30/11/2009

Fort Cochin la Venise lusithano-batavo-indienne

Dimanche 29

J'ai pris possession de la chambre dans la Gouvernment Rest House: c'est un hôtel pour fonctionnaires mais quand ce n'est pas rempli ils louent aux touristes. Super bon plan, la chambre est spacieuse, trois lits et c'est propre. On peut prendre le frais sur la terrasse qui borde la promenade de front de mer. Je suis assez fier d'avoir trouvé çà tout seul. De retour je donnerai le tuyau à Lonely Planet. En plus je prévoyais de faire un break ici et une chambre aussi peu chère et correcte çà tombe vraiment bien.
Je ne fais rien de bien intéressant aujourd'hui, comptant rester une semaine ou deux je veux y aller mollo. Je vais m'acheter un Balzac d'occasion dans un book-shop, je retire du fric dans un ATM, je vais boire une Foster puis file repérer LA plage de la région, Cherai Beach à 25 km. 45 mn de bus bondé, puis un rickshaw pour accéder à cette fameuse plage.
Je suis mécontent du chauffeur car il m'a fait payer cher et m'a amené là où tout le monde est rassemblé (hors c'est dimanche et c'est l'Aïd) alors que la plage fait 5 ou 6 km de sable fin en ligne droite.Il ne comprend pas pourquoi je râle, je laisse tomber. J'observe un moment les autochtones qui restent habillés, même les ados, de toutes façons peu se baignent. Je suis le seul étranger dans cette foule et je ne passe pas inaperçu. Retour en bus bondé. Le soir j'assiste un moment à un match de foot opposant l'équipe locale à l'équipe de la marine nationale qui organise des festivités ces temps-ci. Ambiance bonne enfant, c'est la fête, les arbres sont illuminés de guirlandes multicolores.

Samedi 28

Une journée qui en vaut dix. J'ai pris un petit ferry pour aller à Fort-Cochin qui est une île (Kochi est en fait un groupe de plusieurs îles). Je descend au vieux quartier juif de Mattancherry. Les juifs seraient venus ici dès le début de la découverte de l'Inde par Vasco de Gama (il a débarqué à Fort Cochin d'ailleurs et il y est mort). Visite du palais hollandais qui en fait était portugais mais a été modifié par les hollandais quand ils ont chassé les portugais. La synagogue est fermée aujourd'hui (shabat). Beaucoup de boutiques d'antiquaires de luxe. Je remonte "la rue du bazar" qui est la rue des grossistes en riz, piments et légumes secs. Vieilles maisons portugaises colorées et décrépites. J'arrive sur le front de mer où trônent les fameux filets chinois (carrelets en français je crois). Superbe vue. J'erre dans le village, très calme, peu de circulation, peu de monde, que c'est reposant! Il y a même des canaux. Au bout du village, à quelques mètres de la mer, je vois une "rest house" avec "rooms available". J'entre et on me montre une chambre: au moins 30m2, sdb, grand lit, avec terrasse commune donnant sur la mer: 200 roupies (3 euros). Voilà l'endroit idéal pour rester quelques jours tranquille en dépensant peu. Mais je suis engagé à Ernakulam, je reviendrai demain. Visite de la première église bâtie en Inde (en 1500 par Vasco). Visite d'une autre église, Santa Cruz, un type qui est là me demande de quel pays je viens.
- France
- Ah, good people!
C'est fou cette côte qu'on a dans le monde. Je dois répondre vingt fois par jour à cette question, parfois je réponds Espagne, Italie, Suisse, mais quand je dis France en général il y a un sourire de sympathie... Je ne peux visiter l'église nestorienne (eh oui il y a encore des chrétiens nestoriens en Inde), fermée, mais à côté je trouve un petit hôtel fort sympathique, quartier calme, chambres avec balcon et tout ce qu'il faut pour 350R. A retenir si l'autre n'est plus libre demain.
Le coucher de soleil est superbe, la promenade de mer est envahie par les musulmans endimanchés de la région pour qui c'est jour de fête. J'assiste au retour de pêche des pêcheurs qui ramènent surtout des Kingfish (on dirait des thons mais çà a le goût de la dorade).. Manoeuvre aussi des filets chinois par quatre hommes minimum. Je me paye ensuite un kingfish d'un kilo à un stand de pêcheurs sur la promenade et vais le faire cuire dans un restau à côté, ce qui me revient à 200R. Repas délicieux arrosé de ma boisson préférée, le lime soda (citron vert pressé mélangé à de l'eau gazeuse).
Retour de nuit à Ernakulam en ferry.
Cochin, c'est une Venise tropicale lusithano-batavo-indienne...

Vendredi 27

Personne dans les rues à 9h du matin dans Thalasseri qui est à majorité musulmane: c'est la fête de l'Aïd qui commence. Je veux aller à Kochi (Cochin) et prends un bus dans sa direction, vers Khozikode (Calicut). Là je change pour un bus pour Kochi.Le périple va durer toute la journée, encore éreintant, et j'arrive à Kochi (Ernakulam en fait) à 17h30 avec une forte envie d'aller aux toilettes. Malheureusement le soir tombe, la gare routière où on m'a descendu est très éloignée du centre et je suis déshydraté. Je prends un rickshaw qui m'amène à une adresse de Lonely Planet en une demi-heure d'embouteillages. Les prix sont bien plus hauts que décrits sur le guide, mais bon, je n'ai pas le temps d'aller chercher ailleurs, il faut que j'aille sur le trône d'urgence.
La chambre est confortable et clean (635R), toute neuve (en service depuis un mois): j'y marche pied-nu sans crainte.
Le Kerala m' apparait comme l'Etat le plus riche et le plus avancé depuis que je suis ici. Moins de détritus jonchent les routes et rues, beaucoup de villas dans les palmiers habités par des autochtones, routes carossables. On dit souvent que le communisme était une belle idée qui a toujours échoué quand elle a été mise en pratique; on nous cite l'URSS la Chine, Cuba, l'Albanie, mais on ne nous dit jamais que le Kerala se porte très bien, pourtant il est communiste depuis 1957 (élu réellement démocratiquement il est vrai). C'est l'Etat où l'espérance de vie est la plus forte d'Inde ainsi que son taux d'alphabétisation (>90%). Les paysages sont magnifiques, ce sont les tropiques dans toute leur splendeur, cocotiers, bananiers et rizières entrecoupés de petits fleuves se jetant dans la mer toute proche.
Les hommes portent presque tous le lunghi ici (tissu long autour des hanches). Les femmes sont toujours superbes, d'un type différent du Karnatakka, visages plus ronds, traits plus doux (influence arabe peut-être), visages de madonnes à la peau couleur café.

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