13/10/2011

Premiers jours en Birmanie


lu 10/10
 Arrivée 5h du matin. On se regroupe avec les catalans et deux français pour aller en taxi à une guesthouse du centre (à 6km de là).
Sommaire la chambre, mais 7$. Comme elle n'est libre qu'à 8h, j'attends patiemment.
Puis je vais à la gare me renseigner sur les trains allant au nord, à Myitkyina. Au bureau d'information pour étrangers, une nana qui a eu son boulôt pour d'autres compétences que la sténographie, me renseigne dédaigneusement et m'annonce le prix des couchettes à 50$ (Lonely Panet les donne à 40). Je suis sûr qu'elle va se mettre 5 à 10$ dans la poche. Pas question. Je retourne à la guesthouse pour leur demander de m'acheter le billet. Pas possible, il faut passer par la gare. Je retourne à la gare et m'adresse carrément aux guichets. Pas évident, car rien n'est écrit en anglais et les fonctionnaires m'ont l'air désabusés. Pourtant un gars se charge de l'affaire et me fait un billet en 1ere classe à 27$ (il me dit que c'est le seul train que les touristes ont le droit de prendre, et il n'y a pas de couchettes).
Je file ensuite en moto-taxi à la colline qui domine la ville. Le gars part dans le sens inverse, je ne sais s'il fait l'imbécile où s'il ne comprend rien, je dois lui montrer la carte et désigner des repères pour qu'il comprenne où on va. Mais il est très souriant, il se tape le front avec l'air de dire "que je suis con!" et m'emmène là-bas. Un escalier couvert comme souvent ici monte avec un dénivelé de 200m jusqu'à un Bouddha géant, debout et tendant le bras vers la ville. Je le grimpe pied nu (obligatoire), la chaleur est étouffante (36°) j'arrive là haut totalement trempé. Mais il y a un peu d'air,  je reste une paire d'heures pour sécher.
Je marche ensuite plusieurs heures dans la ville, traverse des marchés moyennageux, suit des moinillons qui font la quête de nourriture (apparemment matin et soir, car ce matin je les ai vus aussi). Certains n'ont pas plus de 5-6 ans. Il y en a des dizaines du côté du marché aux fruits et légumes. Je suis très fréquemment interpellé par les chauffeurs de taxi, mini-taxi, tuk-tuk, cyclo-taxi (ils sont équipés d'une espèce de side-car pour deux personnes qui se toiurnent le dos). Ils ne supportent pas de voir un blanc marcher. La ville est intéressante, plus animée que Yangon. Au centre de la ville trône une ville-palais fortifiée d'un kilomètre de côté, entourée de larges douves pleine d'eau. Ca a des airs de Cité Interdite...
En fin d'après midi je cherche un bar où boire une bière (je suis totalement déshydraté), mais je marche 40mn pour le trouver, du coup je m'envoie trois choppes. Je vais pour manger dans une adresse de LP, mais la serveuse est antipathique (elle m'a donné un menu sans les prix et le prend de haut quand je lui demande les prix. Je vais ailleurs et mange une  très bonne soupe chinoise de pâtes à l'agneau dans un boui-boui.
Beaucoup de choses font penser à l'Inde dans ce pays: ils mâchent de la noix de bétel qui fait cracher rouge, boivent du thé au lait et à la cardamone (le thé vert chinois, sans lait, est toujours servi gartuitement même dans les boui-bouis de rue). La cuisine birmane n'est pas terrible, c'est un mélange de cuisine chinoise basique et de cuisine indienne. Les brochettes sont surtout d'abats divers. Ethniquement c'est assez varié, il y en a qui n'ont pas du tout les yeux bridés, et d'autres extrêmement bridés, certains à la peau presque noire, d'autres jaune. L'étranger est encore ici à Mandalay une curiosité, souvent les gens qui me croisent me font un large sourire.

di 9 octobre
Comme promis la nuit a été calme, j'ai dormi 10h. Je loue un vélo et file sur la rive est du lac. En route je vois un panneau indiquant Red Moutain Vinery. Degustation. Ok. Je grimpe (montée raide jusqu'à la cave viticole. J'avais entendu dire qu'une entreprise faisait du vin dans la région. En fait celle-ci en est une autre, installée là depuis 8ans mais elle ne vend du vin que depuis 2 ans. J'ai la chance de rencontrer le responasable de la cave qui est un jeune français sympa et qui me fait la visite. La cave appartient à un gars qui a fait fortune dans le rubis et autres pierres, parlementaire, et qui s'offre comme un jouet une cave vinicole. Le français a carte blanche et budget quasi illimité pour faire du bon vin. Le gars s'éclate, il fait une dizaine de vins différents, il a planté une douzaine de cépages qu'il teste et s'amuse a créer des vins. Comme il a travaillé à Tokai (Hongrie) il est en train de créer un vin doux en s'inspirant du processus de Tokai (raisin sec macérés dans vin jeune). Il a aussi travaillé en Nlle Zélande et Chili. Il m'apprend qu'il attend d'une minute à l'autre des gars du guide du routard, car maintenant il faut qu'il se fasse connaître (pour l'instant ils n'ont pas vendu de vin).
Je passe ensuite à la dégustation, 2000k, de 5 vins, tous excellents à mon goût. Un rosé (avec un goût fumé !?), deux blancs (muscat type Rivesaltes et un Sauvignon très fruité, un rouge (syrah en fût de chêne). Chapeau le petit jeune. Il est conscient du potentiel de son vin dans cette zone touristique appelée à se développer très vite les années qui viennent. Mais le proprio s'en fout, son vin c'est pour offrir (backshish).
Je continue une heure à vélo, vais voir une pagode dans la montragne, sans intérêt, puis rentre en pédalant fort car je dois bientôt prendre un bus.
Je prends un bus brinqueballant qui va à Mandalay en 11h.

Sa 8 octobre
La nuit a été infernale: ma chambre doit être à moins de 50m du lieu de la fête "payenne": sono à fond qui passe de la variété asiatique, chanteuses live, théatre chinois...ça n'arrête pas de la nuit. Heureusement je suis mort de fatigue et j'arrive à dormir 8h malgré tout. Je veux changer d'adresse mais la proprio me jure que la fête est finie, ce soir ce sera calme...
Chouette journée en bateau sur le lac. Je partage la barque avec les catalans. On va d'abord voir passer un bateau-pagode contenant les 4 bouddhas se rendant à un autre village. Le bateau tout de dorures, est tiré par une vingtaine de bateaux actionnés à la rama par les jeunes des environs du lac. A chaque village sont bateau magnifiquement décoré. Musique, pétards.
On file ensuite visiter plusieurs villages, certains sur pilotis, un marché à moitié inondé les pieds dans l'eau, une fabrique de tissage artisanal, des champs de tomates et autres légumes, flottants... Mais le plus beau c'est un vieux temple de plusieurs siècles, à moitié en ruines, mais dont de nombreux stupas sont actuellement restaurés et redorés. Le mélange vieux et neuf au milieu d'une espèce de jungle est plein de charme. J'achète une aquarelle des lieux faite par une jeune villageoise plutôt douée.
Un gars vend des casques coloniaux en palmier style "armée des Indes", beaucoup en portent ici, mais c'est un peu encombrant, je verrai plus tard (3 euros à négocier, ils vendait aussi un chapeau en rotin tressé très fin, 7 euros).
Le soleil tape fort sur l'eau. Une curiosité des lieux est le mode de navigation des pêcheurs locaux: ils se tiennent sur une jambe et manoeuvrent la rame avec l'autre. C'est assez malin car ils ont les mains libres pour actionner leur filet. De plus c'est efficace car ils vont assez vite.
J'achète un billet de bus pour Mandalay, demain am, 10h de trajet de nuit.

 ve 7 octobre
On arrive à Nyaungshwe, ville du lac Inle, à l'aurore. Chouette vision d'eau et de brume.Tout alentour ce sont marécages et canaux.
Je vais à une guesthouse que des espagnols m'ont conseillé (des catalans de Barcelone me suivent, c'est fou ce qu'il y a d'espagnols en Birmanie). Elle est très bien placée, à côté de la pagode qui est en fête. J'assiste d'ailleurs à 6h au départ de la procession qui mène 4 bouddhas vers une autre pagode (ils les promènent ainsi pendant 18 jours).
Je loue ensuite un vélo et vais me balader dans la campagne environnante. Les birmans que je croise sont très souriants et beaucoup m'interpellent. Je vais prendre un bain dans une source d'eau chaude aménagée (5$). Chouette balade.
Le village est plein de petits hôtels mais c'est bon enfant, et puis je ne vois que très peu de touristes.
La proprio de la mienne me propose de partager demain un bateau avec d'autres pour faire le tour du lac. Départ 6h.


j 6 octobre
La proprio de la guesthouse m'a acheté un billet de bus pour le lac Inle (en prenant une royale commission de 60%!).
Je me rends à la gare routière en taxi; 45mn: la gare est encore plus loin que l'aéroport. Gare routière est un grand mot: c'est plutôt un dépotoir, une décharge sauvage, un noman's land.Des bus dans des états lamentables en réparation partout. Le sol est en terre battue détrempée par les pluies. Heureusement mon bus est correct, je vais y rester 14h. Au début du voyage on roule sur une espèce d'autoroute en béton, rectiligne et plate. Mais bientôt on attaque la montagne, trajet épique: route défoncée (je ne suis pas sûr qu'il y ait du macadam), crevasses, trous, glissement de terrain, et encombrée de camions et bus. On doit faire du vingt de moyenne, le bus cahote dans tous les sens. A un moment on croise un camion qui git à la verticale sur un côté de la route, ça vient juste de se produire. Je ne ferme pas l'oeil de la nuit.

me 5 octobre
Balade dans Yangon. Visite de temples dont en fin d'après midi la merveille birmane: le temple de Shwedagon, un ensemble de stupas, chapelles, petits temples dorés à l'or fin, sol en marbre blanc. Extraordinaire.
La ville me rappelle l'Inde, il ya d'ailleurs pas mal d'indiens. C'est délabré, de beaux bâtiments coloniaux anglais sont rongés par les mousses et la pourriture. Plein de marchands sur les trottoirs, des marchés colorés partout.
Je change dans le marché Bogyoke Aung San (du nom du père de Suu Kyi) 200$ et 100€. Le changeur, petite frappe nerveuse, se montre très circonspect pour mes dollars, il m'en refuse un pour une éraflure quasi-invisible. Le fait que les birmans ne veuillent que des billets neufs est confirmé, tout au moins pour les dollars (moins difficile pour les euros, quant à leur monnaie ils s'en foutent). Le gars me propose bien sûr toutes sortes d'autres choses, mais quand je lui dis que je ne tiens pas à goûter aux prisons birmanes, il file.


ma 4 octobre
Yangon
Une heure de vol pour arriver de Bangkok. Il fait nuit.
Je donne au taxi que je prends à l'aéroport l'adresse de la guesthouse où je veux descendre. Il me dit dans un anglais exécrable qu'elle n'existe plus, elle a été détruite. A d'autres, je connais la ficelle. Arrivé à l'adresse, pas de guesthouse mais un immeble d'habitation tout neuf. Je demande au gars de m'emmener à une autre mais il dit qu'il veut un supplément car c'est loin (c'est faux, sur mon plan c'est à deux rues de là). J'y vais à pied, et je trouve facilement bien qu'il soit difficile se repérer dans une ville inconnue (et sans lumière, pas de reverbère). Elle est complète. Je vais à une suivante et là je prends la dernière chambre qui est pour trois (20$, mais je n'ai pas le choix).
La proprio (très aimable) me prête 15000 kyats (15€) pour aller manger dans le quartier (je mange un poisson grillé avec une bière birmane, 6€).



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