j'ai mon train pour Mumbai à 11H. Je décide de ne pas m'arrêter à Mumbai, aussi j'achète un billet Mumbai-Magdaon (Goa) (la dernière place en vente à ce qu'il paraît, quota étrangers), j'aurai un battement de 9h entre les deux trains.
Une longue galère va commencer mais je le prends avec beaucoup de philosophie.
Le train pour Mumbai ne partira qu'à 16h30, mais je resterai à l'attendre sur le quai en plein soleil car il n'y a aucune info sinon qu'il faut attendre. Ensuite 28h de train inconfortable. J'avais pris un sleeper normal, la couchette du bas (je ne pense jamais à demander la couchette du haut), c'est à dire qu'en dehors de la nuit ma couchette est à la disposition de tout le monde, même de ceux qui n'ont rien à faire en couchette. En face de moi il y avait un gamin qui avait une oreille pleine de pus et de sang qu'il triturait allègrement, puis il venait se frotter à moi, jouait avec ma bouteille d'eau; le père avait les pieds plus crades que ce qu'on peut imaginer, il les posait tranquillement sur mon sac à dos qui était sous ma banquette. Bref, un peu dégouté bien que je me croyais blindé. Un jeune est venu me parler, un peu étrange,il se prétendait jeune marié depuis deux jours, mais il me paraissait homo, un peu trop aimable et tactile à mon goût, d'autant qu'il a prétendu que le mariage était secret car le père de la fille n'était pas d'accord, et quand il m'a montré la photo de la mariée, on aurait vraiment dit un hijra (eunuque ou transsexuel)...
Arrivé à Bombay des jeunes me disent que comme le train arrive en retard, il s'arrête à une autre gare que prévu (merci pour l'info car il n'y a aucune information officielle). Je demande en gare où prendre un train pour la gare terminus puis prends un train de banlieue et arrive enfin à 21h à Victoria Station. J'ai deux heures à attendre avant de monter dans mon prochain train, je file à mon restau préféré de Mumbai, près du Welcome Hôtel (Punjab Restaurant je crois). Je me paye un excellent repas pour 600R bières comprises, çà fait du bien car je n'avais pas mangé grand chose depuis trois jours. Je suis vexé car le vieux serveur destroy ne m'a pas reconnu, j'y allais presque pour lui (çà m'amusait de le voir tout excité quand je lui donnais un pourboire). Du coup c'est un autre qui m'a servi, je lui ai donné un pourboire minimum et il m'a fait la gueule...
13h de train beaucoup plus confortable (3ème classe climatisée), j'arrive à Margao (Magdaon) à midi et me précipite dans un hôtel un peu cher mais très confortable (875R). Lessive et décompression.
Bon restau a midi et le soir ou je mange de la cuisine portugaise: langue de boeuf a l`estouffade puis boeuf `Xacuti`(sauce brune a la noix de coco). Je goute un vin de Goa (Figuerao), imbuvable, je ne l`ai pas fini.

25/01/2010

Bénarès dans les brumes du Gange

Mardi 26

La chambre est glacée et humide, j'ai du mal à sortir de mon duvet.
Aujourd'hui c'est fête nationale, mais je n'en verrai rien. Je pars explorer de bon matin les ghats que je n'ai pas vus. Pas grand monde et surtout pas de touristes. La brume se lève vite laissant le soleil du matin éclairer les façades colorées. C'est assez beau. J'assiste à une crémation complète pendant une heure, un pauvre vieux dont je vois les pieds puis le crâne se carboniser, le reste du corps est sous les bûches. C'est assez impressionnant. Mais comme tout en Inde c'est fait dans le bordel. Au même endroit, relativement restreint, il y a les gars qui déchargent les troncs d'arbre et branches qui sont débités derrière (pour les bûchers), les familles qui arrivent et font tremper le corps du défunt dans l'eau, les vendeurs de bois, les croque-morts qui entretiennent les feux, les vaches qui sont allongées n'importe où et les bandes de chiens qui se battent là haut milieu (il y a un paquet de chiens en bandes rivales dans la ville), sans oublier les badauds. Il n'y a un rituel tout simple, sans flonflon, un prêtre fait des prières et pose des boules d'une pâte non identifiée sur le cadavre, l'enveloppe de fumées d'encens, mais pas de musique, tout très simple, je dirais presque "bâclé".
Certains ghats sont dédiés au lavage du linge qui est ensuite laissé à sécher par terre, je dis bien par terre, là où les vaches défèquent, le gens marchent, les chiens pissent (on peut intervertir verbes et noms, c'est juste aussi). Propreté toute relative donc.
Je déambule tranquillement quand je vois arriver devant moi... un avignonnais. Et pas n'importe lequel, une figure, le gars au dreadlocks, la soixantaine, qui tenait un magasin de jeans branchés à l'époque et qu'on voit traîner l'été du côté de la place de l'horloge. Je lui ai un peu parlé mais il planait à deux mille...
Le soir j'assiste a la cérémonie que j'avais raté hier. Belles mini-videos.

Lundi 25

Bénares après une nuit éprouvante dans le train (17h dans le froid, heureusement j'avais mon duvet, mais c'était juste). Mon voisin de couchette est un canadien étrange qui dessine des trains tous tordus. Je n'ai pas tout compris de ce qu'il m'a dit because mon pauvre anglais, mais il n'était pas net (après m'avoir proposé à manger et un médicament quand j'ai prétendu être dérangé, il m'a parlé des agressions de touristes à l'aide d'aliments drogués. A l'arrivée il s'est levé et est parti sans dire au revoir.
Bénares.
J'étais au courant que la ville est réputée pour ses conducteurs de rickshaws malhonnêtes et âpres au gain. Aussi j'ai rusé: j'ai laissé mon sac à la consigne de la gare puis ai négocié un prix correct pour me rendre près du Gange. Là j'ai pu chercher un hôtel sans être trop ennuyé par les rabatteurs. Ensuite je suis retourné chercher mon sac à dos. J'ai écarté un paquet de rabatteurs en route et mais un dernier plus têtu me précéda en arrivant à mon hôtel (dans le but de percevoir une commission). Je lui ai agité les clefs de la chambre sous le nez: "trop tard!"
J'ai déjà fait connaissance avec la circulation chaotique des villes indiennes, mais là c'est le pompon.
Un merdier indescriptible, aucune règle, toutes sortes de véhicules roulent dans toutes les directions et de tous côtés, à droite, à gauche. Un embouteillage monstre à l'approche des ghats, mon cyclopousse a eu trois accrochages entre la gare et le lieu de dépose, dont l'un avec une moto mais il a dénoncé le rickshaw qui nous suivait comme quoi il l'aura tamponné:le motard s'est élancé sur l'autre conducteur et lui a envoyé un coup de poing.
L'ambiance est tendue, l'air pollué, le bruit (klaxons) insupportable.
Sinon la vue sur le Gange embrumé, les marches d'escaliers qui s'étendent sur deux ou trois kilomètres où rêvassent des saddhus extatiques, les bûchers où brûlent les cadavres qui sont amenés sur une civière en flux tendu, les bougies qui flottent au fil de l'eau. Pas mal, mais ce n'est pas aussi magique que je pensais. IL y a étrangement peu de monde, moi qui m'attendais à des foules en délire. Je sature sans doute, trop de sensations depuis trop de temps, mais au lieu d'assister à une cérémonie en grande pompe sur un de gaths (escalier menant au Gange) où sont mélés plusieurs groupes de touristes en voyage organisé (des retraités), je vais manger un riz sauté aux petits légumes. J'assiste juste à la clôture de l'évènement.

22/01/2010

j'étais à Calcutta, je n'ai pas vu Mère Theresa

Dimanche 24

Je quitte cet hôtel de merde (le plus mauvais de mon voyage vu le prix ( 1050+taxes=1200R): pas moyen de dormir avant minuit, vue l'agitation des clients en goguette, et réveillé par des coups de marteau dès 7h, because des travaux tout près de la chambre. L'eau chaude "24h/24h" ne fonctionnait pas et en plus le réceptionniste garde 5 roupies car soit disant il n'a pas la monnaie!
Par contre j'ai repéré hier soir un restau spécialisé dans la cuisine du sud, et j'y cours pour me payer un bon masala dosa, çà me manquait. En route je passe près d'un pauvre hère couché en travers du trottoir et qui dort dans sa merde toute fraîche. Mais j'ai trop faim pour me laisser couper l'appétit.
Une heure de queue pour mettre mon sac à dos à la consigne puis je file à pied vers le nord-est pour voir un temple jaïn réputé (le temple Paresnath). Au bout d'une marche éreintante je me retrouve dans des quartiers improbables (de plus en plus de familles sdf sur les trottoirs), je ne sais où je suis réellement (le Petit Futé c'est sympa, mais leurs cartes n'ont pas d'échelle, ce qui est très génant quand on arpente la ville à pied). Bref, je hèle un autorickshaw qui m'amène au temple, prenant d'autres passagers en route (ici ils sont collectifs et cantonnés à certains quartiers). Le temple est superbe, tout d'argent et de miroirs. Comme d'hab le "guide" de service me gâche un peu la visite, j'arrive à ne rien lui donner en me montrant antipathique, mais quand je veux sortir, c'est le "portier" qui exige un backshish pour me laisser sortir! (il a fermé la porte avec un cadenas); j'en suis pour 10 roupies.
Je prends un taxi pour aller au Eden Garden, le jardin public sympa en bord de fleuve. J'y traîne un bout de temps puis passe le reste de l'après-midi au "Floatel", un hôtel flottant 3 étoiles tout proche où je m'enfile 2 Foster's bien glacées (je sais c'est pas bien mais j'adore) avec des cacahuètes (ce sera le seul repas de la journée).

Samedi 23

Je pars acheter mon billet de train pour Benares (Varanarasi, sa nouvelle appellation) au bureau réservé aux touristes (qui bénéficient de places réservées). Cà me prend une heure car j'arrive au moment de la pause, mais j'ai une couchette assurée pou demain plus une autre pour Mumbai le 27.
Je tombe sur une commémoration officielle avec pléthore de flics pour l'anniversairee d'un héros de l'indépendance, doublée d'un manifestation monstre apparemment organisée par le parti communiste bengalais. Beaucoup de flics armés de bâton, de voitures blindées anti-émeute et de minivans des "forces spéciales". Je change de quartier et file au musée, le plus ancien et le plus important d'Inde, très interessant, plein de charme suranné, poussiéreux, et qui veut être exhaustif dans tous les domaines des sciences naturelles. J'apprends des choses: la première laque qui est un produit animal, la sécrétion d'un insecte microscopique et qui a été exploitée industriellement. Dans la salle des reptiles un panier avec 18 bracelets de cheville et 20 bagues constitue le contenu d'un crocodile tué dans le delta du Gange. Je prends ensuite le métro pour aller voir le temple de Kali, la déesse de la mort (mais aussi de la vie), qui a donné son nom à la ville (Kalighat, Kolkotta, Calcutta). Le lieu est impressionnant, médiéval et miséreux.
Plein de pauvres hères allongés n'importe où par terre, ruelles étroites emcombrées d'échoppes vendant de tout, notamment tout ce qui peut faire plaisir au pélerin de base. Un soit disant brahmane m'entreprend pour me faire visiter le temple et passer devant tout le monde (car il y a une queue conséquente). Je refuse par principe et parce qu'il m'est antipathique. Je ne verrai pas l'intérieur...
Juste à côté, le premier dispensaire créé par Mère Thérésa, devant la porte pas mal de sans logis encore, avec femme et enfants, avec pour tout bien un bout de bâche en plastique...
Je rentre dans mon quartier civilisé (j'ai encore fait un paquet de kilomètres aujourd'hui) et m'achète un jean, pratiquement un clône de celui que je porte tous les jours: 800R. Bon poulet tandoori dans un restau musulman un peu chic (Alladin, rue Free School).

Vendredi 22

Calcutta, après une nuit dans le train. Je laisse mon sac à dos à la consigne et pars découvrir Calcutta. Il est 6h, le jour se lève. Je traverse le pont cantilever d'Howrah (c'est la banlieue ouest de Calcutta). Presque personne dans les rues, hormis les laissés-pour-compte de la société capitaliste indienne (bien que le gouvernement du Bengale soit communiste depuis 25 ans): ils se réchauffent près d'un minable feu nourri de papier et de plastique. J'arpente de grands boulevards aux immeubles décrépis, voire en ruine. J'ai un plan sommaire de la ville, sans échelle, ce qui va m'amener à marcher 1h30 avant d'arriver dans le quartier des hôtels de routards(Sudder Street). Plusieurs sont complets, d'autres d'une qualité infame, je me décide à prendre plus cher (1100R) bien que ce ne soit pas le Ritz. Je pars ensuite marcher toute la journée, il fait beau et bon, je dois faire plus de dix km. La ville avec ses boulevards et ses parcs urbains immenses fait aérée, malgré la circulation et la pollution affreuse. Je vais dans un vieux cimetière anglais du XIX ème, puis au Victoria Memorial, un monument grandiose érigé en l'honneur de la reine Victoria. Je fais un trajet en ferry pour aller chercher mon sac à la gare (j'adore les bateaux dans les villes). Je rencontre mes premiers rickshaws à traction humaine (il y en a 40000 à ce qu'il parait). Beaucoup de mendiants couchés sur les trottoirs, ou des petits boulots de rue: repas rapide cuit sur réchaud à carbon, vaisselle faite dans un bac d'eau saumâtre à même le caniveau, les verres sont en poterie non cuite, jetés après usage. Dentistes, barbiers, assis par terre, aucune hygiène. J'entre dans le métro et à la vue du panneau "photos interdites", je demande au flic de faction si je peux prendre en photo le plan du métro affiché dans un coin. OUI. Je prends la photo, mais alors déboule le chef qui exige que j'efface la photo. J'ai beau dire que j'ai demandé l'autorisation à son sublaterne qui tout d'un coup nie effrontément, que le plan ne contient aucun secret et que tout le monde peut le connaître, peine perdue, les consignes sont les consignes, la logique n'a rien à faire là dedans. Il me conseille d'acheter un plan dans la rue...
Je ne sais pourquoi mais cette ville me fait penser au Caire. Même ambiance aérée et poussiéreuse, partout des vigiles le fusil en bandoulière s'emmerdant roytalement devant leur banque ou administration. Je trouve chez un bouquiniste un vieux Petit Futé Inde du Nord pour 200R qui va m'être bien utile (Frommer's est vraiment trop nul).