30/10/2011

Bankok, rien à signaler

dimanche 30 octobre (bis)

Me voilà à Bangkok et je n'ai rien vu de l'apocalypse décrite dans les médias. Certes je n'ai pas vu grand chose, je suis arrivé de nuit et ai filé directement de l'aéroport à ma guesthouse. Le macadam n'est même pas mouillé.
Mais les maisons ont toutes des sacs de sable sur le pas de porte et les rues sont étrangement vides. La 1ère ministre thaï a donné un congé exceptionnel à tout le monde jusqu'à demain. Les bourgeois sont partis sur les plages du sud. J'attends qu'ils reviennent pour y aller à mon tour.
Sinon maintenant que je suis sorti de Birmanie je peux dire que je suis allé hier traîner du côté de la maison de Suu Kyi. J'y suis allé mollo, le patron de ma guesthouse m'ayant fortement déconseillé d'y aller, la police secrète campe en permanence dans le coin et fiche tous ceux qui s'en approchent.
Mais j'ai vu le quartier, quartier résidentiel très chic au bord d'un grand lac. Je suis allé ensuite voir la maison de son père, Bogyoke Aung San, devenue musée, mais ils l'ont fermée et ne l'ouvrent plus qu'un jour par an. Il ne faut pas croire quand même, mais Aung San est presque l'équivalent d'Ataturk en Turquie, il y a des avenues et des statues de lui partout, dans toutes les villes. C'est le héros national numéro un, même pour la junte. Simplement elle évite d'en parler à cause de sa fille qui porte le même nom, s'en revendique l'héritière politique et les remet en cause en permanence.
La capitale Nay Pyi Taw où je suis allé passer qqs heures est un délire mégalomaniaque assaisonné d'incompétence: tout est grand, immense, mais pour rien, sans utilité. Des milliers de lampadaires éclairent l'herbe alors que le pays est plongé dans le noir faute d'électricité suffisante...
Il y a une pagode, certainement l'une des plus grande de tout le pays, toute neuve, sur une colline d'où on la voit de partout. Il y a aussi un parc d'attraction grotesque: sur le thème de l'eau, c'est immense mais on passe son temps à marcher pour pas voir grand chose. De temps en temps des palmiers en plastique peints de couleurs vives (les palmiers poussent à l'état naturel dans la campagne environnante), des troncs d'arbre en ciment peint, une fausse cascade, une fausse grotte, une piscine où on se baigne tout habillé, une colline où on entend des enregistrements de cris de tigres, lions et singes... Des familles et des couples déambulaient là d'un air atone, ni triste ni gai, sans expression; ça m'a fait une drôle d'impression, ça m'a rappelé des films de science fiction décrivant un monde artificiel, sans sentiment...
L'intérêt c'est que le touriste est un spécimen rare là-bas, je suis sûr que je suis le deuxième backpacker à s'y être aventuré après le gars de Lonely Planet il y a 5 ans...
Enfin très bonne nouvelle: mon ordinateur portable qui ne marchait plus depuis deux jours à Rangoon, remarche aujour'hui: je crois que c'était le taux d'humidité affreux qui perturbait ses circuits.

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