01/12/2011

Journée spéciale "génocide"

jeudi 1 décembre

Hier je suis venu à Phnom Pehn après 8h de bus. Je loge à l'hôtel Indochine, le charme des années 50, mais ils n'assurent pas, ils m'avaient promis une chambre avec balcon donnant sur la promenade de bord de rivière, là où tout se passe le soir, mais ils l'ont donné à qq'un d'autre. De colère j'ai réservé pour demain une chambre avec "riverview" chez le concurent à 50mètres (le prix n'est pas lemême mais c'est une histoire de principe).
J'ai passé la journée plongé dans l'horreur de l'histoire récente du Cambodge: j'ai visité la prison spéciale S21, un lycée situé dans une rue résidentielle tranquille transformé en 1975 en prison et centre d'interrogatoire. La barbarie à l'état brut, des milliers de gens, hommes, femmes et enfants sont passés par là pour y être détruits. Tortures moyenageuses, mais méthodologie moderne: chacun était inscrit sur un registre, mesuré, pesé, photographié. Ce qui surprend le plus c'est les aveux des bourreaux qui se disent aussi victimes que les autres et qui apparemment n'ont pas été inquiétés plus que cà. Il faut dire que les Khmers rouges, c'est toute une génération toujours présente dans la société: la plupart des gens de mon âge que je croise dans la rue ont été peu ou prou khmer rouge... La visite secoue, ça me rappelle Auschwitz, les lieux sont chargés de mauvaises vibrations malgré le décor presque bucolique.
Je pars ensuite en moto-taxi à 15km voir les "killing fields", le lieu d'exécution des prisonniers de S21.
L'endroit est mignon, frangipanniers, étang et arbres fruitiers. Mais là ont été tués à coup de manche de pioche puis enterrés dans des fosses communes plus de 10000 personnes, femmes et bébés compris. Au sol traînent encore dents, bouts d'os et débris de tissu.
Pour me remettre je vais le soir manger dans un restau "buffet à volonté" que j'ai trouvé sur une pub. Je m'en mets plein la panse, dont des "demoiselles du Mékong" grillées, un genre de homard d'eau douce.
Chevauchée sauvage à l'aller et au retour en moto-taxi dans une circulation démente.

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